Je ne suis pas un inconditionnel des biopics, mais j'ai pu remarquer qu'en général, les films biographiques m'intéressaient davantage quand ils ne racontaient qu'une partie de la vie du personnage considéré. C'est le cas de Renoir, qui nous propose une rencontre avec le grand peintre, au soir de sa vie. Voudriez-vous la faire aussi ?
La machine à remonter le temps s'arrête en 1915. Nous descendons dans une villa cossue du rivage méditerranéen, où l'artiste travaille encore, à 74 ans, avec un jeune garçon - son troisième fils, Claude - et en compagnie de femmes, servantes, maîtresses... ou les deux. Ses aînés, Pierre et Jean, sont partis à la guerre, quand une tête nouvelle rejoint son entourage: c'est Catherine Hessling, qui se rêve comédienne et, en attendant des jours meilleurs où son talent supposé sera enfin révélé, accepte d'être modèle. Quelque temps passe ainsi avant qu'un beau jour, Jean revienne du front, blessé, certes, mais sans que ce soit irrémédiable. Reste que le calme apparent est trompeur: la guerre se poursuit et impose aux hommes des choix cornéliens. Je vous passe les détails, que vous imaginez peut-être, mais je veux vous dire que Renoir est une leçon d'histoire intéressante, doublée d'une belle reconstitution. Un double bon point !
Les principaux acteurs, eux, sont vraiment justes. Le rôle de l'artiste vieillissant a été confié à l'excellent Michel Bouquet, que l'on reconnaît aisément sous la barbe, mais qui a la grande intelligence de rester sobre dans son jeu. C'est tout bénéfice pour ses jeunes partenaires. La belle Christa Théret est forte et fragile, comme son personnage l'exige, et Vincent Rottiers confirme tout le bien que j'ai pensé de lui quand mon modeste itinéraire cinéphile a croisé son propre chemin d'interprète. Au moment de juger de la technique, je me suis dit rapidement que Renoir - le film - était, tout de même, un sacré défi de cinéma. Oui... comment ne pas juger ces images en comparaison avec celles du peintre ? On sent que le réalisateur et le directeur photo se sont employés à faire quelque chose de beau... c'est réussi d'ailleurs, mais, de fait, ce n'est évidemment pas la même chose. Parce que c'est trop sage ou trop respectueux de l'oeuvre originelle ? J'ai pensé qu'il valait mieux ne pas trop m'arrêter sur cette question. Et j'ai ainsi plutôt aimé ce joli long-métrage - et cette belle histoire...
Renoir
Film français de Gilles Bourdos (2013)
Il y a des profanes, dans la salle ? Vous n'aurez aucun mal à trouver des films consacrés à l'art et/ou aux artistes picturaux et plastiques. Ce blog peut vous servir de source, autour de Frida, A bigger splash ou La jeune fille à la perle. Pour approfondir le sujet de manière originale, je vous recommande également l'étonnant Miss Hokusai. NB: devant ce Renoir, j'ai surtout repensé à L'artiste et son modèle.
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Avant de sortir du cadre, un dernier mot...
Vous pourrez lire d'autres avis sur le film: ceux de Pascale et Laurent.
La machine à remonter le temps s'arrête en 1915. Nous descendons dans une villa cossue du rivage méditerranéen, où l'artiste travaille encore, à 74 ans, avec un jeune garçon - son troisième fils, Claude - et en compagnie de femmes, servantes, maîtresses... ou les deux. Ses aînés, Pierre et Jean, sont partis à la guerre, quand une tête nouvelle rejoint son entourage: c'est Catherine Hessling, qui se rêve comédienne et, en attendant des jours meilleurs où son talent supposé sera enfin révélé, accepte d'être modèle. Quelque temps passe ainsi avant qu'un beau jour, Jean revienne du front, blessé, certes, mais sans que ce soit irrémédiable. Reste que le calme apparent est trompeur: la guerre se poursuit et impose aux hommes des choix cornéliens. Je vous passe les détails, que vous imaginez peut-être, mais je veux vous dire que Renoir est une leçon d'histoire intéressante, doublée d'une belle reconstitution. Un double bon point !
