dimanche 16 mai 2010

Mémoire morte

Ce n'est pas un scoop: j'aime bien Albert Dupontel. Je suis l'essentiel de ses films avec intérêt. C'est pour lui que j'ai regardé Chrysalis, premier long-métrage d'un jeune Français, Julien Leclercq. Flic confronté à la mort de son épouse et partenaire, David consent péniblement à reprendre du service pour traquer le responsable, également coupable d'une série de meurtres. Son enquête l'amène finalement à découvrir une clinique privée un brin étrange, dirigée par une femme psychiatre un brin autoritaire, le professeur Brügen. Il y sera notamment question de mémoire effacée, mais chut ! Maintenant, pas un mot de plus ! Sachez simplement que l'intrigue prend place dans un Paris futuriste, qu'on pourrait situer vers 2025.

C'est de fait sur cet aspect science-fictionnel que le film se démarque du commun des policiers français. Auteur d'un court-métrage tourné autour d'un univers équivalent, Julien Leclercq a paraît-il bénéficié d'un budget de 8,7 millions d'euros pour le format "longue durée". Précision: tout entre en moins d'une heure trente, malgré tout. Maintenant, que dire ? Visuellement, Chrysalis tient la route. Côté casting, ça va aussi, les rôles sont assez bien joués: Albert Dupontel entraîne avec lui une série de personnages secondaires intéressants. Le problème, c'est que le scénario m'a semblé un peu confus. Difficile de s'y retrouver dans une intrigue un poil sordide et alambiquée. L'image, c'est bien, mais l'idée, c'est mieux, vous ne croyez pas ?

Ce qui m'a beaucoup surpris aussi, c'est la violence du film. Polar oblige, je m'attendais évidemment à quelques scènes d'action musclées et à 2-3 échanges de coup de feu. Sur ce point, bingo ! D'emblée, on est servi, avant même que le générique de début ait fini de se dérouler. Une partie du problème est là: Julien Leclercq semble avoir privilégié la forme au fond. D'un point de vue graphique, Chrysalis est donc une réussite. Les colorations grisâtres du métrage lui donnent l'allure glauque qui correspond à ses enjeux. Le reste m'a déçu: je ne suis pas parvenu à "entrer dedans". Et même si, une fois encore, je souligne qu'Albert Dupontel n'a pas hésité un instant à payer de sa personne. Pour ça, chapeau l'artiste !

1 commentaire:

Thierry D a dit…

Pour l'avoir vu je trouve le film très commun qui reprend des thèmes déjà abordés avec plus de talent dans d'autres films :
- Paycheck
- Blade Runner
- Minority Report
Ça me fait penser à du Canada Dry, ça ressemble à un blockbuster US ça en a le gout mais ce n'en est pas un.... Afficher davantage
On dirait que le réalisateur fait sa promo tout comme Mathieu Kassovitch l'avait fait en son temps avec les Rivières Pourpres.
En ce qui concerne Albert Dupontel je partage ton avis, avec un petit bémol je le préfère dans un registre moins dramatique (un long dimanche de fiançailles, Berny).