La danse du coucou est un roman d'Aidan Chambers, écrivain anglais. François Ozon, qui l'a lu à 15 ans, avait alors imaginé s'en inspirer pour son premier film. Finalement, il a attendu d'avoir la cinquantaine et dix-huit longs-métrages derrière lui pour tourner cette adaptation. Il est assez vite passé sur les quelques parallèles avec sa propre vie...
Été 85, c'est d'abord l'histoire d'une drôle de rencontre. Parti naviguer sans se soucier de la météo, Alexis est soudain pris dans une tempête et ne doit son salut qu'à l'intervention d'un garçon de son âge: David. Les deux jeunes sympathisent aussitôt et deviennent inséparables. L'amitié se transforme vite en une passion amoureuse dévorante. Seulement voilà: c'est dès les toutes premières images que la voix off d'Alexis nous a avertis que tout cela finirait mal. En alternant scènes au présent et flashbacks, le film nous explique tout et doit beaucoup à son duo de jeunes acteurs, Félix Lefebvre et Benjamin Voisin. D'autres comédiens nous offrent ici une prestation sérieuse, à l'image de Philippine Velge, Isabelle Nanty et Melvil Poupaud, mais je dirais que ce qui ne relève pas du sujet principal m'a semblé quasi-superflu. D'ailleurs, le scénario évolue sur une ligne de crête: quelques scènes échappent de peu au piège de l'outrance et/ou du mauvais goût. Ouf !
Je ne veux pas vous gâcher la surprise, mais je crois utile de révéler que le récit s'appuie en fait sur une forme de témoignage subjectif. Après ma séance au cinéma, je me suis dit qu'il serait intéressant d'aborder les événements sous un autre angle, à partir de la position d'un protagoniste extérieur. Allez savoir... il se pourrait qu'Été 85 révèle d'autres qualités à la seconde vision ! Ma "première fois" restera comme une expérience satisfaisante: mon bilan est positif. Sur le plan formel, j'ai apprécié ce joli grain apporté par le tournage en pellicule - un choix qui s'impose naturellement pour les films d'époque, selon les explications techniques livrées par François Ozon. Impossible par ailleurs de faire abstraction de la BO: c'est sur un tube de Cure que la bande-annonce s'emballe, mais c'est avec une chanson de Rod Stewart que le film nous offre deux de ses plus belles scènes. D'aucuns vous diront peut-être que l'homme derrière la caméra recycle certaines idées - les siennes, mais aussi celles d'autres réalisateurs. C'est vrai, sans doute, mais cela ne m'a pas choqué. À vous de juger !
Été 85
Film français de François Ozon (2020)
Ma note finale est un peu plus basse qu'elle aurait pu l'être: je déplore que le film manque parfois de sobriété et ajoute des "couches" caricaturales à ces personnages: un accent anglais, un milieu social défavorisé, la religion juive... tout cela n'apporte pas grand-chose. Cela dit, avoir tourné au Tréport est une bonne idée: le Ozon 2020 reste un bon cru. Mais je préfère Le secret de Brokeback Mountain !
Film français de François Ozon (2020)
Ma note finale est un peu plus basse qu'elle aurait pu l'être: je déplore que le film manque parfois de sobriété et ajoute des "couches" caricaturales à ces personnages: un accent anglais, un milieu social défavorisé, la religion juive... tout cela n'apporte pas grand-chose. Cela dit, avoir tourné au Tréport est une bonne idée: le Ozon 2020 reste un bon cru. Mais je préfère Le secret de Brokeback Mountain !
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Le film semble avoir plutôt bien marché...
6 commentaires:
Ce film m'a donné des envies de Tréport où je pars quelques jours... Et hier je gardais ma Poupée malade et je lui ai montré La dernière vie de Simon. Pourquoi je te dis cela ? Benjamin Voisin voyons, la nouvelle pépite du cinéma français, à voir aussi dans Un vrai bonhomme.
L'été 85, je le reverrai avec plaisir et tu as raison : la juiverie, le milieu social ça n'apporte pas grand-chose. Mais l'accent anglais, c'était quand même l'époque d'à nous les ptites anglaise. Mon dieu, quel titre !
Je rattraperai "La dernière vie de Simon" et "Un vrai bonhomme", à l'occase.
Le Tréport ? Je ne suis pas passé très loin pendant l'une des journées de mon été.
Ce que je trouve un peu artificiel, c'est d'ajouter un accent anglais à une actrice française. J'ai bien compris le clin d'oeil supplémentaire à l'image de la jeune fille au pair. On est quand même pas loin du bon gros cliché. Passons...
Et bon rétablissement à ta Poupée !
1985 "Retour vers le futur" sorti cet année là d'ailleurs comme "Out of africa" "Pale rider" ou "Ran" , trés bon cru cinématographique, qui nous rappelle que le temps passe trop vite."A nous les petites anglaises " était sorti presque 10 ans plus tot , et puis 85 c'est aussi l'année de la naissance de mon fils, c'est vrai que ça "file"....
Oui j'ai vu après que les ptites anglaises avaient 10 ans de plus.
Ah oui Out of Africa, je ne m'en lasse pas.
Mon fils est né en 83. Bon je l'ai eu TRÈS jeune :-)
@CC Rider:
Ah oui, une bonne année de cinéma avec les films dont vous parlez !
J'y ajouterai "Birdy", "La forêt d'émeraude" ou "Le secret de la pyramide", notamment.
Tout cela m'a (un peu) plus convaincu que cet Ozon millésimé 2020.
@Pascale:
Tu veux dire que les p'tites Anglaises étaient déjà grandes ? Damned !
Quant à ton fils, il a effectivement une jeune maman. Un peu comme la mienne !
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