Le lendemain des attentats parisiens, j'avais commencé la journée avec Humphrey Bogart. Quelques heures plus tard, privé de la sortie que j'avais imaginé faire dans la soirée, je suis resté fidèle à l'acteur américain et j'ai regardé La comtesse aux pieds nus. Bogey y joue avec une autre grande star hollywoodienne: la sublime Ava Gardner...
Dans le rôle-titre, la belle interprète une danseuse de cabaret espagnole, qu'un gros producteur vient rencontrer en vue de l'attirer vers le joli (?) monde du cinéma, de l'autre côté de l'Atlantique. L'artiste n'ayant pas envie d'abandonner son quotidien et son pays natal, ledit producteur prend ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler un "rateau". C'est à cet instant que le bel Humphrey entre en scène. Parce qu'il a une attitude bien plus respectueuse envers la vedette hispanique, il parvient à la convaincre de venir passer un bout d'essai. Ce qui devait arriver arrive: la jeune et séduisante ballerine européenne devient aussitôt une actrice que toute l'Amérique adule. Si, à ce stade, vous vous demandez encore pourquoi au juste le film s'appelle La comtesse aux pieds nus, il me faut vous conseiller simplement... de le regarder. Le duo Gardner / Bogart peut suffire ! Ce serait dommage toutefois de passer à côté d'un très bon scénario.
Moi qui ai une passion illimitée pour les longs-métrages de l'âge d'or hollywoodien, je me suis régalé de cette histoire, racontée en voix off par plusieurs narrateurs différents.Vous pourriez bien sûr m'objecter que quelques autres films ont utilisé cette technique de multiplication des points de vue pour éclairer leur propos sous divers angles complémentaires (ou contradictoires). C'est vrai. Je voudrais ajouter cependant que La comtesse aux pieds nus le fait avec grand talent. Ce n'est assurément pas un écran de fumée pour masquer la vacuité d'un récit: tout ce qui arrive à Ava à l'écran est bien assez poignant pour que l'émotion naisse naturellement et se maintienne tout au long du métrage. Ce qui m'a très agréablement surpris, c'est le ton d'ensemble, franchement critique à l'égard du petit monde du cinéma. S'agit-il d'un règlement de comptes par pellicule interposée ? Je suis incapable de l'affirmer - et, pour être honnête, je m'en fiche un peu. Il est certains films dont la beauté suffit à ce que je les aime. Décortiquer et remettre dans le contexte, je le ferai une autre fois...
La comtesse aux pieds nus
Film américain de Joseph L. Mankiewicz (1954)
Vérifiez dans mon index: ce n'est que la seconde fois que je découvre une oeuvre de ce réalisateur ! D'autres suivront très certainement. Quand ? That is the question. Je n'ose pas trop m'avancer et implore donc votre patience, chères lectrices et chers lecteurs. Si vous tenez néanmoins à voir un autre grand film sur une actrice, je vous renvoie vers le Fedora de Billy Wilder, sorti un petit quart de siècle plus tard.
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Et si jamais ma chronique ne vous suffit pas...
Vous pouvez en lire une autre du côté de "L'oeil sur l'écran".
Dans le rôle-titre, la belle interprète une danseuse de cabaret espagnole, qu'un gros producteur vient rencontrer en vue de l'attirer vers le joli (?) monde du cinéma, de l'autre côté de l'Atlantique. L'artiste n'ayant pas envie d'abandonner son quotidien et son pays natal, ledit producteur prend ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler un "rateau". C'est à cet instant que le bel Humphrey entre en scène. Parce qu'il a une attitude bien plus respectueuse envers la vedette hispanique, il parvient à la convaincre de venir passer un bout d'essai. Ce qui devait arriver arrive: la jeune et séduisante ballerine européenne devient aussitôt une actrice que toute l'Amérique adule. Si, à ce stade, vous vous demandez encore pourquoi au juste le film s'appelle La comtesse aux pieds nus, il me faut vous conseiller simplement... de le regarder. Le duo Gardner / Bogart peut suffire ! Ce serait dommage toutefois de passer à côté d'un très bon scénario.
Moi qui ai une passion illimitée pour les longs-métrages de l'âge d'or hollywoodien, je me suis régalé de cette histoire, racontée en voix off par plusieurs narrateurs différents.Vous pourriez bien sûr m'objecter que quelques autres films ont utilisé cette technique de multiplication des points de vue pour éclairer leur propos sous divers angles complémentaires (ou contradictoires). C'est vrai. Je voudrais ajouter cependant que La comtesse aux pieds nus le fait avec grand talent. Ce n'est assurément pas un écran de fumée pour masquer la vacuité d'un récit: tout ce qui arrive à Ava à l'écran est bien assez poignant pour que l'émotion naisse naturellement et se maintienne tout au long du métrage. Ce qui m'a très agréablement surpris, c'est le ton d'ensemble, franchement critique à l'égard du petit monde du cinéma. S'agit-il d'un règlement de comptes par pellicule interposée ? Je suis incapable de l'affirmer - et, pour être honnête, je m'en fiche un peu. Il est certains films dont la beauté suffit à ce que je les aime. Décortiquer et remettre dans le contexte, je le ferai une autre fois...
