samedi 22 novembre 2014

Références françaises

Puisque je vous ai parlé d'animation hier, je poursuis dès aujourd'hui avec deux courts-métrages français. Le premier a reçu le 2 mars dernier l'Oscar du meilleur court-métrage animé, quand le second s'était adjugé le César équivalent le 28 février. L'école d'animation française est une référence mondiale, dit-on. Des talents émergent régulièrement et certains s'exportent. Mieux qu'un fromage qui pue...

Bon, avant d'être exagérément cocardier, je me dois de souligner aussi que Mr. Hublot, distingué donc par l'Académie américaine derrière ses grosses lunettes rondes, est présenté par Wikipedia comme un court franco-luxembourgeois. Il s'inspire de personnages créés par Stéphane Halleux, un sculpteur belge. La francophonie triomphante de Laurent Witz et Alexandre Espigares, co-réalisateurs, porte une oeuvre... sans parole. Dans une métropole futuriste submergée par la mécanique, un homme solitaire et ultra-maniaque s'entiche d'un chien-robot. Le scénario tourne franchement à la farce quand le toutou grandit, avec tous les risques induits sur une vie jusqu'alors beaucoup moins mouvementée. Irréprochable sur le plan technique, Mr. Hublot amuse gentiment. Sans trop inventer, cela dit.

Sur l'aspect purement créatif, pour moi, c'est bien Mademoiselle Kiki et les Montparnos qui peut décrocher la Palme (ou le César, oui !). Grâce à ce programme court, j'ai d'abord découvert un personnage, celui de Kiki de Montparnasse, amie et modèle de tous les artistes majeurs du Paris de l'entre-deux-guerres, les Man Ray, Utrillo, Foujita, Modigliani et consorts. Une femme moderne qui fréquentait aussi les dadas, Picabia et Tzara, et les premiers écrivains surréalistes, Aragon, Breton, Éluard et j'en passe. Une époque d'insouciance relative, réinventée à partir du livre de souvenirs laissé par la dame (1901-1953). Par son seul graphisme, Mademoiselle Kiki et les Montparnos est une claque: c'est beau, coloré, virevoltant. Comme un tableau vivant, ces quatorze petites minutes d'animation émeuvent finalement, quand on saisit que cette vie de bamboche avait aussi des jours "sans". Bravo à la réalisatrice, Amélie Harrault !

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Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, à vos commentaires...

J'ai déjà l'intention de reparler ici de courts-métrages d'animation. Avant d'y revenir, je suis preneur de vos suggestions, sans attendre.

1 commentaire:

Véronique Hottat a dit…

Mademoiselle Kiki et les Montparnos est très tentant, merci pour la présentation !