vendredi 4 avril 2025

Histoire de chien

Cela n'arrive - au maximum - que deux ou trois fois par an: pour clore cette petite semaine de cinéma, je propose d'évoquer un film chinois. Le 24 mai dernier, dix ans après un succès personnel, Xavier Dolan décernait le Prix Un certain regard du Festival de Cannes à Black dog. Il a donc fallu attendre neuf gros mois pour qu'il soit enfin distribué...

Vous avez de la Chine l'image d'un pays désormais entré de plain-pied dans la modernité "à l'occidentale" et de fait très largement urbanisé ? Black dog ne vous donne pas entièrement tort, à la différence près que son scénario vous accompagne sur un site en voie de disparition possible. Il devrait cependant accueillir quelques usines, ce qui passe avant tout par la destruction préalable de vieux immeubles décrépits !

Or, problème: les rues de certains quartiers sont infestées de chiens errants. Lang, un jeune homme sorti de prison, rejoint une brigade chargée de leur mise en fourrière. Seuls les propriétaires en mesure de payer une certaine somme - amende ou bakchich, allez savoir... - échappent à cette réglementation. Toute cette histoire nous conduit vers un territoire méconnu, à la lisière du (très) vaste désert de Gobi.

Vous admettrez sans doute que ce n'est pas un cadre très habituel pour les spectateurs européens. C'est l'une des belles qualités du film que d'être tout à fait dépaysant... sans chercher à l'être à tout prix. Mais quel sens faut-il attribuer aux images de ce long-métrage avare en dialogues et traversé par la musique de Pink Floyd ? Je l'ignore. Mon hypothèse: elles parlent de la Chine des laissés-pour-compte. Celle qui avance vers un progrès illusoire, à marche forcée. Un propos pessimiste, oui, sauf à croire encore possible de fuir vers sa liberté...

Black dog
Film chinois de Guan Hu (2024)

Je ne connaissais pas ce réalisateur, né en 1968 et actif depuis 1994 ! C'est un enfant de la balle: ses parents étaient comédiens de théâtre. D'après lui, il faut mettre l'homme et le chien "sur un pied d'égalité". Il dit avoir "voulu montrer la réalité telle qu'elle est" avec ce film. Notez-y la présence de Jia Zhang-Ke, qui avait réalisé Les éternels. Autres films à voir: les deux polars Black coal et Une pluie sans fin !

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Une ultime précision, importante toutefois...
Le film que je viens de vous présenter est censé se dérouler en 2008. L'histoire débute ainsi à quelques mois des Jeux olympiques de Pékin.

Et pour finir, je constate une chose assez rare...
Dasola est la première des blogueuses que je lis à s'y être intéressée. Vous pourrez relever également que Pascale lui a vite emboité le pas !

mercredi 2 avril 2025

Robinson junior

Larguer les amarres et faire le tour du monde en bateau: c'est le rêve des parents de Michael, qui quittent l'Angleterre pour partir au loin. Sans rien dire à personne, le jeune garçon a embarqué sa chienne dans l'aventure - la condition pour que le voyage lui soit agréable. Quand une tempête survient, il pense avant tout... à sauver l'animal !

Vous l'aurez sans doute compris à la vue de l'image: il y parvient. Mais, après cela, il se retrouve naufragé sur une île oubliée des cartes marines. Et, pire, sans son papa, sa maman et sa grande soeur ! Heureusement, un autre humain se cache dans une luxuriante forêt voisine et viendra le secourir. C'est une histoire à la Robinson Crusoé que nous raconte Le royaume de Kensuké. L'amour que les auteurs de ce joli dessin animé portent à la nature apparaît à chaque image. J'imagine bien qu'il en était de même chez Michael Morpurgo, l'auteur du livre illustré éponyme, sorti en 2000 dans sa traduction française. Pas grand-chose de très original dans tout cela, me direz-vous. Effectivement, mais j'ai malgré tout pris du plaisir à regarder ce film destiné aux plus jeunes d'entre nous (à partir de 8-10 ans, je dirais). Si vous avez des kids de cet âge, c'est parfait pour un mercredi. Sinon, c'est vous qui saurez si vous souhaitez "retomber en enfance" !

Le royaume de Kensuké
Film britannique de Neil Boyle et Kirk Hendry (2023)

Vous pourrez noter que ce long-métrage a aussi des producteurs français et luxembourgeois. Je lui ai trouvé plusieurs points communs avec Sauvages, une petite perle découverte à l'automne, l'an dernier. Et un autre, étonnant, avec Onoda - 10.000 nuits dans la jungle. L'animation nous invite vraiment à rêver fort, plus grand que nous. Adeptes d'aventure, revoyez Tout en haut du monde et Terra Willy !

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Non ? Je ne vous ai pas convaincus ?

Bon... peut-être que notre amie Pascale y parviendra mieux que moi.