Je croyais que L'homme qui voulut être roi était le tout dernier film de John Huston. Une recherche Wikipédia m'a suffi pour corriger cette erreur grossière: une dizaine d'autres longs-métrages ont suivi. Il n'empêche que cet opus exerçait une véritable attraction sur moi. J'avais dû le voir déjà et souhaitais le redécouvrir, excité par l'idée d'apprécier à nouveau un duo de choc: Sean Connery et Michael Caine.
Fidèle au rendez-vous de mes attentes, les deux acteurs britanniques ne m'ont pas déçu. Le premier cabotine comme rarement, le second démontre beaucoup de flegme. Leurs deux (beaux) personnages vivent en citoyens de sa Gracieuse Majesté la reine Victoria, en exil volontaire au fin fond de l'Inde. Leur commune soif d'aventure encourage Daniel Dravot et Peachy Carnehan à s'entendre sur un rêve fou: celui de conquérir par la ruse le coeur et le territoire d'un peuple nomade des montagnes pour, à terme, devenir rois. Vous noterez évidemment que le titre du film ne rend guère crédible la simple idée que deux couronnes puissent coexister. Je vous laisserai découvrir comment L'homme qui voulut être roi règle ce "problème". Un aparté d'ordre littéraire: le scénario adapte une nouvelle de Rudyard Kipling.
Clairement, le film a encore les deux pieds en plein dans le style hollywoodien traditionnel. Je l'ai aimé pour cette façon de ressusciter avec faste les grandes fresques de l'âge d'or. C'est un fait toutefois qu'il s'en démarque aussi, par sa durée d'abord: deux petites heures. L'homme qui voulut être roi a le goût de l'aventure et peu de temps pour se perdre en chemin. On se croit embarqué avec les deux héros sur les sommets de l'Himalaya, alors même que la plupart des scènes extérieures ont été tournées... au Maroc. Magie du grand cinéma ! Personnellement, plus que l'aspect épique ou picaresque, ce qui m'a réellement surpris dans ce très beau long-métrage, c'est le ton adopté. Roublards et sympathiques d'abord, les deux héros évoluent au fil du récit et, au final, affichent les visages peu amènes d'hommes blancs convaincus de leur supériorité ethnique. Les talents conjugués des interprètes nous emmènent alors au-delà du Kafiristan.
L'homme qui voulut être roi
Film américano-britannique de John Huston (1975)
J'insiste: dans toute cette histoire, je ne suis pas sûr que l'homme occidental ait le beau rôle. En ce sens, même si je m'en souvenais relativement bien, la fin est à nouveau parvenue à me surprendre. Dans le comportement de ceux qui appréhendent un monde différent du leur et le récit en flashback, quelques ressemblances sont à noter avec Little big man. Avec, en prime, une fièvre mégalo à la Aguirre.
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D'autres tandems d'acteurs avaient été envisagés...
Au départ, John Huston pensait à Humphrey Bogart et Clark Gable. Après leur mort, Kirk Douglas et Burt Lancaster furent sur les rangs. Peter O'Toole / Richard Burton ou Paul Newman / Robert Redford auraient également eu leur chance. Les aléas des grands tournages...
Bon... un dernier petit mot pour être complet...
Dans la distribution des seconds rôles, j'ai aussi découvert et apprécié un acteur anglo-indien, Saeed Jaffrey, le guide des deux Occidentaux. Réflexe cocardier: je note également que deux Français ont contribué au film, Alexandre Trauner aux décors et Maurice Jarre à la musique.
D'autres blogs parlent également de ces bobines...
Ideyvonne en montre plein d'images. "L'oeil sur l'écran" en dit du bien.
Fidèle au rendez-vous de mes attentes, les deux acteurs britanniques ne m'ont pas déçu. Le premier cabotine comme rarement, le second démontre beaucoup de flegme. Leurs deux (beaux) personnages vivent en citoyens de sa Gracieuse Majesté la reine Victoria, en exil volontaire au fin fond de l'Inde. Leur commune soif d'aventure encourage Daniel Dravot et Peachy Carnehan à s'entendre sur un rêve fou: celui de conquérir par la ruse le coeur et le territoire d'un peuple nomade des montagnes pour, à terme, devenir rois. Vous noterez évidemment que le titre du film ne rend guère crédible la simple idée que deux couronnes puissent coexister. Je vous laisserai découvrir comment L'homme qui voulut être roi règle ce "problème". Un aparté d'ordre littéraire: le scénario adapte une nouvelle de Rudyard Kipling.
