lundi 14 octobre 2024

Âmes, armes, larmes

J'ai passé vingt ans de ma vie à Nice et je n'ai jamais pris de bateau pour la Corse - malgré un vague projet entre potes vers 1998-2000. C'est donc de nouveau le cinéma qui me (et nous) mène aujourd'hui sur l'Île de Beauté, auprès de l'un de ses enfants: Thierry de Peretti. Natif d'Ajaccio, le cinéaste de 53 ans a une bonne maîtrise du sujet...

Avec À son image, c'est la troisième fois en quatre longs-métrages qu'il s'efforce d'orienter notre regard vers cette partie du territoire. Selon le pitch officiel, son intention est ici d'illustrer des "fragments de la vie d'Antonia, une jeune photographe de Corse-Matin, à Ajaccio. Son engagement, ses amis et ses amours se mêlent aux événements de la vie politique de l'île, des années 1980 à l'aube du 21ème siècle". Pour info, le film adapte à l'écran le roman - éponyme - d'un écrivain connu notamment pour son attachement à la Corse: Jérôme Ferrari. Sincèrement, je ne crois pas indispensable de connaître son histoire pour l'apprécier et je le trouve vraiment digne du plus grand intérêt. Comme l'a dit le réalisateur, c'est aussi "la fresque d'une génération". Une talentueuse troupe de jeunes acteurs locaux lui prête ses traits...

Confrontés à la violence, ces filles et garçons ont tous une vision différente de ce qu'il convient de faire. Je ne suis pas sûr toutefois que le propos soit aussi politique que j'avais pu l'imaginer a priori. Disons que je vois plutôt À son image comme un portrait de femme décidée à vivre la vie qu'elle a décidé de vivre, en Corse ou ailleurs. Pour l'incarner, une débutante: Clara-Maria Laredo, parfois présentée comme une ancienne étudiante en sciences politiques, la fondatrice d'une association d'aide aux sans-abris ou la fille du tout premier élu écologiste à l'Assemblée de Corse. La jeune femme est donc crédible. Autour d'elle, je n'ai reconnu personne, mais cela ne m'a pas dérangé. Au contraire: cela m'a paru renforcer l'authenticité de ce que j'ai vu. Désormais, il me faudrait donc lire le bouquin pour en avoir une idée plus précise - et ce même s'il s'agit d'une fiction, je vous le rappelle. D'ici là, traverser la Méditerranée restera une aventure qui me tente !

À son image
Film français de Thierry de Peretti (2024)

Si ce n'est la Corse, ce long-métrage n'a strictement aucun point commun avec celui que je vous ai présenté jeudi dernier. C'est dit ! Pour comparaison, autant (re)voir un autre Peretti: Une vie violente. J'ai failli réutiliser le titre, mais je préfère Les Apaches, à vrai dire. Ce que je constate, c'est qu'il est relativement rare que des caméras tournent sur l'île pour nous présenter sa réalité. Et je suis intéressé...

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Ce n'est pas forcément le cas de tout le monde...

Il apparaît ainsi très clair que Pascale aurait volontiers fait l'impasse.

3 commentaires:

Jourdan a dit…

J’ai vu le film.Oui c’est vrai le propos n’est pas politique, comme vous le dites.J’ai compris qu’à travers une messe de requiem faite par un prêtre qui est aussi son parrain on recompose la vie de cette jeune photographe tragiquement décédée.


Pascale a dit…

Je crois qu'effectivement je m'abstiendrai désormais de voir les films de ce réalisateur.
Tu as bien de la chance de t'y être retrouvé. Je trouve que ce film est fait pour les corses qui doivent comprendre (sans forcément les approuver) les motivations de leurs pairs. Seul le père m'a intéressée mais il est peu présent. J'ai trouvé que c'était plutôt mal joué dans l'ensemble notamment par le "fiancé" de la demoiselle.
Je n'en peux tellement plus de la Corse que je ne suis pas allée voir Le royaume, un film corse, tourné en Corse avec des corses... qui a pourtant eu le prix du jury à Mâcon. Tant pis. J'ai vu tellement mieux.

Jourdan a dit…

PS: j’ai trouvé aussi que c’était moyennement bien joué. J’ai essayé de lire Jérôme Ferrari mais c’est souvent lugubre.
Sinon depuis Nice vous avez la Ligurie ,très attractive.