dimanche 26 décembre 2010

On rêve tous d'un petit quelque chose

Une chronique de L u X

Ah, les films d’amour ! On en a vu, lu, revu, relu, des histoires tristes, des gaies, des qui finissent bien, des qui finissent mal... comment pouvons-nous encore être étonnés ou charmés par ces histoires ? Toujours les même créneaux, les mêmes clichés, et ce, que ces films soient anglais (malgré le flegme), français (malgré le charme) ou
américains (malgré le casting). De quoi laisser choir des générations de nouvelles romantiques. Si vous êtes dans ce cas, je vous propose de vous plonger dans un nouvel univers, une nouvelle cuisine cinématographique portée par ses propres clichés, mais qui saura réveiller vos papilles d’amoureuses alanguies. Bienvenue dans le cinéma de Bollywood !

Fort d’une production de près de 300 films par an (pour 5 milliards de tickets de cinéma vendus chaque année), le cinéma indien se caractérise surtout par ses films musicaux et ses histoires romantiques. Dans ce pays où l’amour se cache - encore aujourd’hui - derrière les mariages arrangés, les différences de milieux sociaux et les dots, il est étonnant de voir la faculté romanesque des scénaristes en la matière. Je m’en vais vous proposer quelques exemples de ces bijoux d’émotion, où le jeu théâtral des acteurs revêt une saveur massala inexistante dans notre cinéma occidental. Aujourd'hui: Kuch Kuch Hota Hai !

Qui ne se souvient de son premier amour ? Ces sentiments nouveaux qui naissent en nous, en la personne d’un inconnu, ou bien souvent d’un ami. Si Rahul (Sharukh Khan) et Anjali (Kajol) sont les meilleurs amis du monde, l’arrivée de Tina (Rani Mukherjee) à l’université va ouvrir le cœur du jeune Dom Juan, et les yeux de sa fidèle amie, qui préférera s’effacer au profit de cet amour naissant. Quand Tina meurt en couche quelques années plus tard, elle confie à sa fille une mission à accomplir lors de son huitième anniversaire: réunir Rahul et celle qui l’aimait à l’époque.

S’imaginer tenir près de trois heures de films sur une base scénaristique aussi simple peut paraître d’emblée effrayant. Et pourtant ! Scindé en deux parties, le passé contant le temps de l’université, et le présent à la recherche de la jeune femme, ce sont presque deux films côte à côte, dont les rebondissements n’ont d’égal que le kitsch de l’image, des costumes, et l’émotion qu’ils dégagent. Les couleurs omniprésentes dans le film sont l’envers de notre cinéma grisé, et le jeu souvent exagéré peut paraître déroutant au premier abord, tout comme les numéros musicaux réguliers. Comme l’on s’offre à ce nouveau cinéma, ce sont de nouvelles émotions qui nous envahissent, sous forme d’enchantement, de pieds qui ne demandent qu’à se mettre à danser, le rythme indien étant très communicatif, ou de migraine selon votre aptitude à supporter autant de chant, de danse et de couleurs flashy.

Kuch Kuch Hota Hai - Laisse parler ton coeur
Film indien de Karan Johar (1998)
Probablement un film très abordable pour se glisser dans le cinéma de Bollywood, puisqu’il allie habilement la modernité (exposition d’une culture indienne très américanisée) et tradition (mariage, coutumes et cette qualité d’image qui semble dater des années 80). De quoi ravir les romantiques en mal d’originalité, qui cherchent inlassablement un Kuch Kuch Hota Hai, un petit quelque chose…

Aucun commentaire: