samedi 1 février 2020

Des comptes à régler

La colère d'un homme patient joue habilement sur l'illusion. Ce film espagnol - mon tout premier depuis mai 2018 ! - a été récompensé plusieurs fois dans son pays et notamment d'un Goya (le "César" local) du meilleur long-métrage. Après un braquage raté, on assiste d'abord à l'interpellation musclée du chauffeur de la bande. Noir. Générique...

Quand l'image revient, il s'est passé huit ans et Curro, le seul à avoir payé, s'apprête à sortir de prison et à retrouver Ana, sa compagne. Problème: cette dernière lui est restée fidèle longtemps, mais a fini par craquer pour un dénommé José, qui m'a paru un peu trop mutique pour être réellement clair dans ses intentions d'apparence amoureuse. Bref... je n'en dirai pas plus, si ce n'est que la suite du scénario pourrait bien vous surprendre (au moins au début). Une fois admis l'enjeu de cette sombre histoire, La colère d'un homme patient s'avère moins captivant, parce que plus linéaire. Si je le compare avec d'autres thrillers, il demeure d'assez bonne facture. Et... tendu !

Attention: certaines scènes sont sans doute à réserver à un public averti, la violence explosant tout à coup de manière très explicite. Cela dit, clairement, on la voit arriver et cette coloration rouge sang reste conforme au genre du film et aux caractères des personnages. La colère d'un homme patient m'est de fait apparu très cohérent avec lui-même, une qualité appréciable dans un cinéma de genre parfois abandonné aux GROSSES invraisemblances. J'ai apprécié aussi que, pour son premier film, le réalisateur fasse preuve d'une mesure rare parmi ses jeunes confrères, en nous épargnant la formule éculée de l'épilogue consacré au devenir des protagonistes "rescapés". L'essentiel est dit en à peine une heure et demie, de toute façon. L'ultime plan fixe est une porte ouverte à notre imagination... merci !

La colère d'un homme patient
Film espagnol de Raúl Arévalo (2016)

Rien de fabuleux, mais du travail propre et efficace, sans fioriture. L'antithèse du film glamour, en somme: c'est très bien ainsi. Je note que le cinéma de genre me convainc de plus en plus et, au rayon toujours fourni des polars poisseux, je conseille aussi Les Ardennes. En poussant la limite, Green room est une autre option à envisager...

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Tout cela n'engage que moi, bien sûr...
Vous vérifierez que Pascale et Dasola ne sont pas vraiment d'accord !

2 commentaires:

Pascale a dit…

Un film que je n'ai pas DU TOUT envie de revoir. Image cracra et grande confusion, non merci.
Pourtant il y a l'acteur renversant.

Je me suis fourvoyée. Ton espagnolade n'était pas Antonio/Pedro.

Martin a dit…

Image cracra ? Je crois que ce sont les gros plans qui t'ont déplu. Je comprends.
Pour le reste... grande confusion ? Je ne trouve pas. Le récit est assez limpide à mes yeux.

Et désolé pour le duo Antonio / Pedro ! Ce sera, à coup sûr, pour une prochaine fois.