vendredi 28 janvier 2022

2021 dans l'actualité

Quelle galère ! Les cinémas français sont restés fermés 138 jours l'année dernière (contre 162 en 2020). Mon total de films vus en salles est passé de 33 à 48 longs-métrages - ce qui est encore très éloigné de ma moyenne de 72 projections lors des cinq années précédentes. J'en ai cependant tiré un best of à dix entrées. Et les gagnants sont...

1. Sous les étoiles de Paris
Je l'avais repéré avant la fermeture des salles et je lui ai sauté dessus dès leur réouverture. Ce joli conte sur la rencontre d'une femme SDF et d'un enfant migrant a fait flop: 56.546 entrées et pas une de plus. Catherine Frot et le petit Mahamadou Yaffa méritaient bien mieux que ce résultat minuscule. Les suivre dans Paris m'a ému aux larmes !

2. Gagarine
Transformer une grande barre d'immeubles HLM en vaisseau spatial imaginaire: il fallait l'oser. Le tandem Fanny Liatard / Jérémy Trouilh l'a fait et c'est une belle réussite, pleine de sève et de poésie urbaine. L'idéal pour oublier le gris des banlieues et aimer la vie en couleurs. J'espère qu'on reverra bientôt Alseni Bathily après ces beaux débuts...

3. Les magnétiques
Un film qui arrive de nulle part et qui n'est que la seconde apparition de Thimotée Robart, autre espoir: dopé par une bande-annonce sexy et vivement conseillé par Pascale, cet opus m'a attrapé par surprise et ne m'a plus lâché jusqu'au générique final, au point que j'y pense encore. Une certaine idée de la liberté + une B.O. aux petits oignons !

4. Onoda - 10 000 nuits dans la jungle
Un épisode très peu connu de la seconde guerre mondiale et un film envoûtant = deux euphémismes pour le prix d'un, messieurs dames ! Les scénarios et mises en scène qui s'appuient sur une histoire vraie pèchent parfois par excès de fadeur. C'est le contraire ici: difficile d'oublier l'incroyable parcours de ce soldat japonais laissé pour mort...

5. Annette
Ce jour-là, j'avais un peu l'impression de jouer à quitte ou double. Aucun regret après coup: mon premier Carax m'a mis une gifle magistrale, du type de celles qui me font aimer le cinéma chaque jour davantage. C'est l'histoire d'amour la plus intense que j'ai découverte en 2021. Détail cocasse: l'héroïne a le même prénom que ma mère...

6. Les amants sacrifiés
Une autre déclinaison des grands sentiments amoureux, à la sauce nipponne cette fois - et donc sans aucune des grandes effusions caractéristiques d'un certain cinéma occidental. Le film lui-même demeure d'une rigueur implacable, porté par un suspense très pesant. C'est logique pour évoquer les heures sombres de l'histoire japonaise !

7. Nomadland
J'ajoute bien volontiers ce long-métrage à la (longue) liste des films consacrés aux grands oubliés du rêve américain. Seconde femme récompensée d'un Oscar comme réalisatrice, Chloé Zhao reste fidèle au style qui a fait sa réputation, voisin de celui du documentaire. Résultat: un road movie proche du réel, d'une rare humanité. Brillant !

8. Boîte noire
Qui a dit que le cinéma français ne savait pas créer de bons thrillers ? Tout scepticisme bu, on tient un très bon contre-exemple avec ce film soigné, dont le dénouement reste longtemps incertain. Rien n'a gâché le plaisir que j'ai ressenti à pénétrer dans les coulisses de l'aviation civile. Mieux: en tête d'affiche, Pierre Niney est à nouveau excellent !

9. La traversée
S'il fallait ne retenir qu'un seul film d'animation de 2021, je citerais celui-là ! Florence Miailhe - que j'ai découverte du même coup - signe un premier long d'une qualité plastique ébouriffante et fait preuve d'une grande dignité au moment de nous parler du sort des migrants. Elle s'adresse aux enfants, oui, mais pas uniquement. Un talent brut !

10. Délicieux
Comme souvent, le choix du dernier plat de ma sélection gourmande n'a pas été le plus facile. Si j'ai tranché en faveur de cet hommage marqué à la grande cuisine, c'est sans doute pour confirmer mon goût pour le bon cinéma en costumes ! Isabelle Carré et Grégory Gadebois devraient vous convaincre de passer à table, si vous hésitez encore...

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Un mot de conclusion...

Huit films français dans mon top 10: c'est tout simplement inédit ! NB: 171 sont sortis l'année dernière (contre 125 seulement en 2020). Malgré les circonstances sanitaires, ce millésime écoulé restera donc comme l'un de mes plus fastes pour ce qui est des films "tricolores". Statistiquement, ils ont pesé pour 47,12% de mon total, tous supports confondus. À voir si cette tendance se confirmera en 2022. Pas sûr...

Et des comparatifs possibles...
D'autres tops sont proposés chez Pascale, Dasola, Strum et Benjamin. NB: le mien a d'emblée exclu les quelques reprises vues sur écran XXL.

8 commentaires:

Jourdan a dit…

Pour moi j’ai retenu ”La traversée ”et l’évocation de cet exode.
De même Gagarine ça a bien fonctionné, cette cité que ce garçon veut sauver et qui est un peu son vaisseau spatial,j’ai trouvé que c’était original dans sa façon de rentrer en résistance.

Pascale a dit…

Quelques similitudes et de grands écarts. J'adore découvrir ces tops.
Merci pour les Magnétiques.

dasola a dit…

Bonjour Martin, merci pour Délicieux et Gagarine et aussi Onoda. Et merci encore de me mentionner. Bonne après-midi.

Benjamin a dit…

Gagarine éveille ma curiosité, Onoda rappelle que décidément j'ai manqué un film notable, Les amants sacrifiés pourra-t-il me ramener vers le meilleur de Kurosawa ?, etc. Merci pour le renvoi au florilège '21.

Martin a dit…

@Jourdan:

Je suis ravi de ces deux points communs, surtout pour "La traversée", à vrai dire, dont je trouve qu'on a trop peu parlé.

Martin a dit…

@Pascale:

Les similitudes et les grands écarts, c'est ce qui fait l'intérêt de nos blogs respectifs, n'est-ce pas ?
Il n'y a Pas de quoi pour "Les magnétiques", Pascale. Je suis bien content que nous ayons ce film en partage.

Martin a dit…

@Dasola:

Avec plaisir pour la mention ! Et également pour ces trois beaux films en commun !

Martin a dit…

@Benjamin:

"Gagarine" a vraiment été pour moi un coup de coeur instantané. "Onoda" est plus cérébral, en quelque sorte, et reste indéniablement pour moi une expérience marquante, vécue dans une petite salle de cinéma presque vide au milieu de mes vacances à la mer. Dépaysement garanti !

Kurosawa est un tout en dessous, mais ça reste un film important, je trouve, pour qui s'intéresse à l'histoire du Japon et à la manière dont les artistes d'aujourd'hui peuvent la concevoir.