lundi 26 novembre 2018

L'amour en danger

De retour de Turin, j'aurais bien volontiers opté pour un film italien. Faute d'en avoir un à leur proposer, j'ai en fait guidé mes parents vers le travail d'un réalisateur italo-américain: Francis Ford Coppola ! Quelques jours plus tôt, ma maman et moi avions pu voir un extrait de Coup de coeur au Museo Nazionale. Un plan B intéressant, donc...

Certes, ce n'est pas le film le plus connu de la carrière de son auteur. Alors au faîte de sa gloire, lauréat de deux Palmes d'or et d'Oscars multiples, sans même tenir compte d'une multitude de récompenses annexes, Coppola entame les années 80 avec une oeuvre étonnante. Elle correspond au choix de sa part de tourner à l'ancienne, au coeur d'un studio et en totale autoproduction. Dérouté ou non, le public n'accroche pas et lâche celui qu'il portait aux nues: Coup de coeur connaîtra un échec retentissant et ruinera le maestro, qui prendra une quinzaine d'années, dit-on, pour éponger la totalité de ses dettes. Dommage ! Cet opus a bien des qualités. Il raconte l'histoire (banale) d'un couple qui fête ses cinq ans et, à l'occasion, entame une dispute sur le thème des cadeaux. Aussitôt après, Frannie traîne son chagrin chez une copine, tandis que Hank s'installe chez un copain. Les deux finiront bien sûr par se laisser reprendre par le goût de l'aventure. Bon... le moment est venu de vous dire que toute l'affaire est censée se dérouler à Las Vegas, que l'on surnomme parfois La ville du péché.

Ne craignez rien: il n'est en aucun cas question ici de bondieuseries ! Bien au contraire, le rythme trépidant du récit rend l'idée adultérine presque agréable: elle est à tout le moins le prétexte à une débauche d'effets visuels et sonores, qui ont eu sur moi un effet de fascination. Le constat s'impose dès les toutes premières scènes: Coup de coeur est d'abord un film conçu pour la musique, un nombre très important de chansons de Tom Waits (en solo ou en duo avec Crystal Gayle) alimentant la B. O. et explicitant les sentiments des personnages. Personnellement, le résultat m'a d'autant plus séduit que les images brillent de mille feux, le tournage dans un décor en carton-pâte autorisant un fort impressionnant jeu sur les lumières et couleurs. Pour qui se laisse saisir par l'émotion, il y a de la magie, là-dedans ! Côté casting, Teri Garr et Frederic Forrest, que j'ai en fait découverts pour l'occasion, m'ont convaincu, et je souligne la présence d'un duo promis à un avenir radieux: Nastassja Kinski et Harry Dean Stanton. Serait-ce assez pour vous convaincre ? Je l'espère très sincèrement...

Coup de coeur
Film américain de Francis Ford Coppola (1982)
Un joli film plein de couleurs qui parle avec une certaine emphase d'amour en musique... oui, ça vous dit quelque chose ? Ces images m'ont rappelé celles de La La Land, que j'avais beaucoup aimé aussi. Attention: nous ne sommes pas ici dans le registre de la comédie musicale (les personnages ne chantent pas). Mais l'hommage vibrant rendu au cinéma des studios m'a touché. Une réhabilitation s'impose !

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Si vous voulez aller plus loin...

Vous trouverez une autre chronique du film chez "L'oeil sur l'écran". Ideyvonne, elle, a parlé de Dean Tavoularis, son directeur artistique. 

4 commentaires:

Pascale a dit…

Je l'avais vu à l'époque. Il m'avait déroutée et j'avais adoré mais à part les couleurs et les acteurs (Je te recommande Frédéric Forrest dans Hammett et The Rose), le souvenir reste vague. J'aimerais le revoir du coup.
J'avais été stupéfaite par le rejet global de ce film.
Je me souviens que L'homme tranquille avait reçu un très mauvais accueil aussi. Incompréhensible pour moi.

P.S. : mon coréen est tombé dans l'eau... j'ai TOUT perdu (mes contacts... ça me permet de repartir à 0...) mais comme je suis fidèle j'ai repris le même en mieux. Il semble plus performant pour les corrections... sauf qu'il avait remplacé déroutée par... dégoûtée.
À surveiller.

Pascale a dit…

Il s'agit de l'homme sans âge évidemment que j'avais adoré.

Martin a dit…

@Pascale en version longue:

Merci pour ces recommandations. Les films ne sont pas toujours accueillis comme on pourrait s'y attendre.
PS: un nouveau Coréen qui t'offre une nouvelle page blanche ? On va voir s'il est meilleur en orthographe !

Martin a dit…

@Pascale en version courte:

C'est noté ! J'en ai, des films à voir !