jeudi 10 janvier 2013

Félins pour l'autre ?

Screwball comedy. Présenté comme un genre hollywoodien mêlant amours improbables et gags en cascade, le concept me tournait autour depuis un moment. Je lui ai enfin donné sa chance courant décembre, quand Arte a choisi de diffuser L'impossible monsieur Bébé, vieux classique signé Howard Hawks. Premier vrai plaisir sous la naphtaline: celle d'y retrouver Katharine Hepburn et Cary Grant, déjà expérimentés, mais encore jeunes – 31 et 34 ans. Et puis ? Qu'ajouter ? Qu'honnêtement, le film lui-même m'a moyennement plu.

Je ne sais pas à quoi je m'attendais exactement. Peut-être à un truc un peu plus posé. Il est vrai que le long-métrage tourne à cent à l'heure, mais ce n'est pas (toujours) une qualité. Imposant son rythme frénétique, il ne nous permet de respirer qu'au générique final. Il faut dire aussi que je l'ai vu en version française: le décalage peut avoir nui à la qualité d'ensemble. L'impossible monsieur Bébé n'est pas un mauvais film. L'idée de départ me plaît, pour être honnête. Qu'une femme soit chargée de récupérer et de convoyer un léopard apprivoisé, cadeau offert à sa vieille tante, et tombe par un pur hasard sur un paléontologue en quête de subvention auprès de la même rombière, il n'y a que Hollywood pour l'inventer. C'est en fait l'hystérie généralisée qui m'a frustré. Le scénario est un peu trop riche à mon goût. Et même, ce qui est paradoxal, répétitif parfois.

On peut toutefois imaginer que les comédiens se sont bien amusés. Leur plaisir s'avère d’ailleurs parfois assez communicatif, au cours de scènes complètement absurdes. Les apparitions du félin sont même étonnantes de modernité pour un film en noir et blanc, tourné à la fin des années 30. J’insiste: je n'ai pas du tout envie de jeter L'impossible monsieur Bébé avec l’eau du bain. J'espère même franchement avoir d'autres occasions de mieux connaître la screwball comedy. Howard Hawks aura droit à une autre chance, lui aussi, et dans ce registre, car je n'ai pas envie de cantonner aux westerns un réalisateur que certains présentent comme le Steven Spielberg d'autrefois. Je reviens sur le couple vedette: j’ai été content malgré tout d'apprécier Cary Grant en jeune premier, loin de l'image glamour que j'avais de lui. Idem pour Katharine Hepburn ! Bref, une déception toute relative. Alors, un conseil: ne vous privez pas à cause de moi !

L'impossible monsieur Bébé
Film américain de Howard Hawks (1938)
L'aura dont bénéficie le long-métrage m'avait laissé espérer retrouver le plaisir que j'ai à dévorer les films d'autres incroyables monstres sacrés du cinéma américain, Blake Ewards et Billy Wilder. Raté ! Permettez-moi d'attendre un peu avant de vous offrir d'autres comparaisons… je n'ai pas envie d'en rajouter, d'autant que, pour être tout à fait franc, je ne me suis pas véritablement ennuyé non plus.

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Une autre chance ?
Le duo de "L'œil sur l'écran" saura peut-être mieux vous convaincre.

6 commentaires:

Pascale a dit…

Pfiou... d'accord avec toi... J'ai essayé de le voir ou revoir, je n'ai pas tenu jusqu'au bout. Cette hystérie, ces courses poursuite, ces scènes improbables. C'est usant et pas drôle !

Pascale a dit…

Et pourtant je suis dingue de Cary !

Anonyme a dit…

Vu tes réticences sur Hitch, je suis allé butiner dans ta liste de films vus. Il se pourrait finalement que nous n'ayons pas les mêmes goûts. :) Car j'adore L'Impossible Mr. bébé. Le secret de ce film, c'est le rythme, des dialogues débités par Grant et Hepburn, du découpage, etc. Il est donc impossible, je dis bien impossible, d'apprécier ce film en VF. Il faut que tu le revois en VO car tout change quand les dialogues sont dits par Grant et Hepburn et non par leurs doublures, qui ont souffert avec le temps. :)

Strum

Martin a dit…

@Newstrum:

Je crois que nous avons la même passion pour le cinéma en général, mais des goûts différents sur certains films.

Tant mieux, non ? C'est ainsi que le débat s'enrichit ! Mon souvenir de "L'impossible Monsieur Bébé" est trop lointain pour que je l'achève d'une sentence trop définitive. Je pense toutefois que j'en attendais autre chose. Le fait est aussi que je n'ai pas encore l'habitude des comédies slapstick. Avec un peu plus de connaissances du septième art, il se peut que ça me plaise davantage.

@Pascale-passée-par-là-bien-avant-aujourd'hui:

Mes salutations !

Anonyme a dit…

Oui, bien sûr, tant mieux. Ce sont les différences de goût qui sont à l'origine des meilleures discussions. S'agissant des comédies américaines, tu pourrais essayer Lubitsch : c'est découpé de manière moins rapide que Hawks, plus basé sur le dialogue, avec des jeux de mots et des sous-entendus très fins, et dans certains films, il y a un fond mélancolique qu'on ne trouve pas dans les comédies de Hawks.
Strum

Martin a dit…

Tuas bien raison, l'ami: je DOIS découvrir Lubitsch ! C'est en tout cas une volonté que j'ai depuis longtemps et que je n'ai pas encore eu l'occasion de concrétiser.