mercredi 4 décembre 2019

Une fois (encore) au Mexique

Je sais très bien que Sergio Corbucci a réalisé des dizaines de films dans des genres différents, mais que voulez-vous ? Seuls ses westerns me sont pour l'instant tombés sous la main. Il faut que je reconnaisse que c'est sans déplaisir que j'ai découvert le fameux Compañeros. Comme d'autres, il est assaisonné à la sauce mexicaine. Ay caramba !

Simple, le scénario repose assez classiquement sur le comportement d'hommes opportunistes au milieu de guérillas plus ou moins actives. L'idée est ici qu'on se bagarre seulement pour ses intérêts spécifiques et que toute alliance est par nature incertaine. Au final, le souffle libertaire qui parcourt le récit est censé nous rendre les personnages sympathiques - euh... les gentils, car les autres sont de purs salauds. Et, sans surprise, ça pétarade dans tous les sens, les protagonistes ayant souvent la capacité de se tirer des pires situations imaginables. C'est foutraque, bouffon, débridé, mais aussi sympa si on se laisse porter. Vous l'avez déjà compris, non ? C'est effectivement mon cas...

Fidèle en amitié, Sergio Corbucci aura fait appel à une petite "troupe" qu'il connaît bien, avec donc quelques visages d'ores et déjà familiers parmi les acteurs-stars (Franco Nero, Jack Palance, Fernando Rey...) et le retour de techniciens ayant déjà connu cet univers fou, fou, fou. Cinéma italien oblige, la bande originale, elle, a été en partie confiée au maestro Ennio Morricone, ce qui est toujours bon pour les oreilles. Je suppose qu'un film comme Compañeros se tourne avec deux bouts de ficelle et pas mal de débrouille, dans la bonne humeur générale. J'ose presque rapprocher ce type de spectacle des buddy movies américains des années 80, les (anti-)héros ne se ressemblant guère de prime abord, mais s'associant le temps d'éliminer des empêcheurs de chevaucher en rond pour enfin mener la grande vie ! Le collectif n'est pas toujours gagnant contre l'individu, mais je noterai toutefois que, dans le cas précis qui nous occupe aujourd'hui, les compagnons d'armes ne se séparent pas forcément une fois leur objectif atteint. Et à présent, je vous laisserai découvrir seuls ce qu'il advient d'eux...

Compañeros
Film italien de Sergio Corbucci (1970)
Malgré mon sincère enthousiasme, ma note reste en demi-teinte. Comment l'expliquer ? De manière très simple, rassurez-vous. Le fait est que j'ai préféré El mercenario, dont ce film est un peu le remake officieux. J'insiste sur la dimension comique: il est clair que Corbucci sait aussi révéler la face noire du western (cf. Le grand silence). J'espère bien pouvoir découvrir comment il traite les autres genres... 

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Attention à ne pas confondre...

Il existe un autre film intitulé Compañeros, sorti en mars dernier. Venu d'Uruguay, il parle de prisonniers politiques sous une dictature...

Vous avez de la chance, vous savez...
Une belle chronique de Vincent vous permettra d'approfondir le sujet !

4 commentaires:

cc rider a dit…

Entre" El Mercenario" et" Companeros" Corbucci tourne "le spécialiste" avec notre Johnny national dans le role titre. Un western de plus , à classer dans le bas du tableau , loin derriére "Django", ou "le grand silence". Une curiosité quand meme, c'est à ma connaissance le seul western ou le héros porte une cote de maille !!

Martin a dit…

Vous voulez dire que cet autre opus de Corbucci n'est pas jojo ?
Tant pis ! J'aimerais quand même le découvrir. Un petit plaisir coupable.

princecranoir a dit…

Tu donnes bien envie Companero !
De Corbucci j'avais aussi aimé le très baroque et effrayant "I Crudeli".

Martin a dit…

Je donne envie ? Tant mieux. C'est le but de la manoeuvre (et du blog en général).
"I Crudeli" ? Moi pas connaître. Mais au vu de la bande annonce, ça m'attire. Joseph Cotten !