vendredi 12 juin 2020

Paniers gagnants

Certains films partent dans tous les sens. D'autres ont une trajectoire linéaire... et celui d'aujourd'hui entre dans cette seconde catégorie. Faut-il le déplorer ? Pas sûr. Champions est un feel good movie comme il en existe désormais des dizaines, mais il m'a paru sincère. Attachez vos ceintures: je vous embarque désormais vers l'Espagne...

Marco Montes est entraîneur de basket. Compétent, mais arrogant. Après une vive altercation avec un collègue, il est viré de son club. Pire: il ressasse sa rancune en buvant beaucoup d'alcool et, en route vers chez lui, a la mauvaise idée de percuter une voiture de flics. Résultat: le voilà condamné à deux mois de travail d'intérêt général auprès d'une équipe exclusivement constituée d'handicapés mentaux ! Vous imaginez la suite, n'est-ce pas ? Marco commencera évidemment par rechigner et, petit à petit, deviendra finalement un mec bien. Vous avez le droit de trouver tout cela naïf ou pire: cul-cul la praline. Oui, c'est vrai: ce type de récit est, à tout le moins, assez convenu...

Avec son humour "bon enfant", Champions a au moins le mérite d'évoquer franchement l'une des anecdotes les plus folles de l'histoire olympique: la participation aux Jeux paralympiques de Sydney 2000 d'une FAUSSE sélection handi - dix des douze joueurs étaient valides ! Ce grand scandale a notamment conduit à priver les athlètes atteints d'une déficience mentale d'une participation aux Jeux d'Athènes 2004. Quitte à simuler un trouble de cet ordre, autant être au cinéma, non ? Notons que, dans le cas qui nous occupe, les acteurs ne trichent pas et sont bel et bien à l'écran comme ils sont dans la vie quotidienne. Avec ce film, la plupart ont fait leur premier pas devant une caméra. Leur enthousiasme est joliment communicatif et convient sans doute à un public varié, dit "familial". Et même, oui, aux sportifs en herbe !

Champions
Film espagnol de Javier Fesser (2018)

Rien d'exceptionnel, mais une histoire sympa et dignement racontée. Même s'il s'agissait plus d'un groupe de cas sociaux que de personnes souffrant d'un handicap mental, j'ai vu Le grand bain comme un film comparable. Plus fin, on peut aussi penser à Gabrielle, l'un des films qui fait exception dans un cinéma peu habitué à aborder ce sujet. Pour les handicaps moteurs... et le basket, je recommande Patients !

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Si le clic vous démange encore...

Vous pourrez retrouver une chronique du film sur "Le blog de Dasola".

2 commentaires:

Pascale a dit…

Mais tu ne t'arrêtes jamais !!!

J'avais tellement vu la bande annonce à l'époque de sa sortie, quand on allait au cinema, que j'avais l'impression de l'avoir vu.
Je n'ai toujours pas envie de le voir.

Martin a dit…

Je poursuis sur un rythme assez soutenu, sans doute au moins jusque début août.
Et j'avais pris quelques films (et chroniques) d'avance pendant le confinement...

Ce film n'est pas un indispensable, mais rares sont les handicapés mentaux à l'écran.
Rien que pour cela, je trouve que c'est bien qu'un réalisateur s'empare de ce type de sujet.