jeudi 11 avril 2019

Une forêt et des hommes

Il aura fallu attendre 22 ans pour que Nausicaä de la vallée du vent parvienne jusqu'à nous dans sa version intégrale. Le studio Ghibli n'existait pas encore quand le grand maître japonais Hayao Miyazaki a ébloui son pays avec ce dessin animé, tiré de son manga éponyme. En le découvrant, c'était un peu comme si je revenais aux sources...

Certains présentent parfois le vieux chef de file de l'animation japonaise comme un artiste écolo. Bon... le fait est qu'il nous parle ici d'un monde où une forêt ne cesse de gagner du terrain, aux dépens d'êtres humains qui la voient comme une menace et sont dépassés par les événements. D'où une opposition: les uns jugent indispensable de détruire les arbres et, avec eux, les insectes géants qui semblent les protéger, tandis que les autres s'efforcent plutôt de s'en préserver sans affecter l'équilibre. Autant vous le dire sans retard: Nausicaä... m'a relativement surpris par la (relative) complexité de son scénario. Pas sûr que le film soit vraiment accessible aux très jeunes enfants...

Si j'ai bien compris, c'est en fait amputé d'une vingtaine de minutes qu'à l'époque de sa sortie sur les écrans japonais, il avait d'abord fait l'objet d'une projection-événement organisée au Grand Rex, à Paris. L'intention des distributeurs était alors de mettre en avant les scènes d'action, ce qui a sûrement conduit à occulter une partie du message. Nausicaä... est une oeuvre qu'il faut également voir avec le coeur. Objectivement, je crois pouvoir dire que Hayao Miyazaki a fait mieux ensuite, mais il y a déjà là beaucoup de sa philosophie artistique. Important sur le plan historique, le long-métrage mérite également d'être aimé pour lui-même: c'est une belle histoire joliment racontée. L'esthétique est des plus étonnantes: les personnages ont une allure moyenâgeuse, mais le récit est pour ainsi dire science-fictionnel ! Mon enthousiasme n'est pas total, mais je ne sais pas dire pourquoi. Peut-être est-ce juste que j'attendais encore davantage d'émotions...

Nausicaä de la vallée du vent
Film japonais de Hayao Miyazaki (1984)

Un bon moment, même si, donc, ce ne restera pas mon Miyazaki favori. J'aimerais désormais revoir Princesse Mononoké pour le côté écolo. Avant cela, puisque l'on en parle, je vous redis ma préférence pour Le voyage de Chihiro (et Ponyo sur la falaise, au rayon kids). Mon index du cinéma mondial vous mettra sur d'autres pistes animées nippones. Il est plus que probable que j'en présente quelques autres...

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Si vous souhaitez prolonger le débat...

Je suis déjà persuadé que la chronique de Strum vous intéressera. Nota bene: vous pouvez aussi entendre parler du manga chez Dasola !

6 commentaires:

Strum a dit…

Je serai plus enthousiaste que toi : un chef-d'oeuvre du cinéma de science-fiction, animé ou pas, et un de mes Miyazaki préférés. Merci pour le lien Martin !

Martin a dit…

Le fait est que la science-fiction ne me convient jamais tout à fait.
Comme tu as lu, je ne suis pas insensible aux charmes du film, mais j'en préfère d'autres.

Pascale a dit…

Un des rares Miyazaki que je n'ai pas vu. Honte à moi.
Mon préféré reste Le Château ambulant.

Martin a dit…

Pas de honte à avoir ! Moi, il m'en manque plein...

Princécranoir a dit…

"une œuvre à voir avec le cœur", comme c'est joliment dit, et pourrait bien s'appliquer à tous les films de maître Miyazaki.
Nausicaa est une de ses pièces majeures (tout comme la partition de Joe Hisaishi), qui vaut bien qu'on la revoit encore et encore tant elle s'adresse à tous les âges, et à toutes les sensibilités.

Martin a dit…

Je t'avouerai que j'ai été surpris par une certaine dureté, dans ce "Nausicäa".
Disons que je préfère les Miyazaki plus... enfantins, dirais-je spontanément.

Mais il faut que je continue d'explorer sa filmographie pour être plus précis !