jeudi 27 novembre 2014

La balade de l'ange

C'était couru d'avance: mon souhait de mieux connaître le cinéma allemand devait forcément m'amener à voir Les ailes du désir. J'avoue que je n'aime pas trop ce titre français et lui préfère nettement Der Himmel über Berlin (Le ciel au-dessus de Berlin). Maintenant, j'ai aussi découvert le film dans la langue de Molière ! Arte m'a surpris par ce choix, je dois dire. Je leur pardonne, mais...

Les ailes du désir fait partie de ces films que j'aurais aimé appréhender sans en connaître rien. J'imagine parfois les émotions ressenties par nos pères (ou grands-pères) en découvrant directement dans la salle ce dont tel ou tel long-métrage pouvait parler. Je peux croire que c'était parfois inconfortable, mais vivre une expérience cinéma sans être déjà formaté par une bande-annonce ou une lecture préalable, c'est un plaisir rare, que je recherche parfois. Bref... il est vrai que cette fois, je savais d'emblée que j'allais rencontrer Damiel et Cassiel, deux anges descendus sur Terre. Je savais que le premier allait tomber amoureux d'une trapéziste, croisée sur son chemin. J'attendais aussi de voir Peter Falk, "dans son propre rôle ou presque" selon la critique que j'avais parcourue. Tout ça est bien présent. Désormais, c'est moi qui en dis trop ! Deux ans à peine avant la chute du Mur, Wim Wenders filmait là une étonnante déambulation urbaine.

Je connais encore bien mal le réalisateur allemand. Les cinéphiles retiennent qu'avec Les ailes du désir, il signait également un retour dans son pays, après une période américaine lancée par l'invitation d'un dénommé Francis Ford Coppola. Retenu dans la sélection officielle de Cannes 1987, le film reçut le Prix de la mise en scène. Quelques plans (forcément) aériens nous invitent de fait à découvrir Berlin sous une facette inédite. Les anges ont bel et bien l'éternité devant eux, pas vrai ? Parce qu'ils demeurent invisibles au commun des mortels, sauf peut-être aux enfants, tout en captant les pensées des uns et des autres, le long-métrage s'appuie sur la contemplation. Les vrais dialogues y sont rares et sans grand intérêt sur le plan narratif. Je me suis parfois senti un peu en marge de cette histoire. Malgré ma germanophilie confirmée, je n'ai pas toujours été sensible à ce que ce lent récit nous dit de l'Allemagne. C'est bien dommage...

Les ailes du désir
Film allemand de Wim Wenders (1987)

Je termine avec cette notation, qui peut vous paraître sévère. Précisons alors que je donne souvent deux étoiles et demie aux films qui m'ont laissé indécis quant aux émotions qu'ils m'ont procurées. J'ai vu ici de très belles choses, mais n'ai pas tout compris, et en suis sorti un peu frustré. En fin de métrage, un carton annonce une suite. Fausse promesse... devenue réalité avec Si loin, si proche ! (1993).

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Ah ! Il me faut vous dire une dernière chose...
J'ai utilisé deux images en noir et blanc. Celui du film est très beau. Parfois, une scène ou un plan s'anime en couleurs. Plutôt vers la fin...

2 commentaires:

Véronique Hottat a dit…

Bonjour Martin,

Je n'ai jamais vu ce film et je ne sais pas grand chose à son sujet. Même si ta note n'est pas fameuse, je vais essayer de le voir quand même. Du coup, j'ai lu en diagonale ton billet car j'aime autant en savoir le moins possible. Peut-être à bientôt pour en reparler donc ;-)

Anonyme a dit…

Je rejoins ton avis. Esthétiquement, le film est magnifique, et je sais que Winders a signé un film avec une véritable réflexion sur ce qui se passait en Allemagne à cette époque-là. Mais le film ne décolle jamais, on a du mal à entrer dans l'histoire.