mardi 5 mars 2013

Des copains, d'abord

La première qualité de Vincent, François, Paul et les autres... ? C'est sans doute d'avoir su faire d'un groupe de comédiens une bande de copains crédible. Certes, quand on dispose d'acteurs de la trempe d'Yves Montand, Michel Piccoli, Serge Reggiani et Gérard Depardieu, c'est sûrement un peu plus facile. N'empêche: parce que je n'ai jamais vraiment eu l'impression que tout ça était fictif, je dirais que le film est une incontestable réussite. Et l'imagerie seventies de l'ensemble passe finalement assez bien. Mais qu'est-ce qu'ils fument, tous !

C'est peut-être affaire de génération: ma toute première rencontre avec Claude Sautet ne m'a pas totalement emballé. Sorti en salles l'année de ma naissance, le long-métrage parle d'un temps que je n'ai que peu connu et pas du tout "capté". Le plaisir pris à voir défiler autant de bons comédiens n'a pas, cette fois, suffi à m'emmener ailleurs, ce que j'attends du cinéma en général. Il faut dire également que le film donne à voir les états d'âme d'une bande de quinquas. Possible que je sois encore trop jeune pour les partager. Vincent, François, Paul et les autres… ne m'a pas déplu. J'imaginais simplement ressentir un peu plus d'empathie pour les personnages.

Centre possible de l'intrigue, Yves Montand est celui qui attire le plus le regard. Chacun à son tempo, Serge Reggiani et Gérard Depardieu offrent également une belle composition. C'est vraiment Michel Piccoli qui m'a le moins séduit: sous ses allures de bon vivant, le médecin qu'il incarne m'a paru antipathique, notamment compte tenu du lien qui l'unit avec les femmes. Est-ce là que réside la relative "faiblesse" du scénario ? Possible. Vincent, François, Paul et les autres… est d'abord un film d'hommes. Il porte en lui un déséquilibre, qu'on peut considérer volontaire, mais qui m'a tenu comme à l'écart. Tant pis…

Vincent, François, Paul et les autres…
Film français de Claude Sautet (1974)
Les emballages de DVD dévoilent parfois des éléments sur les films qui gagneraient pourtant à rester dans l'ombre. Je me suis fait prendre au piège avec ce film-là. Méfiance ! Dernier long-métrage réalisé par Guillaume Canet, Les petits mouchoirs a été comparé plusieurs fois à celui de Claude Sautet, plus subtil pourtant. Comparaison qu'on peut comprendre par la présence d'une bande d'amis, mais qui ne tient plus vraiment quand il s'agit du style. Affaire de génération, disais-je, et ça marche aussi sur cet aspect.

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Pour un autre regard...
Je vous recommande la lecture de "L'oeil sur l'écran".

1 commentaire:

dasola a dit…

Rebonjour Martin, ce film là n'est pas non plus mon préféré de Sautet peut-être parce qu'il n'y a pas Romy Schneider mais Sautet était un cinéaste de son temps et qui avait su nous le décrire. Bonne journée.