samedi 5 décembre 2020

Un imposteur

Louis Jouvet aurait-il pu admettre qu'un jour, Omar Sy lui succède ? C'est arrivé il y a trois ans, quand l'un des Français les plus populaires aujourd'hui a joué dans une nouvelle adaptation d'un grand classique du théâtre: Knock, d'après la pièce éponyme (Jules Romains / 1923). Avant sa diffusion récente à la télé, je n'en connaissais presque rien !

Marseille, il y a... un certain temps. Menacé de mort par des brigands à l'égard desquels il a une dette de jeu, Knock grimpe sur un bateau en partance pour les îles lointaines et y devient le médecin de bord. Pourtant, il n'a absolument aucune connaissance sur les maladies d'ici et d'ailleurs. Il a simplement un tel bagou qu'on le croit sur parole lorsqu'il affirme être en mesure de soigner les petits et grands bobos. Cette imposture fonctionne si bien qu'après quelques années passées à naviguer, notre homme remet pied à terre, se dirige allégrement vers un petit village isolé et y reprend un cabinet de consultation. Évidemment, toute la question est alors de savoir si sa supercherie fonctionnera auprès de ses nouveaux voisins. Un vrai/faux suspense est mis en place, le film adoptant plutôt le ton de la comédie légère...

Ça m'a chatouillé ou ça m'a grattouillé ? En fait, Knock m'a surpris. Lorsqu'il rencontre une jolie villageoise (Ana Girardot), le bon docteur tombe évidemment amoureux et ne trouve plus de raison de repartir. Ultra-ordinaire, ce "rebondissement" débouche sur une sous-intrigue conclue de manière étonnante - non, je ne dévoilerai pas cette fin ! Sur le plan formel, le long-métrage est soigné, mais peu inventif. Jules Romains, dit-on, avait toujours refusé de voir les films adaptés de ses écrits: il se méfiait des cinéastes et estimait que les textes originels devaient être respectés à la virgule près. Une forte exigence qui, j'imagine, n'est pas franchement respectée dans le cas présent. Mal accueillie bien que dotée d'une belle distribution, cette relecture n'a su attirer dans les salles qu'un peu plus de 540.000 spectateurs. D'aucuns lui ont reproché d'avoir gommé l'aspect subversif de l'oeuvre première et je peux vous confirmer qu'ici, tout est très sage et poli...

Knock
Film français de Lorraine Lévy (2017)

Une note assez basse pour un long-métrage vite vu, vite oublié. L'enthousiasme d'Omar Sy n'a pas vraiment suffi à susciter le mien. Dommage, car l'acteur m'est vraiment sympathique, pour être franc. Si c'est lui que vous voulez revoir, je vous recommande plutôt Samba ou Chocolat. En Provence, je trouve Pagnol et La gloire de mon père plus touchant. C'est, à l'évidence, une question d'attente et de regard.

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Je n'ai trouvé que peu d'avis sur mes blogs références...

C'est assez toutefois pour relever que Pascale est encore plus sévère !

4 commentaires:

Pascale a dit…

Un film totalement idiot.
Je me souviens vaguement de la scène finale où tout le village est réuni. ça se veut émouvant... je suppose, ça touche le fond de la bêtise.

Martin a dit…

Idiot ? Comme tu y vas ! Raté, sans doute.

Pascale a dit…

Les 2.

Martin a dit…

Au suivant !