dimanche 2 octobre 2016

La fille prodigue

Je n'ai pas tous les jours les mêmes attentes à l'égard du cinéma. Certains soirs de grosse fatigue, par exemple, c'est un film souriant et léger comme une bulle de champagne que je vais espérer dénicher pour étancher ma soif cinéphile. C'était précisément mon état d'esprit l'autre jour, quand, dans ma liste des possibles, j'ai choisi Sabrina...

Autant le dire: je ne sais pas résister longtemps à Audrey Hepburn. Même si je suis encore loin d'avoir vu tous ses films, je lui trouve tellement de charme dans les premiers que je fais d'elle une garantie de passer un bon moment. Ici, la belle interprète un personnage franchement classique pour elle: celui d'une jeune femme ingénue. Cette fois, et bien que le film s'annonce comme un joli conte de fées par son "Il était une fois..." inaugural, il ne s'agit pas d'une princesse sortie de son palais: Sabrina (la miss) est assise sur un barreau inférieur de l'échelle sociale, puisqu'elle est la fille d'un chauffeur particulier au service d'une riche famille de Long Island. Son drame est qu'elle est aussi éperdument que secrètement amoureuse du fils cadet de ces Larrabee, totalement inattentif, lui, à cette flamme XXL. Suite des opérations et premiers rebondissements: la pauvre enfant s'exile à Paris, y apprend la cuisine et en revient... plus belle encore !

Vous avez deviné ce qui arrivera ? Eh bien vérifiez, maintenant ! Allez, quoi ! Vous ne pensiez tout de même pas que je parlerais, si ? Pour compléter cette chronique, je préfère souligner la grande valeur d'ensemble du long-métrage et de toute la troupe des comédiens réunis pour l'occasion. J'ai déjà cité Audrey Hepburn et je veux saluer aussi l'excellent tandem masculin William Holden / Humphrey Bogart. Pour le reste, c'est simple: même les rôles secondaires jouent juste. J'attribue cela aux origines théâtrales du film, ainsi qu'au soin apporté au travail d'adaptation: je n'ai déploré aucun temps mort. Habilement écrit sans être littéraire, Sabrina est un petit miracle d'équilibre, qui joue en réalité sur une large palette de sentiments. Parfois, le propos s'aventure même sur un terrain social étonnant pour un film de cette époque... et le plaisir n'en est que plus grand. D'aucuns diront sans doute que tout cela n'est que poudre aux yeux. C'est sûrement vrai, mais on dit aussi que Hollywood est une machine à rêves. Et honnêtement, je ne vois aucune raison de la débrancher...

Sabrina
Film américain de Billy Wilder (1954)

Audrey Hepburn a tourné ce film aussitôt après Vacances romaines. Les similitudes sont évidentes, comme elles le sont avec Ariane. Dans un tout autre genre, et pour s'intéresser à Humphrey Bogart cette fois, il peut être sympa de voir le film comme deuxième partie d'un diptyque avec Casablanca. Je ne lasse pas de ces classiques ! Quant à Billy Wilder, c'est bien simple: il ne m'a encore jamais déçu.

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Pour voir plus long et/ou prolonger le débat...

"L'oeil sur l'écran" publie un avis plus nuancé et quelques anecdotes.

12 commentaires:

Laura L a dit…

Tout comme toi j'adore Audrey Hepburn ! Cette actrice dispose d'un charisme fou !
Merci pour cette jolie chronique !
à bientôt
bon dimanche !

ideyvonne a dit…

Un grand classique avec une Audrey que tout le monde adore!
Tout comme toi les films de Billy Wilder ne m'ont jamais déçue. Non seulement il était un grand réalisateur mais également un très bon scénariste...
Le dernier film que j'ai vu de lui c'était hier = "six destins" et le prochain ce sera demain sur Arte car ils passent "certains l'aiment chaud" ;)

Martin a dit…

@Laura:

Audrey Hepburn fait souvent l'unanimité, j'ai l'impression. Tant mieux !
Merci pour ton passage (retour ?) ici. D'autres films de la belle viendront...

Martin a dit…

@Ideyvonne:

Il y a tellement de bonnes choses dans les grands classiques comme celui-ci que, comme je l'ai dit, j'ai bien du mal à résister ! Pourquoi même essayer, d'ailleurs ? Ici, il ne m'aura guère manqué que la petite phrase de conclusion, cerise sur le gâteau présente dans quelques Billy Wilder de ma connaissance...

Je ne connais pas "Six destins", mais à l'égard de "Certains l'aiment chaud", je parle volontiers de valeur sûre.

Anonyme a dit…

Alors oui ! Wilder était un très grand, et Audrey était vraiment charmante - quelle visage et quelle actrice. Cela dit, je préfère le formidable Ariane à Sabrina, sans doute parce que Wilder rendait hommage dans Ariane à son maitre et ami Lubitsch.
Strum

Martin a dit…

Je suis d'accord pour Audrey Hepburn et Billy Wilder. En revanche, je ne sais pas si je mettrais un cran appréciateur entre "Sabrina" et "Ariane". J'aime les deux films, voilà l'idée !

Anonyme a dit…

A propos d'Ariane, tu m'as donné envie d'en parler. :)
Strum

Martin a dit…

Je m'en réjouis... et j'ai vu que tu avais déjà publié ta chronique ! Je viendrai la lire bientôt.

ChonchonAelezig a dit…

Je n'ai vu que le remake... la honte... Il faut que je répare cette lacune au plus vite.

Pascale a dit…

Ben oui un bijou dès qu'Audrey paraît.
Le remake avec Harrisson Ford, je te prie d'en faire l'impasse tu perdrais ton temps.

Martin a dit…

@Chonchon:

Pas de honte à avoir ! Au contraire, je dirais que tu as l'occasion de découvrir un beau film. J'espère donc avoir la chance de lire une chronique chez toi très bientôt.

Martin a dit…

@Pascale:

Audrey Hepburn est une vraie merveille, dans toutes ses expressions. Je suis bien convaincu d'avance qu'être à la hauteur de cette référence "wilderienne" est presque impossible. Bref, j'aime beaucoup Harrison Ford, mais je crois que ça ne suffira pas à m'inciter à voir le remake.