C'est presque deux ans après sa sortie au cinéma que j'ai découvert Les petits mouchoirs. Avant moi, on a déjà dit beaucoup de choses sur le troisième film de Guillaume Canet, le meilleur et le pire. Objectivement, je n'ai rien vu de mauvais. Si je reste néanmoins quelque peu sur ma faim, c'est que j'ai eu l'impression de naviguer entre deux eaux. Il manque un petit quelque chose pour que je sois vraiment enthousiaste. Un peu de sobriété, je dirais. De la retenue. Je n'ai pas toujours ressenti assez d'empathie pour les personnages.
Le long-métrage tourne autour d'une bande de copains, Marie, Eric, Max, Isabelle et les autres. Toute comparaison avec un film antérieur de Claude Sautet attendra... que j'ai vu ce film de Claude Sautet. Guillaume Canet, lui, ouvre le sien par un plan-séquence classieux. Ludo sort de boîte au petit matin et, sur son scooter, est victime d'un accident. Après l'avoir visité à l'hôpital, ses potes hésitent quelques instants sur l'attitude à adopter, mais finissent par faire exactement ce qu'ils avaient prévu et font régulièrement quand l'été est venu: partir en vacances tous ensemble. Les petits mouchoirs dresse le portrait de trentenaires enfermés dans l'égoïsme. Difficile de ne pas s'identifier à l'un ou à l'autre: les caractères sont typés. C'est avec un certain plaisir qu'on les suit en route vers le soleil. Plaisir d'autant plus vif que les acteurs sont bons et bien dirigés. François Cluzet, Valérie Bonneton, Marion Cotillard, Gilles Lellouche, Benoît Magimel, Laurent Lafitte... un bel échantillon des talents français du moment. Finalement, nous aussi, on oublierait presque Jean Dujardin, cloué à l'hôpital et qu'on voit finalement assez peu. Dommage et logique, en même temps. C'est le scénario qui veut ça.
Un peu de cuisine interne: quand j'ai cherché les images pour illustrer cette chronique, j'ai eu du mal à trouver des photos de groupe explicites issues du film lui-même - et non du tournage. Le fait est que ça montre bien que le film tourne d'abord autour des individus. Comme je l'ai dit, chacun a son petit caractère propre, macho, stressé, empathique, mystique, troublé... et tourne finalement autour de ce même caractère unique, avec pas mal d'égocentrisme. Les petits mouchoirs, c'est également le côté obscur de ces gens ordinaires qui se disent soudés et qui, au fond, ne partagent rien d'essentiel. Là-dedans, les comédiens tirent franchement leur épingle du jeu. Guillaume Canet, lui, veut rappeler que les faux semblants n'ont qu'un temps et qu'une fois que les masques tombent, ça fait très mal. Intention louable. Le problème, c'est que, s'il touche juste parfois, le jeune réalisateur tombe aussi dans l'outrance. Pertinent quand il s'agit de démontrer la profonde futilité des petits mensonges entre amis, il appuie tellement sa démonstration qu'il finirait presque par lasser. Le dernier quart d'heure du film m'a paru long, du coup. Pour autant, il n'efface pas les bonnes choses vues auparavant.
Les petits mouchoirs
Film français de Guillaume Canet (2010)
Images accrocheuses et bande originale punchy: le long-métrage conserve d'indéniables qualités sur la forme. Son jeune créateur confirme qu'il est un talent à suivre dans la galaxie cinéma française. Dans un genre certes bien différent, j'avais préféré son film précédent, Ne le dis à personne. Pour les portraits de groupes hantés par un peu de nostalgie, ma référence reste Le péril jeune. C'est vrai: les personnages de Cédric Klapisch étaient plus jeunes.
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Ah, il me faut ajouter quelque chose...
Pascale, de "Sur la route du cinéma", n'a pas aimé du tout ! Avis identique chez David, de "L'impossible blog ciné", qui parle de flop...
Le long-métrage tourne autour d'une bande de copains, Marie, Eric, Max, Isabelle et les autres. Toute comparaison avec un film antérieur de Claude Sautet attendra... que j'ai vu ce film de Claude Sautet. Guillaume Canet, lui, ouvre le sien par un plan-séquence classieux. Ludo sort de boîte au petit matin et, sur son scooter, est victime d'un accident. Après l'avoir visité à l'hôpital, ses potes hésitent quelques instants sur l'attitude à adopter, mais finissent par faire exactement ce qu'ils avaient prévu et font régulièrement quand l'été est venu: partir en vacances tous ensemble. Les petits mouchoirs dresse le portrait de trentenaires enfermés dans l'égoïsme. Difficile de ne pas s'identifier à l'un ou à l'autre: les caractères sont typés. C'est avec un certain plaisir qu'on les suit en route vers le soleil. Plaisir d'autant plus vif que les acteurs sont bons et bien dirigés. François Cluzet, Valérie Bonneton, Marion Cotillard, Gilles Lellouche, Benoît Magimel, Laurent Lafitte... un bel échantillon des talents français du moment. Finalement, nous aussi, on oublierait presque Jean Dujardin, cloué à l'hôpital et qu'on voit finalement assez peu. Dommage et logique, en même temps. C'est le scénario qui veut ça.
Un peu de cuisine interne: quand j'ai cherché les images pour illustrer cette chronique, j'ai eu du mal à trouver des photos de groupe explicites issues du film lui-même - et non du tournage. Le fait est que ça montre bien que le film tourne d'abord autour des individus. Comme je l'ai dit, chacun a son petit caractère propre, macho, stressé, empathique, mystique, troublé... et tourne finalement autour de ce même caractère unique, avec pas mal d'égocentrisme. Les petits mouchoirs, c'est également le côté obscur de ces gens ordinaires qui se disent soudés et qui, au fond, ne partagent rien d'essentiel. Là-dedans, les comédiens tirent franchement leur épingle du jeu. Guillaume Canet, lui, veut rappeler que les faux semblants n'ont qu'un temps et qu'une fois que les masques tombent, ça fait très mal. Intention louable. Le problème, c'est que, s'il touche juste parfois, le jeune réalisateur tombe aussi dans l'outrance. Pertinent quand il s'agit de démontrer la profonde futilité des petits mensonges entre amis, il appuie tellement sa démonstration qu'il finirait presque par lasser. Le dernier quart d'heure du film m'a paru long, du coup. Pour autant, il n'efface pas les bonnes choses vues auparavant.
Les petits mouchoirs
Film français de Guillaume Canet (2010)
Images accrocheuses et bande originale punchy: le long-métrage conserve d'indéniables qualités sur la forme. Son jeune créateur confirme qu'il est un talent à suivre dans la galaxie cinéma française. Dans un genre certes bien différent, j'avais préféré son film précédent, Ne le dis à personne. Pour les portraits de groupes hantés par un peu de nostalgie, ma référence reste Le péril jeune. C'est vrai: les personnages de Cédric Klapisch étaient plus jeunes.
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Ah, il me faut ajouter quelque chose...
Pascale, de "Sur la route du cinéma", n'a pas aimé du tout ! Avis identique chez David, de "L'impossible blog ciné", qui parle de flop...
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