dimanche 14 octobre 2007

Poisson palmé

Commençons aujourd'hui par décrypter le jeu de mot facile de mon titre. Récompensé de la Palme d'or du festival de Cannes en 1983 pour La ballade de Narayama, Shôhei Imamura fait coup double en 1997 avec L'anguille. Décédé l'année dernière, il est toujours le seul réalisateur japonais à avoir réussi ce doublé palmé. Je dirais pour être complet sur les consécrations cinématographiques qu'en 1997, la Palme fut attribuée à deux réalisateurs ex-aequo. Mais c'est une autre histoire, que j'aurai loisir de vous raconter tôt ou tard. Restons-en pour le moment au film que j'ai regardé cet après-midi.



L'anguille, donc. Ce n'est pas tant le prix qu'il a reçu qui m'a attiré vers ce film. J'avais envie de tourner mon regard vers une autre culture. C'est bien l'aspect japonais des choses qui a emporté ma décision sur ce long métrage pour accompagner mon dimanche. L'histoire elle-même est fort simple: Yamashita surprend sa femme en train de le tromper, la poignarde, se constitue prisonnier et file tout droit en prison. Il en ressort huit ans plus tard, avec une anguille adoptive (!) et bien déterminé à reprendre un salon de coiffure miteux. Lesté de son passé, il ne s'imagine pas d'avenir.

C'est quand apparaît une autre femme, Keiko, que le destin de Yamashita bascule. Tombe-t-il amoureux d'elle ? Se prend-elle d'affection pour lui ? C'est ça et c'est plus subtil à la fois. Car les deux protagonistes se découvrent lentement, en fait presque malgré eux. Comme des anguilles, ils ne se laissent pas facilement attraper. Remontant le courant de leur vie, ils doivent faire beaucoup d'efforts pour s'aimer. Voilé de pudeur, leur espoir nous permet d'y croire.

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