Je sais, je suis en retard, mais je voulais quand même écrire quelques lignes sur Guillaume Depardieu. En fin de compte, l'annonce de sa mort ne m'a pas surpris, tant je considérais ce jeune acteur comme un écorché vif, du genre de ceux-là même qui finissent mal en général. Vous dire qu'elle m'a peiné serait sans doute un peu fort. Je n'avais pas forcément de l'admiration pour le garçon, simplement quelque chose comme de la sympathie, venue de je ne sais où. Pas franchement de raisons objectives. Je crois que j'étais tout de même un peu impressionné par ce type, par sa capacité à continuer à jouer après moult galères et l'amputation d'une jambe.
L'hommage pudique qui lui a été rendu ces derniers jours m'a plu. Pas besoin d'en faire trop. J'ai aussi lu quelques critiques tardives selon lesquelles Guillaume Depardieu n'était qu'un fils à papa qui aurait mal tourné. Qu'il avait même craché dans la soupe paternelle pour mieux vivre sa vie d'égoïste et la perdre rapidement. Connement. Tout ça me paraît si réducteur, si injuste presque. D'avoir vu Julie, sa soeur, recevoir une récompense aux César tremblante de la présence possible de son père m'avait fait comprendre que tout ne devait pas être toujours tout beau tout rose chez Gérard et consorts. On peut toujours dire que ça n'excuse pas tous les excès. Je ne dis pas le contraire. Je relativise, c'est tout.
Sur le plan cinématographique, je me rends compte que je n'ai pas vu beaucoup de films avec Guillaume Depardieu. Un mot simplement sur celui qui m'est immédiatement revenu en mémoire l'autre jour: Cible émouvante, de Pierre Salvadori. Une histoire de tueur à gages au coeur tendre qu'il faudrait que je puisse revoir. Mes souvenirs sont très effacés, mais je me rappelle que le jeune Depardieu partageait l'affiche avec Marie Trintignant et Jean Rochefort. Ouais. Qui aurait pu croire que Monsieur Jean demeure le survivant du trio ? Je suis persuadé que lui-même aurait préféré qu'il en soit autrement si le choix lui avait été laissé. Et que, un peu comme moi, à l'heure actuelle, il doit penser: "Salut, Guillaume, je t'aimais bien".
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