Le saviez-vous ? En novembre dernier, les salles de quelques villes françaises ont fêté la 18ème édition du Mois du film documentaire. Oui, j'arrive après la bataille, mais j'ai pu découvrir, à la bibliothèque où j'interviens parfois, un peu du travail de Jean Rouch (1917-2004). Zoom, donc, sur deux films de cet ethnologue et cinéaste méconnu...
Moi, un Noir (Treichville) / 1958
Treichville est un quartier d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire. Restés en bande, les jeunes Nigériens que nous rencontrons cherchent une meilleure situation sociale, loin de leur pays d'origine. Chacun porte un surnom, issus du monde du cinéma ou de la boxe professionnelle, et tous peinent visiblement à joindre les deux bouts. Avant de les filmer, Jean Rouch a tenu à passer six mois avec eux. Résultat: un film étonnant, qui capte un peu du réel, mais le complète avec des images inventées de toutes pièces et des dialogues libres entre les protagonistes, ajoutés en post-production. Les amateurs reconnaîtront certaines techniques réutilisées par la Nouvelle Vague. Jean-Luc Godard, notamment, trouve ici la matrice de son film sorti deux ans plus tard, À bout de souffle. J'ai été surpris... et j'ai aimé !
La chasse au lion à l'arc / 1967
Nous tenons ici un documentaire de forme - un peu - plus classique. Au cours de sept missions ethnographiques, financées par le Centre national de la recherche scientifique et l'Institut français d'Afrique noire, Jean Rouch rencontre les chasseurs gaos et filme leurs rituels. Dans une vaste zone inhabitée entre le Niger et le Mali, ces hommes sont les seuls autorisés à traquer les bêtes fauves. Ils parcourent d'abord des centaines de kilomètres pour récupérer les matériaux nécessaires à la conception de leurs armes. En habitants raisonnables d'un environnement hostile, ils ne tuent jamais un animal si celui-ci n'est pas, préalablement, apparu comme une menace, en attaquant leur troupeau, par exemple. Derrière la caméra, l'homme blanc expose cette façon d'être sans porter de jugement et, à partir de ce constat objectif, offre aux enfants d'Afrique et d'ailleurs une sorte de conte. Ce qui lui a valu d'obtenir le Lion d'or de la Mostra de Venise, en 1965.
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Un tout petit mot encore...
Cette courte chronique n'a pour objectif que de vous rendre curieux. S'il y en a parmi vous qui veulent en dire davantage, pas d'hésitation !
Moi, un Noir (Treichville) / 1958
Treichville est un quartier d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire. Restés en bande, les jeunes Nigériens que nous rencontrons cherchent une meilleure situation sociale, loin de leur pays d'origine. Chacun porte un surnom, issus du monde du cinéma ou de la boxe professionnelle, et tous peinent visiblement à joindre les deux bouts. Avant de les filmer, Jean Rouch a tenu à passer six mois avec eux. Résultat: un film étonnant, qui capte un peu du réel, mais le complète avec des images inventées de toutes pièces et des dialogues libres entre les protagonistes, ajoutés en post-production. Les amateurs reconnaîtront certaines techniques réutilisées par la Nouvelle Vague. Jean-Luc Godard, notamment, trouve ici la matrice de son film sorti deux ans plus tard, À bout de souffle. J'ai été surpris... et j'ai aimé !
Nous tenons ici un documentaire de forme - un peu - plus classique. Au cours de sept missions ethnographiques, financées par le Centre national de la recherche scientifique et l'Institut français d'Afrique noire, Jean Rouch rencontre les chasseurs gaos et filme leurs rituels. Dans une vaste zone inhabitée entre le Niger et le Mali, ces hommes sont les seuls autorisés à traquer les bêtes fauves. Ils parcourent d'abord des centaines de kilomètres pour récupérer les matériaux nécessaires à la conception de leurs armes. En habitants raisonnables d'un environnement hostile, ils ne tuent jamais un animal si celui-ci n'est pas, préalablement, apparu comme une menace, en attaquant leur troupeau, par exemple. Derrière la caméra, l'homme blanc expose cette façon d'être sans porter de jugement et, à partir de ce constat objectif, offre aux enfants d'Afrique et d'ailleurs une sorte de conte. Ce qui lui a valu d'obtenir le Lion d'or de la Mostra de Venise, en 1965.
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Un tout petit mot encore...
Cette courte chronique n'a pour objectif que de vous rendre curieux. S'il y en a parmi vous qui veulent en dire davantage, pas d'hésitation !
6 commentaires:
Les film de Jean Rouch ont été très importants dans l'histoire du documentaire. Mais je n'en ai vu aucun. Je me souviens très vaguement qu'ils étaient un peu distribués dans les grandes villes. Pas dans le Palace de ma petite ville de l'Oise évidemment. A+ Martin.
Il est apparemment assez facile désormais de trouver des coffrets DVD.
Peut-être que cela te permettra de t'offrir une ou deux séances de rattrapage.
As tu vu le film Mon nom est Tsotsi (Afrique du Sud, 2005). Il m'avait bouleversée.
Ca n'a pas vraiment de rapport avec ton billet... à part que c'est l'Afrique et que c'est rare.
@Chonchon 1:
Non, je n'ai pas vu ce film dont tu parles. Je note ça sur mes tablettes.
@Chonchon 2:
Aucun problème avec le "hors-sujet". Au contraire… merci pour cette suggestion !
Tu as raison: les films africains sont rares. C'est ce qui les rend précieux à mes yeux.
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