Un cinéma que je fréquente régulièrement a joué le jeu des César. Point de polémique ici: pour cinq euros seulement, on pouvait (re)voir l'un des opus nommés pour la récompense suprême. Cela m'a permis de rattraper Roubaix, une lumière, que j'avais manqué l'été dernier. J'ajoute sans attendre que, pour le coup, le film n'a rien... de solaire !
Ce vrai/faux policier a valu à Roschdy Zem sa première compression dorée. L'acteur incarne ici le commissaire Daoud, un bon flic d'origine nord-africaine, le seul des siens "à ne pas être retourné au bled". Avant de s'intéresser à la mort d'une vieille dame, le scénario passe allégrement d'un dossier à l'autre, montrant ce qui fait le quotidien d'une brigade dans la ville du Nord, parmi les plus pauvres de France. Anecdote révélatrice: c'est à un documentaire que le long-métrage emprunte sa trame principale. Il n'est dès lors pas interdit d'apprécier Roubaix, une lumière comme une tentative d'apporter un éclairage sur une région sinistrée - dont le réalisateur est lui-même un enfant. Sordide, l'assassinat dont il sera question a bien eu lieu, les proches de la victime déplorant d'ailleurs que personne n'ait daigné les aviser de cette "récupération". Je dois vous dire que je n'ai vu aucune trace de complaisance dans ce récit, ni dans aucune des images, du reste...
Un peu longuet parfois, le film repose aussi sur les épaules d'un duo féminin, improbable mais convaincant: Léa Seydoux / Sara Forestier. J'ai parfois de grosses difficultés à me laisser embarquer dans le jeu assez froid de la première nommée: en fait, son personnage public entrave souvent ce que je peux ressentir de positif face à ces rôles au cinéma. À l'inverse, la seconde prouve fréquemment que j'ai raison de faire confiance à son talent pour aborder des sujets multiples. Roubaix, une lumière les remet (presque) à égalité: Sara Forestier livre une composition formidable en fille dépassée par les événements quand le personnage de Léa Seydoux, plus calculateur, semble résister face à la pression, avant de s'effondrer sous le poids du mensonge. D'aucuns reprochent au long-métrage de faire preuve d'une empathie qu'ils jugent, en réalité, parfaitement inadaptée aux circonstances. Pour ma part, je ne partage pas cette opinion: même si des faits réels sont ainsi portés à l'écran, j'ai d'abord vu une oeuvre de fiction. Moins emballé que d'autres, j'ai tout de même passé un bon moment !
Roubaix, une lumière
Film français d'Arnaud Desplechin (2019)
Je connais encore mal le réalisateur, dont ce film est le premier polar. Parmi les grands atouts du long-métrage: les écarts qu'il s'autorise avec les figures imposées du genre et, de ce fait, cette dimension sociale rarement observée ailleurs. Résultat: les diverses séquences d'interrogatoires ou encore une scène de reconstitution sonnent juste. Davantage qu'Une nuit, avec, déjà, Sara Forestier et Roschdy Zem...
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Vous souhaitez confronter les témoignages ?
Je comprends. Bon... c'est possible grâce à Pascale, Dasola et Strum.
Ce vrai/faux policier a valu à Roschdy Zem sa première compression dorée. L'acteur incarne ici le commissaire Daoud, un bon flic d'origine nord-africaine, le seul des siens "à ne pas être retourné au bled". Avant de s'intéresser à la mort d'une vieille dame, le scénario passe allégrement d'un dossier à l'autre, montrant ce qui fait le quotidien d'une brigade dans la ville du Nord, parmi les plus pauvres de France. Anecdote révélatrice: c'est à un documentaire que le long-métrage emprunte sa trame principale. Il n'est dès lors pas interdit d'apprécier Roubaix, une lumière comme une tentative d'apporter un éclairage sur une région sinistrée - dont le réalisateur est lui-même un enfant. Sordide, l'assassinat dont il sera question a bien eu lieu, les proches de la victime déplorant d'ailleurs que personne n'ait daigné les aviser de cette "récupération". Je dois vous dire que je n'ai vu aucune trace de complaisance dans ce récit, ni dans aucune des images, du reste...
Un peu longuet parfois, le film repose aussi sur les épaules d'un duo féminin, improbable mais convaincant: Léa Seydoux / Sara Forestier. J'ai parfois de grosses difficultés à me laisser embarquer dans le jeu assez froid de la première nommée: en fait, son personnage public entrave souvent ce que je peux ressentir de positif face à ces rôles au cinéma. À l'inverse, la seconde prouve fréquemment que j'ai raison de faire confiance à son talent pour aborder des sujets multiples. Roubaix, une lumière les remet (presque) à égalité: Sara Forestier livre une composition formidable en fille dépassée par les événements quand le personnage de Léa Seydoux, plus calculateur, semble résister face à la pression, avant de s'effondrer sous le poids du mensonge. D'aucuns reprochent au long-métrage de faire preuve d'une empathie qu'ils jugent, en réalité, parfaitement inadaptée aux circonstances. Pour ma part, je ne partage pas cette opinion: même si des faits réels sont ainsi portés à l'écran, j'ai d'abord vu une oeuvre de fiction. Moins emballé que d'autres, j'ai tout de même passé un bon moment !
Roubaix, une lumière
Film français d'Arnaud Desplechin (2019)
Je connais encore mal le réalisateur, dont ce film est le premier polar. Parmi les grands atouts du long-métrage: les écarts qu'il s'autorise avec les figures imposées du genre et, de ce fait, cette dimension sociale rarement observée ailleurs. Résultat: les diverses séquences d'interrogatoires ou encore une scène de reconstitution sonnent juste. Davantage qu'Une nuit, avec, déjà, Sara Forestier et Roschdy Zem...
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Vous souhaitez confronter les témoignages ?
Je comprends. Bon... c'est possible grâce à Pascale, Dasola et Strum.
4 commentaires:
Léa Seydoux fait en effet le maximum pour s'éloigner de son image publique et jirai plus loin que toi, elle a quelque chose d'antipathique indéfinissable... mais ici elle est formidable.
J'ai été captivée par ce film parfois documentaire et Roschdy Zem d'une classe folle ici et lors de la soirée dont on ne parle pas, a bien mérité sa compression dorée.
Oui, Léa est vraiment bien ici, même si, de prime abord, cela m'a surpris de la voir dans ce genre de rôle. Bravo ! Je crois qu'elle passera toujours pour la pimbêche de service après ses déclarations sur "La vie d'Adèle" et compte tenu aussi que son nom est celui d'une grande famille de cinéma. Un côté fille à papa qui la condamne peut-être à passer éternellement pour une pistonnée...
Sara reste un ton au-dessus, à mon avis, mais paradoxalement un peu moins surprenante. Quant à Roschdy, comme tu le dis si justement, il a mérité sa compression. Même si elle le consacre pour un rôle qui n'est peut-être pas sa meilleure composition.
Amateur de Desplechin, j'ai été un peu déçu par le film pour ma part, n'ayant pas été tout à convaincu par sa manière de mêler deux parties très différentes sur le plan formel. Mais Roschdy Zem et Lea Seydoux sont très bien. Merci pour le lien Martin.
Pas d'quoi, l'ami. Il faut que je précise que j'ai aimé lire ton (léger) contrepoint.
Je ne l'analyse pas aussi bien que toi, mais je suis d'accord avec toi sur ce problème d'unité.
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