Ma proposition de voyage aujourd'hui vous conduira en Argentine. Dans une clinique de Buenos Aires, un homme passe un scanner. Simultanément, au coeur de l'Amazonie, un autre assiste impuissant au massacre d'un village par une troupe de narcotrafiquants armés jusqu'aux dents. Quelques jours passent et Elefante Blanco démarre réellement. Les deux hommes se retrouvent. Ils sont amis et prêtres.
Pour venir en aide à son frère en religion, Julian l'accueille sans délai au sein de l'immense bidonville qui est sa paroisse. Il ne lui dit rien d'explicite sur ses intentions, mais, déjà, se voit lui remettre un jour les clés de la communauté. D'ici là, avec ce généreux père Nicolas venu de Belgique, il pense disposer d'un renfort plus qu'appréciable pour mener à bien sa grande oeuvre: tirer tout le quartier vers le haut par la reprise d'un chantier abandonné de construction immobilière. Soutenus par Luciana, une jeune assistante sociale, les deux curés redoublent d'ardeur pour sortir une partie de leurs 30.000 ouailles d'une effroyable misère. S'ils en baptisent au passage, c'est moins pour les convertir que pour avoir une meilleure idée de leur nombre ! Elefante blanco, le titre du film, reprend le nom de l'hôpital inachevé qu'occupe cette Cour des miracles sud-américaine. De ce décor incroyable, le long-métrage tire une force peu commune, à mi-chemin entre réalisme cru et dérives oniriques. Le moins que je puisse écrire, c'est que la réalisation a superbement su s'accaparer l'espace.
Elefante blanco est un film intense, viscéral, bouillonnant. Traversé périodiquement par d'impeccables travellings, il m'a balancé tout net au coeur de l'action. Parce que les parrains de la drogue sont les rois fous dans la jungle urbaine, il n'est pas difficile de comprendre aussitôt que les rares équilibres de cette société demeurent bancals. Oui, là-bas, tout peut toujours dégénérer à tout moment. Il fallait sûrement de grands acteurs pour appuyer la crédibilité de ce qui est malgré tout une fiction. Grande vedette dans son pays, Ricardo Darin fait une nouvelle fois la preuve de son remarquable talent: l'Argentin semble avoir toujours été un combattant de la foi. Ce film dépaysant au possible, pour le meilleur comme pour le pire, m'a confirmé aussi le plaisir que j'ai à voir jouer Jérémie Renier: comme souvent, je l'ai trouvé impeccable, juste dans l'exaltation et parfait dans la fragilité. Le scénario pose de très intéressantes questions sur ce que peut être l'être humain face à son devoir. La belle Martina Gusman intervient alors comme l'arbitre de la folie des hommes: une "sacrée" révélation.
Elefante blanco
Film argentin de Pablo Trapero (2012)
L'affiche française met Jérémie Renier en avant, mais je crois juste d'affirmer que les trois personnages principaux sont traités à égalité. Vous l'avez compris: j'ai beaucoup aimé ce film, passé près d'une note encore plus haute. Mon seul petit bémol: une fin un peu rapide. L'ensemble surpasse Jauja, un autre film argentin sorti cette année. Vous préférez le drôlatique au dramatique ? El Chino s'imposera donc.
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Le film est sur deux de mes blogs de référence...
Chez Chonchon, sa note dépasse très légèrement la moyenne: 6/10. Pascale, elle, lui a donné trois étoiles sur cinq, mais sans en dire plus.
Pour venir en aide à son frère en religion, Julian l'accueille sans délai au sein de l'immense bidonville qui est sa paroisse. Il ne lui dit rien d'explicite sur ses intentions, mais, déjà, se voit lui remettre un jour les clés de la communauté. D'ici là, avec ce généreux père Nicolas venu de Belgique, il pense disposer d'un renfort plus qu'appréciable pour mener à bien sa grande oeuvre: tirer tout le quartier vers le haut par la reprise d'un chantier abandonné de construction immobilière. Soutenus par Luciana, une jeune assistante sociale, les deux curés redoublent d'ardeur pour sortir une partie de leurs 30.000 ouailles d'une effroyable misère. S'ils en baptisent au passage, c'est moins pour les convertir que pour avoir une meilleure idée de leur nombre ! Elefante blanco, le titre du film, reprend le nom de l'hôpital inachevé qu'occupe cette Cour des miracles sud-américaine. De ce décor incroyable, le long-métrage tire une force peu commune, à mi-chemin entre réalisme cru et dérives oniriques. Le moins que je puisse écrire, c'est que la réalisation a superbement su s'accaparer l'espace.
Elefante blanco est un film intense, viscéral, bouillonnant. Traversé périodiquement par d'impeccables travellings, il m'a balancé tout net au coeur de l'action. Parce que les parrains de la drogue sont les rois fous dans la jungle urbaine, il n'est pas difficile de comprendre aussitôt que les rares équilibres de cette société demeurent bancals. Oui, là-bas, tout peut toujours dégénérer à tout moment. Il fallait sûrement de grands acteurs pour appuyer la crédibilité de ce qui est malgré tout une fiction. Grande vedette dans son pays, Ricardo Darin fait une nouvelle fois la preuve de son remarquable talent: l'Argentin semble avoir toujours été un combattant de la foi. Ce film dépaysant au possible, pour le meilleur comme pour le pire, m'a confirmé aussi le plaisir que j'ai à voir jouer Jérémie Renier: comme souvent, je l'ai trouvé impeccable, juste dans l'exaltation et parfait dans la fragilité. Le scénario pose de très intéressantes questions sur ce que peut être l'être humain face à son devoir. La belle Martina Gusman intervient alors comme l'arbitre de la folie des hommes: une "sacrée" révélation.
Elefante blanco
Film argentin de Pablo Trapero (2012)
L'affiche française met Jérémie Renier en avant, mais je crois juste d'affirmer que les trois personnages principaux sont traités à égalité. Vous l'avez compris: j'ai beaucoup aimé ce film, passé près d'une note encore plus haute. Mon seul petit bémol: une fin un peu rapide. L'ensemble surpasse Jauja, un autre film argentin sorti cette année. Vous préférez le drôlatique au dramatique ? El Chino s'imposera donc.
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Le film est sur deux de mes blogs de référence...
Chez Chonchon, sa note dépasse très légèrement la moyenne: 6/10. Pascale, elle, lui a donné trois étoiles sur cinq, mais sans en dire plus.
4 commentaires:
Bonjour Martin,
C'est une très bonne idée de reparler de ce film, que j'avais vu à sa sortie au cinéma et que j'avais bien aimé, notamment grâce à l'interprétation remarquable des trois acteurs principaux. Il faut dire que le duo formé par Jérémie Renier et Ricardo Darin fonctionne à merveille et pourrait justifier à lui seul sa vision, bien qu'il possède bien d'autres mérites que tu soulignes fort bien. Je te souhaite un excellent we :-)
Je devais être très occupée à l'époque.
J'avais beaucoup aimé en effet.
@Sentinelle:
Je suis très heureux de te relire ici ! Je suis tout à fait de ton avis sur la bonne complémentarité du duo Jérémie Renier / Ricardo Darin. Ce n'était pas évident, mais deux grands acteurs comme eux assurent vraiment une belle partition commune.
Le film m'a donné envie de me pencher à nouveau sur Jérémie Renier, l'un de tes compatriotes que j'apprécie tout particulièrement. À suivre...
@Pascale:
Je crois savoir pourquoi et je comprends.
Très content que nous partagions la même opinion sur le film.
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