lundi 26 septembre 2016

Comme une famille

Based on a true story. Inspiré d'une histoire vraie. Je suis persuadé qu'il vous est déjà arrivé de tomber sur cette mention au cinéma. Quand j'ai regardé Les drôles de poissons-chats, je ne savais pas que le film relatait des faits réels. Qu'est-ce que ça a changé ? Rien. Mon plaisir aurait été le même, je pense, si je l'avais su dès le début.

Dans Les drôles de poissons-chats, Claudia Sainte-Luce nous raconte son histoire: celle d'une jeune Mexicaine solitaire qui, hospitalisée pour une appendicite, rencontre une autre patiente, séropositive. Progressivement, une amitié nait entre les deux femmes, la seconde devenant une sorte de mère adoptive pour la première. Or, Martha compte déjà quatre enfants, que Claudia rejoint donc pour constituer une famille de coeur. Un scénario banal ? Pas vraiment, je dois dire. Si elle parvient à nous émouvoir, c'est bien que la jeune réalisatrice film son petit monde habilement - et avec beaucoup de tendresse. Ces images "sonnent" juste, à l'écart de toute emphase larmoyante...

Certains d'entre vous regretteront peut-être que le film reste campé sur ses positions et concentre l'essentiel de son propos sur l'intime. Peut-être y aurait-il eu matière à porter sur les malades d'Amérique latine un regard autre, proche de celui d'un documentaire. Cette piste n'est jamais explorée par Claudia Sainte-Luce, qui signe cependant d'honnêtes débuts derrière la caméra, à 31 ans seulement. L'absence de toute prétention rend l'entreprise attachante, même si le résultat n'est pas aussi maîtrisé que le serait le film d'un cinéaste au talent plus affirmé. Les drôles de poissons-chats a les (petits) défauts d'une oeuvre de jeunesse, mais il dure moins d'une heure et demie. C'est bien: je n'y ai vu aucune scène inutile ou redondante. Quitter ensuite les personnages sans vision de leur devenir, c'est bien aussi !

Les drôles de poissons-chats
Film mexicain de Claudia Sainte-Luce (2013)

Bon... c'est aussi pour sa nationalité que j'ai regardé le long-métrage. Aucun regret au moment du générique final, mais le sentiment plaisant d'avoir découvert un joli film. Il n'est pas facile désormais d'en identifier un autre, pour comparaison. Le côté "tribu d'enfants livrés à eux-mêmes" m'a vaguement rappelé Nobody knows. Le film du Japonais Hirokazu Kore-eda est plus dur et - à mes yeux - meilleur.

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