samedi 12 mai 2018

Deux femmes et...

Vous vous souvenez de Jeanne Calment ? Cette mamie, ex-doyenne des Français et de l'humanité, est décédée en 1997 à 122 ans, 5 mois et 14 jours ! Le cinéma, lui, fêtera sa 123ème bougie en décembre. Comme une vieille personne, il arrive qu'il rabâche la même histoire archi-connue. Pas toujours, ouf ! Et pas dans Les bonnes manières...

Vrai bonheur de la découverte: je suis allé voir ce petit film brésilien sans trop d'info préalable et en réalité sur la seule foi de la confiance que j'accorde aux programmes proposés par Bruno, le vice-président de mon association. Me voilà aujourd'hui face à un défi: vous parler de cette histoire et vous donner envie de la découvrir, sans lever véritablement le voile sur ce à quoi vous devriez vous attendre. Quelques mots simplement pour vous indiquer que le récit débute d'une manière somme toute franchement banale: Ana, future maman célibataire, embauche Clara, jeune femme sans grande référence professionnelle, pour être son aide à domicile et, à terme, la nounou de son enfant. Très froid au départ, le rapport des deux personnages finit par se réchauffer, dès l'instant précis où Clara comprend qu'Ana est sujette au somnambulisme et s'efforce donc de lui venir en aide. Les bonnes manières devient alors une sorte de conte. Surprenant...

Je vais être cash: la tournure fantastique prise par les événements pourrait en laisser plus d'un sur le carreau. Je fais un simple constat objectif: à notre soirée associative, le film n'a pas fait l'unanimité. Cela étant précisé, je peux dire que moi, je l'ai aimé. Sa dimension onirique m'a convaincu, dans la mesure où, dès les premières scènes pourtant ancrées dans le réel, l'ajout aux décors de quelques effets numériques induit une distanciation propre à introduire l'imaginaire. Sans vouloir vexer qui que ce soit, j'ajoute qu'à mes oreilles, l'idée d'étrangeté se nourrit aussi de la sonorité pour le moins inhabituelle de la langue brésilienne (que je trouve agréable, soit dit en passant). Voilà... pour résumer, Les bonnes manières est un film qui dépayse. Ses deux heures passées nous laissent tout le temps de nous évader de notre quotidien, d'autant que la bande originale, en partie écrite par le réalisateur himself, s'avère elle aussi particulièrement soignée. J'ai donc eu un coup de coeur pour cet "objet filmique non identifié". Un bon exemple de ce cinéma de genre bien trop rare sur nos écrans !

Les bonnes manières
Film brésilien de Marco Dutra et Juliana Rojas (2018)

Une escapade vers l'insolite à partir de la réalité: c'est le programme de Real, curieux film japonais, mais bon... la comparaison s'arrête là. Je ne vois pas d'équivalent au long-métrage présenté aujourd'hui. Soucieux de ne pas trop en révéler, je vais vous indiquer simplement que j'ai relevé quelques points communs avec La forme de l'eau. Situé dans un São Paolo revisité, le voyage est plus fascinant encore !

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Si vous cherchez à obtenir un peu plus de détails...
Je vous conseille de lire la chronique que Pascale a écrite sur le film.

6 commentaires:

Pascale a dit…

Peu ont vu ce bijou. C'est très dommage.
Quelle histoire !
L'actrice enceinte est extraordinaire. Presque méconnaissable d'une scène à l'autre. Tantôt bourgeoise fatale tantôt petite fille à protéger. Elle m'a manqué.
Le virahe est saisissant... et les scènes de comédie musicale...
Mais on ne peut rien révéler pour ne rien divulgâcher...

Pascale a dit…

Virahe : virage.
Mon doigt a glissé sur la mauvaise lettre.
N'accusons pas la Corée en pleine phase de réconciliation avec elle même et le reste du monde.

Martin a dit…

@Pascale 1:

Oui, c'est dommage, en effet. Je n'ai pas vu beaucoup de promo autour du film.
Les actrices sont très bien et tu as raison: autant ne pas en dire trop pour laisser la surprise...

Martin a dit…

@Pascale 2:

Ce n'est pas un coup de Kim ou des Park, cette fois ? Bon.
Je suppose toutefois que l'actrice blanche t'a plutôt marquée... que manquée !

Pascale a dit…

Non non manqué quand... on ne peut rien dire.

Martin a dit…

Ah, d'accord ! Non, on ne peut rien dire !
Si ce n'est peut-être que je comprends ce manque...