samedi 3 novembre 2007

L'hymne à la flemme

Alexandre est paysan. Il travaille d'autant plus dur que sa femme ne lui laisse pas un instant de répit. Le jour où la mégère pas trop apprivoisée a un accident de la route, le brave homme revit à son rythme, c'est-à-dire retrouve le plaisir de ne plus rien faire de spécial. Attitude quasi-révolutionnaire pour tous les tâcherons qui l'entourent. Qui jalousent ses richesses inexploitées. Et qui, même s'ils ne le disent pas tous, rêveraient sûrement de s'offrir eux aussi le plaisir d'une sieste ou deux.



On ne s'étonnera guère qu'Alexandre le Bienheureux ait déjà 40 ans. Une autre époque, une autre France, sous la caméra d'Yves Robert. Des dialogues savoureux et un hymne à la paresse matinée de contemplation. Le casting fait merveille autour d'un Philippe Noiret en chemise de nuit. Marlène Jobert est une délicieuse arriviste, Jean Carmet un goguenard voisin et le désormais trop rare Pierre Richard un très drôle converti à la flemme. Et je ne vous ai même pas parlé du petit chien qui accompagne le héros lors de ses très calmes aventures. Un sacré numéro, celui-là.

Il devait faire bon, dans les années 60, sortir d'un cinéma après avoir vu ce film-là. Il fait bon, aujourd'hui, le revoir sur support numérique. Bien sûr, ça a un peu vieilli. Mais le message passe encore et le rire a traversé les générations. Une heure trente très réjouissante, comme on n'en fait plus guère aujourd'hui, mais qui passe vite pour peu qu'on se laisse bercer par l'évident plaisir que prennent les acteurs à jouer une certaine idée de la douceur de vivre.

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