vendredi 18 décembre 2020

Derrière la plume

Mon héroïne d'aujourd'hui est presque l'opposée de celle d'hier. Anglaise, vivant au 19ème siècle - de 1797 à 1851 - et d'une nature indépendante, Mary Wollstonecraft Godwin s'est jadis fait connaître pour ses talents d'auteure et son roman le plus célèbre: Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818). Cela méritait sans doute un biopic !

Si je m'y suis plongé, c'est tout d'abord pour retrouver l'actrice principale, Elle Fanning, que j'aime beaucoup, et aussi la réalisatrice de ce que j'imagine être un film de commande, Haifaa Al-Mansour. D'après ce que j'ai lu ensuite, elle a tenu à réécrire tout le scénario ! Le portrait proposé dans Mary Shelley n'est pas exactement celui d'une femme moderne, mais c'est à tout le moins celui d'une femme libre. Bien que très jeune encore, l'intéressée entretient une relation scandaleuse avec un homme marié, Percy Shelley, certes assez habile pour amadouer le père de sa compagne, mais fort peu sympathique au demeurant. Autant le dire sans attendre: le sujet n'est pas léger...

Moi qui aime tant les récits en costumes, j'ai trouvé le film empesé. De gros moyens semblent avoir été investis dans la reconstitution d'époque, mais, sans que je sache quoi, quelque chose paraît faux. C'est peut-être bien le caractère même des personnages qui déteint sur le décorum: lorsque Mary remet en question ses choix de vie adolescents pour tenter d'être heureuse, on se rend vite compte qu'autour d'elle, il n'y a pas que des gens désintéressés et généreux. Je m'étais imaginé que je serai fort intéressé, mais sans que je parle d'un mauvais film, j'admets que je me suis senti assez indifférent. Dommage: quand la jeune femme est enfin reconnue à sa juste valeur dans cette société d'hommes, on mesure bien toute son importance. Elle pourrait me conduire à la rejoindre, un jour, au rayon littérature !

Mary Shelley
Film britannique de Haifaa Al-Mansour (2018)

Je n'ai pas détesté, mais je m'attendais sincèrement à quelque chose de plus vibrant. La cinéaste (saoudienne !) placée derrière la caméra m'avait bien davantage convaincu avec son premier opus: Wadjda. Elle Fanning, je la préfère dans 20th century women, un autre film féministe. Bon... j'exagère, c'est vrai, car le cadre n'est pas le même. Quitte à choisir, autant revoir Sibel, un coup de coeur encore récent !

----------
Si jamais vous vouliez un avis féminin...

Je peux désormais vous renvoyer à la chronique proposée par Pascale.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Une histoire exceptionnelle mais la réalisatrice s'est laissée enfermer dans sa reconstitution très soignée.
Ça bouillonne d'événements mais ça manque de passion.
Elle Fanning est merveilleuse comme d'habitude mais on a effectivement du mal à s'émouvoir pour ses malheurs.
J'ai lu son Frankenstein. Indispensable.

Ornelune a dit…

Un peu terne en effet. On pouvait être sensibles aux intentions, mais le souffle du romantisme et la terreur gothique manquent cruellement. Empesé et peu vibrant en effet. Un ou deux motifs à retenir malgré tout.

Martin a dit…

@Pascale:

C'est dommage, hein ?
J'espère que ça lui permettra de faire d'autres films saoudiens.

Elle Fanning est vraiment très bien... et si jeune encore. L'un de mes meilleurs espoirs féminins.

Martin a dit…

@Ornelune:

Bonjour et bienvenue à toi dans les commentaires embobinés !

Je ne m'attendais pas tant à la terreur gothique qu'au souffle romantique. Là, on sent bien avec le titre que tout va finir par "s'arranger". D'où l'idée que c'est effectivement un peu terne.