La comtesse aux pieds nus
Film américain de Joseph L. Mankiewicz (1954)
Vérifiez dans mon index: ce n'est que la seconde fois que je découvre une oeuvre de ce réalisateur ! D'autres suivront très certainement. Quand ? That is the question. Je n'ose pas trop m'avancer et implore donc votre patience, chères lectrices et chers lecteurs. Si vous tenez néanmoins à voir un autre grand film sur une actrice, je vous renvoie vers le Fedora de Billy Wilder, sorti un petit quart de siècle plus tard.
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Et si jamais ma chronique ne vous suffit pas...
Vous pouvez en lire une autre du côté de "L'oeil sur l'écran".
6 commentaires:
Bonjour Martin,
Je suis un peu moins enthousiaste que toi pour ce film, tant quelques défauts m’ont gênée pour l’apprécier pleinement. Je l’ai trouvé par exemple sur-écrit, et la voix-off trop présente à mon gout. Il règle effectivement aussi pas mal ses comptes avec le milieu du cinéma. Alors parfois cela passe très bien (je fais référence ici au film Les Ensorcelés (The Bad and the Beautiful) de Vincente Minnelli, qui est un chef-d’œuvre dans le genre), parfois un peu moins et c’est le cas ici, tant je l’ai trouvé par moment assez lourd dans sa démonstration. Mais le film a tout de même réussi à m’emporter sur la fin, où l’émotion surgit enfin. Rien à redire sur les prestations de Bogard et Ava Gardner, parfaits tous les deux. De Mankiewicz, je ne peux que conseiller de voir « Chaînes conjugales » ou encore « Eve », qui est un petit bijou (je suis d’ailleurs à 100% certaine que tu l’apprécieras énormément). Côté western, Le Reptile s’en sort également très bien. Il me reste encore pas mal de films à découvrir de Mankiewicz, mais je le place déjà très haut dans mon panthéon des réalisateurs américains, tant il est un des rares à nous offrir de si beaux et intéressants portraits de femmes.
Bonne journée Martin, et à bientôt !
Hello Sentinelle !
Je suis assez d'accord avec toi pour dire que LES voix off sont un peu trop présentes. Bizarrement, en version originale, ça m'a paru un peu moins crispant que ça l'aurait été en français. Va comprendre...
La critique du milieu du cinéma ne m'a pas dérangée plus que ça, d'autant en fait que je m'attendais pas à la trouver dans ce film. Pour aller dans ton sens, c'est vrai que certains personnages sont un peu trop "noirs", comme celui du producteur par exemple. Je suppose que le but était de rendre encore le duo vedette encore plus "blanc". Et effectivement, je trouve aussi que c'est plutôt vers la fin que l'émotion atteint son sommet !
Merci pour tes conseils sur les films de Joseph L. Mankiewicz ! "Eve" fait effectivement partie des films que j'aimerais voir, mais je n'aurais sûrement rien contre l'idée de jeter un oeil aux autres si l'occasion se présente.
Dans la carriére de notre ami Joseph, specialiste du mélodrame inspiré, je vous conseille une rareté : "guy and dolls" comédie musicale (blanches colombes et vilains messieurs)ou Marlon Brando pousse la chansonnette au coté de Franck Sinatra . A des années lumiére du" Jules César" réalisé quelques années plus tot toujours par Mankiewicz ou Brando avait prouvé à une critique au début goguenarde qu'il pouvait jouer du Sakespeare.
"Blanches colombes et vilains messieurs"... j'ai déjà entendu parler de ce film, mais je ne l'ai pas vu. Le second m'intéresse également, dans la mesure où je voudrais le voir en diptyque avec le fameux "Cléopâtre" du même Joseph L. Mankiewicz.
Merci pour vos (toujours) bons conseils, CC Rider !
Ah là là Mankiewicz... que du bon dans toute sa filmo !
"la comtesse aux pieds nus" est incontestablement un grand film et la voix off de Bogart (en VO ou en français) ne m'a pas du tout gênée. Apparemment pleins d'actrices auraient voulu le rôle de Maria mais Mankiewizc éait déterminé à avoir Ava et il a bien eu raison (même si cela lui a vallu sa rupture avec Linda Darnell...)
Et moi je te conseillerai "la porte s'ouvre" (les autres étant assez "cultes") avec un Richard Widmark déjà très prometteur. C'est un film moins connu mais qui vaut largement le détour !
Très heureux de te compter parmi celles et ceux qui défendent ce film et son réalisateur, Ideyvonne. Comme je l'ai expliqué précédemment, plus que le timbre de Bogey, c'est la multiplication des voix qui m'a quelque peu perturbé. Une fois que j'ai compris qu'il y en avait plusieurs, j'y ai moins fait attention.
Merci pour ton conseil à propos de "La porte s'ouvre" ! Je vais tâcher de retenir ce titre.
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