Les principaux acteurs, eux, sont vraiment justes. Le rôle de l'artiste vieillissant a été confié à l'excellent Michel Bouquet, que l'on reconnaît aisément sous la barbe, mais qui a la grande intelligence de rester sobre dans son jeu. C'est tout bénéfice pour ses jeunes partenaires. La belle Christa Théret est forte et fragile, comme son personnage l'exige, et Vincent Rottiers confirme tout le bien que j'ai pensé de lui quand mon modeste itinéraire cinéphile a croisé son propre chemin d'interprète. Au moment de juger de la technique, je me suis dit rapidement que Renoir - le film - était, tout de même, un sacré défi de cinéma. Oui... comment ne pas juger ces images en comparaison avec celles du peintre ? On sent que le réalisateur et le directeur photo se sont employés à faire quelque chose de beau... c'est réussi d'ailleurs, mais, de fait, ce n'est évidemment pas la même chose. Parce que c'est trop sage ou trop respectueux de l'oeuvre originelle ? J'ai pensé qu'il valait mieux ne pas trop m'arrêter sur cette question. Et j'ai ainsi plutôt aimé ce joli long-métrage - et cette belle histoire...
Renoir
Film français de Gilles Bourdos (2013)
Il y a des profanes, dans la salle ? Vous n'aurez aucun mal à trouver des films consacrés à l'art et/ou aux artistes picturaux et plastiques. Ce blog peut vous servir de source, autour de Frida, A bigger splash ou La jeune fille à la perle. Pour approfondir le sujet de manière originale, je vous recommande également l'étonnant Miss Hokusai. NB: devant ce Renoir, j'ai surtout repensé à L'artiste et son modèle.
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Avant de sortir du cadre, un dernier mot...
Vous pourrez lire d'autres avis sur le film: ceux de Pascale et Laurent.
6 commentaires:
ici non plus je ne suis pas particulièrement adepte des bio... mais pourquoi pas découvrir ce film :D
dans le registre bio, j'ai beaucoup apprécié ""The Crown", une partie de l'histoire d'Elizabeth II... de plus l'actrice joue particulièrement bien (et je me suis attachée à le reine grâce à elle :D )
Le fait que le film n'aborde que les dernières années de l'artiste joue vraiment pour lui !
Pour le reste, je n'ai pas vu "The crown", car je ne regarde que peu de séries.
Sur le même sujet, côté cinéma, je te conseille donc "The queen" (à retrouver ici).
Oh oui c'était beau. Le peintre perclus de douleur, les mains déformées qui continuent à peindre et autour de lui la jeunesse détruite par la guerre ou pleine d'espoir. Christa Théret est une splendeur. Ah voilà une actrice dont je ne taris pas d'éloges dès que je la croise. Toi qui me dis sévère avec les actrices.
Michel Bouquet et Vincent Rottiers sont PARFAITS.
Comme toi je ne suis pas très amateur des biopics de toute une vie d'une durée de trois heures à grands renforts de maquillages. Mais j'ai parlé cette année des évocations, par exemple, de Stefan Zweig et de Pablo Neruda, très intéressantes. A bientôt.
@Pascale:
Nous sommes d'accord en tous points, y compris donc sur Christa Théret.
Les hommes sont très bien aussi, effectivement, dans deux beaux rôles complexes.
J'aime beaucoup ce que le film dit en creux de la tragédie de 1914.
Et aussi, d'une certaine façon, de la fougue de la jeunesse qui survit à tout cela.
@Eeguab:
Ravi de nous savoir sur la même longueur d'ondes !
Je crois finalement qu'il vaut mieux juger des biopics au cas par cas.
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