Croyez-vous que quelques poils puissent changer la face du monde ? Moi, non. N'empêche ! Aussi fou que cela paraisse, certains ont dit que pour avoir gardé la moustache qu'il portait alors, Gregory Peck est le premier responsable de l'échec public de La cible humaine. Loin de ces considérations velues, j'ai pour ma part pris du plaisir devant ce vieux western en noir et blanc, petite madeleine oubliée...
Jimmy Ringo aimerait raccrocher. Les dialogues ne s'étendent pas vraiment sur son passé, mais notre homme a la double réputation d'être une fiche gâchette et un criminel. Les habitants de Cayenne espèrent donc qu'il ne restera pas longtemps en ville ou que le shérif lui passera vite une corde au cou. Les plus aventureux se risquent même à provoquer une incartade pour éliminer, espèrent-ils, le tireur le plus rapide de l'ouest. Mais bon... Jimmy Ringo préférait passer inaperçu, retrouver la femme qu'il a aimée autrefois et devenir enfin, après des années d'errance, un honnête homme. La cible humaine m'a plu pour ce personnage d'anti-héros, bien peu aidé dans sa quête de rédemption. Le cinéma américain est décidément une source inépuisable de personnages soucieux de corriger les erreurs du passé. En creux, le portrait d'une société faussement charitable se dessine alors: les grands principes ne peuvent étancher la soif de vengeance.
Bien écrit et bien joué, ce western devrait vous plaire si vous êtes amateurs du genre: c'est une très honnête petite histoire, sans blabla inutile. Sa durée ne dépasse pas les 80 minutes - à recommander donc pour une soirée plateau-télé rapide. Un aspect que j'ai apprécié plus particulièrement: l'action se déroule presque en temps réel. Jimmy Ringo fait en réalité face à une double menace: il ne maîtrise que partiellement la situation, pouvant compter sur quelques alliés. L'idée est tout de même qu'il reste sur le qui-vive, à la fois obligé d'attendre et sommé de partir. Il en résulte une forme de suspense intéressante, à défaut d'être tout à fait originale. La cible humaine est un long-métrage efficace: il m'a offert ce que j'étais venu chercher... et même un peu plus. Quand le prétendu bad boy croise l'amicale locale des dames patronnesses, le quiproquo qui s'ensuit s'avère franchement risible. Bref... voilà du bon petit cinéma vintage.
La cible humaine
Film américain de Henry King (1950)
Précision: le film est aussi connu sous le titre L'homme aux abois. Attention alors à ne pas le confondre avec un autre, sorti deux ans plus tôt, avec Burt Lancaster et Kirk Douglas ! Pour rester aujourd'hui sur mon western, je me dois inévitablement de faire une comparaison avec un grand classique: Le train sifflera trois fois. Fred Zinnemann l'emporte peut-être alors, mais de peu. Voyez donc... les deux films !
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Pour lire un autre avis sur la question...
Je vous renvoie désormais vers un site-ami: "L'oeil sur l'écran".
Jimmy Ringo aimerait raccrocher. Les dialogues ne s'étendent pas vraiment sur son passé, mais notre homme a la double réputation d'être une fiche gâchette et un criminel. Les habitants de Cayenne espèrent donc qu'il ne restera pas longtemps en ville ou que le shérif lui passera vite une corde au cou. Les plus aventureux se risquent même à provoquer une incartade pour éliminer, espèrent-ils, le tireur le plus rapide de l'ouest. Mais bon... Jimmy Ringo préférait passer inaperçu, retrouver la femme qu'il a aimée autrefois et devenir enfin, après des années d'errance, un honnête homme. La cible humaine m'a plu pour ce personnage d'anti-héros, bien peu aidé dans sa quête de rédemption. Le cinéma américain est décidément une source inépuisable de personnages soucieux de corriger les erreurs du passé. En creux, le portrait d'une société faussement charitable se dessine alors: les grands principes ne peuvent étancher la soif de vengeance.
Bien écrit et bien joué, ce western devrait vous plaire si vous êtes amateurs du genre: c'est une très honnête petite histoire, sans blabla inutile. Sa durée ne dépasse pas les 80 minutes - à recommander donc pour une soirée plateau-télé rapide. Un aspect que j'ai apprécié plus particulièrement: l'action se déroule presque en temps réel. Jimmy Ringo fait en réalité face à une double menace: il ne maîtrise que partiellement la situation, pouvant compter sur quelques alliés. L'idée est tout de même qu'il reste sur le qui-vive, à la fois obligé d'attendre et sommé de partir. Il en résulte une forme de suspense intéressante, à défaut d'être tout à fait originale. La cible humaine est un long-métrage efficace: il m'a offert ce que j'étais venu chercher... et même un peu plus. Quand le prétendu bad boy croise l'amicale locale des dames patronnesses, le quiproquo qui s'ensuit s'avère franchement risible. Bref... voilà du bon petit cinéma vintage.
La cible humaine
Film américain de Henry King (1950)
Précision: le film est aussi connu sous le titre L'homme aux abois. Attention alors à ne pas le confondre avec un autre, sorti deux ans plus tôt, avec Burt Lancaster et Kirk Douglas ! Pour rester aujourd'hui sur mon western, je me dois inévitablement de faire une comparaison avec un grand classique: Le train sifflera trois fois. Fred Zinnemann l'emporte peut-être alors, mais de peu. Voyez donc... les deux films !
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Pour lire un autre avis sur la question...
Je vous renvoie désormais vers un site-ami: "L'oeil sur l'écran".
4 commentaires:
La moustache de Peck ne m'a nullement dérangé dans "the gunfighter", excellent western signé Henry King (sur un scénario revendiqué par André De Toth). S'il paraît peu original aujourd'hui, c'est aussi parce qu'une longue liste de westerns du même genre lui a emboîté le pas (il date de 1950, c'est à dire avant "High noon"). Un film comme "Impitoyable" lui doit certainement beaucoup, rien qu'à travers le thème du tireur d'élite en quête de rédemption.
Je n'avais pas fait le rapprochement avec "Impitoyable", mais c'est assez bien vu. Quant à la moustache de Gregory Peck, j'ai trouvé que ça lui allait plutôt bien.
Le destin des "gunfighter" dans l'univers du western se limite à deux options: périr par les armes ou se voir refuser toute redemption et rester un marginal enfermé dans sa solitude. Les 7 mercenaires de Sturges se partagent ses deux options, comme Quinn et Fonda dans "l'homme aux colts d'or". Alan Ladd qui chevauche solitaire à la fin de "Shane" voit sa chance de réinsertion anéantie par sa capacité à jouer du révolver, meme pour la bonne cause.
Kevin Costner dans "open range" aura un destin similaire. Doc Holliday mourra seul miné par la maladie une fois ses revolvers rangés.....Jeu de la censure peut etre,
mais surtout sublimation du héros maudit au destin fatal qui doit payer le prix fort de son choix de vie...
Merci pour ce commentaire inspiré, CC Rider. J'y puise quelques titres de films que je n'ai pas vus. J'espère maintenant pouvoir me rattraper ("Shane" est bien gentiment installé dans la mémoire de ma Livebox).
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