Je vais revenir aujourd'hui vers des rivages pour moi plus classiques avec un western "à l'ancienne", signé Marlon Brando. Il faut signaler tout de suite que La vengeance aux deux visages est le seul film jamais tourné par l'acteur. Certains disent qu'il est le western préféré de Martin Scorsese et qu'il aurait dû être réalisé par Stanley Kubrick. Les voies de la production cinéma sont parfois bien impénétrables...
Le sujet du long-métrage, lui, est classique en diable. Trois cowboys font équipe pour braquer une banque et s'emparent d'un butin conséquent. Alors qu'ils font la fête après leur coup réussi, ils sont rattrapés par la loi: l'un d'eux est abattu, les deux autres s'enfuient. Finalement, après une longue chevauchée, Rio (alias Marlon Brando) est laissé seul au sommet d'une montagne par son complice, supposé ramener des armes et des montures fraîches. Vous aurez déjà deviné que Dad Longworth ne reviendra jamais. La suite des événements reprend les codes habituels du western: la trahison ne paye jamais. Parce que son héros est un bandit, La vengeance aux deux visages demeure digne d’intérêt. Il n'est pas question de le rendre plus beau ou plus noble qu'il ne l'est en réalité. Et on s'attache quand même...
Malgré quelques longueurs, le film offre assez de rebondissements pour être intéressant jusqu'au bout. Bon... il faut accepter aussi l'invraisemblable romance qui se noue entre Rio et Louisa, la fille adoptive de de son ennemi. Précision: aussi irréelle qu'elle puisse paraître, cette sous-histoire est décisive pour le déroulé de l'intrigue. Marlon Brando est d'ailleurs très bon dans ce registre de héros tiraillé entre des sentiments contraires: il est finalement des plus logiques qu'il hésite longuement sur ce qu'il convient de faire de sa vie nouvelle. En face, la Mexicaine Pina Pellicer, une atrice rare, n'est pas une adolescente crédible, mais joue malgré tout son rôle avec talent. Karl Malden est un bon méchant et j'ai eu plaisir à revoir Katy Jurado. La vengeance aux deux visages se distingue également de la masse d'un point de vue formel. La longueur de ses rushs a rendu le montage difficile, mais la très grande beauté de ses décors naturels a survécu.
La vengeance aux deux visages
Film américain de Marlon Brando (1961)
On trouvera sans grande difficulté d'autres westerns bien meilleurs. Reste que l'ambivalence du héros le rend intéressant et que la route d'une possible rédemption est plus périlleuse qu'il n'y paraît. Le fait que l'action se déroule pour partie au Mexique rappelle le côté décalé de Marlon Brando à Hollywood. Un peu de cette spécificité perdure dans L'homme des hautes plaines ou Josey Wales (Clint Eastwood).
Le sujet du long-métrage, lui, est classique en diable. Trois cowboys font équipe pour braquer une banque et s'emparent d'un butin conséquent. Alors qu'ils font la fête après leur coup réussi, ils sont rattrapés par la loi: l'un d'eux est abattu, les deux autres s'enfuient. Finalement, après une longue chevauchée, Rio (alias Marlon Brando) est laissé seul au sommet d'une montagne par son complice, supposé ramener des armes et des montures fraîches. Vous aurez déjà deviné que Dad Longworth ne reviendra jamais. La suite des événements reprend les codes habituels du western: la trahison ne paye jamais. Parce que son héros est un bandit, La vengeance aux deux visages demeure digne d’intérêt. Il n'est pas question de le rendre plus beau ou plus noble qu'il ne l'est en réalité. Et on s'attache quand même...
Malgré quelques longueurs, le film offre assez de rebondissements pour être intéressant jusqu'au bout. Bon... il faut accepter aussi l'invraisemblable romance qui se noue entre Rio et Louisa, la fille adoptive de de son ennemi. Précision: aussi irréelle qu'elle puisse paraître, cette sous-histoire est décisive pour le déroulé de l'intrigue. Marlon Brando est d'ailleurs très bon dans ce registre de héros tiraillé entre des sentiments contraires: il est finalement des plus logiques qu'il hésite longuement sur ce qu'il convient de faire de sa vie nouvelle. En face, la Mexicaine Pina Pellicer, une atrice rare, n'est pas une adolescente crédible, mais joue malgré tout son rôle avec talent. Karl Malden est un bon méchant et j'ai eu plaisir à revoir Katy Jurado. La vengeance aux deux visages se distingue également de la masse d'un point de vue formel. La longueur de ses rushs a rendu le montage difficile, mais la très grande beauté de ses décors naturels a survécu.
La vengeance aux deux visages
Film américain de Marlon Brando (1961)
On trouvera sans grande difficulté d'autres westerns bien meilleurs. Reste que l'ambivalence du héros le rend intéressant et que la route d'une possible rédemption est plus périlleuse qu'il n'y paraît. Le fait que l'action se déroule pour partie au Mexique rappelle le côté décalé de Marlon Brando à Hollywood. Un peu de cette spécificité perdure dans L'homme des hautes plaines ou Josey Wales (Clint Eastwood).
8 commentaires:
Vu il y a tellement longtemps (et dans une copie désastreuse) j'en garde un souvenir extrêmement nébuleux, mais une impression assez bonne, confirmée ici par ton avis éclairé.
Je sais que Brandon et Malden étaient de très bons amis mais je n'ai jamais eu l'occasion de voir ce film.
Et c'est bien dommage car ces 2 acteurs ont une façon de jouer très différente et du coup, j'aurai bien aimé les voir dans leurs personnages respectifs!
@Princécranoir:
Vous me flattez, cher ami ! J'espère donc que tu auras l'occasion de le revoir et de nous donner ton avis. Sans être un chef d'oeuvre absolu, c'est vraiment pas mal du tout.
@Ideyvonne:
Je ne savais pas que Brando et Malden étaient liés à ce point: merci donc de l'avoir précisé. Je te souhaite d'avoir également l'opportunité de mieux juger de leur complémentarité. De belles choses naissent de leur confrontation.
Faut que je le voie celui-là. Ca me tente bien.
Je pense et espère que tu ne seras pas déçue, Chonchon.
Malden et Brando amis avaient joué ensemble dans "un tramway nommé daisir", "sur les quais", ils n'avaient que 12 ans de différence mais Brando dans le "one eye jack" qui nous occupe l'appelle "dad" et le rapport fils/pére est palpable tout au long du film. Jusqu'à la punition qui se termine par une mutilation. A noter le coté masochiste de Brando qui transpire dans nombre de ses films. Fouété et mutilé dans celui ci. Brulé dans "le Bounty", passé à tabac dans "sur les quai", quand au cassage de geule sadique qu'il subit dans "la poursuite infernale" de Penn, il reste un moment de cinéma difficile à supporter. Dernier élément "One eye jack", est un des rares western de ma connaissancce dont l'action se situe en bord de mer.
Ah ! Je retrouve mon CC Rider amateur de westerns ! Merci pour ce commentaire détaillé et très enrichissant, ami lecteur.
Je ne vois pas non plus d'autre western en bord de mer (ou d'océan, en l'espèce). Dans "L'homme de hautes plaines", Clint Eastwood arrive dans un village installé au bord d'un lac, il me semble, mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
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