Clairement, le film a encore les deux pieds en plein dans le style hollywoodien traditionnel. Je l'ai aimé pour cette façon de ressusciter avec faste les grandes fresques de l'âge d'or. C'est un fait toutefois qu'il s'en démarque aussi, par sa durée d'abord: deux petites heures. L'homme qui voulut être roi a le goût de l'aventure et peu de temps pour se perdre en chemin. On se croit embarqué avec les deux héros sur les sommets de l'Himalaya, alors même que la plupart des scènes extérieures ont été tournées... au Maroc. Magie du grand cinéma ! Personnellement, plus que l'aspect épique ou picaresque, ce qui m'a réellement surpris dans ce très beau long-métrage, c'est le ton adopté. Roublards et sympathiques d'abord, les deux héros évoluent au fil du récit et, au final, affichent les visages peu amènes d'hommes blancs convaincus de leur supériorité ethnique. Les talents conjugués des interprètes nous emmènent alors au-delà du Kafiristan.
L'homme qui voulut être roi
Film américano-britannique de John Huston (1975)
J'insiste: dans toute cette histoire, je ne suis pas sûr que l'homme occidental ait le beau rôle. En ce sens, même si je m'en souvenais relativement bien, la fin est à nouveau parvenue à me surprendre. Dans le comportement de ceux qui appréhendent un monde différent du leur et le récit en flashback, quelques ressemblances sont à noter avec Little big man. Avec, en prime, une fièvre mégalo à la Aguirre.
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D'autres tandems d'acteurs avaient été envisagés...
Au départ, John Huston pensait à Humphrey Bogart et Clark Gable. Après leur mort, Kirk Douglas et Burt Lancaster furent sur les rangs. Peter O'Toole / Richard Burton ou Paul Newman / Robert Redford auraient également eu leur chance. Les aléas des grands tournages...
Bon... un dernier petit mot pour être complet...
Dans la distribution des seconds rôles, j'ai aussi découvert et apprécié un acteur anglo-indien, Saeed Jaffrey, le guide des deux Occidentaux. Réflexe cocardier: je note également que deux Français ont contribué au film, Alexandre Trauner aux décors et Maurice Jarre à la musique.
D'autres blogs parlent également de ces bobines...
Ideyvonne en montre plein d'images. "L'oeil sur l'écran" en dit du bien.
10 commentaires:
Il aurait été en effet trés dommage d'arreter la carriére de M. Huston à ce film notamment pour "le malin" et "l'honneur des Prizzi" qui suivirent...
C'est certain et j'ai encore bien des films de John Huston à découvrir, je dois dire. Je m'attendais d'ailleurs à ce que vous réagissiez sur cette chronique, CC Rider. Pour être sincère, je me sens encore un novice quant à la connaissance de ce grand monsieur du cinéma américain.
ah punaise celui-là aussi il faut que je le voie !
Un de mes Huston préférés (qui s'ajoute à une liste déjà longue) qui trouve dans le texte de Kipling des personnages de superbes losers qu'il affectionne tant. C'est aussi la meilleure période Sean Connery, en rupture de Bond et qui se tourne vers des auteurs/réalisateurs plus exigeants (Lumet, Boorman, Sarafian). Très beau film de Huston que je n'ai pas revu depuis (trop) longtemps.
@Chonchon:
Celui-là, je serais très étonné qu'il ne te plaise pas !
@Princécranoir:
Ah ah, je t'attendais au détour de cette chronique, toi aussi, et je suis content de t'y retrouver, fidèle au poste. J'ai encore plein de choses à découvrir dans ces films des années 70 avec Sean Connery. J'ai un ou deux Lumet en rayon: il faudra bien que je me décide à les visionner un jour.
Et puis... c'est une honte ! Je n'ai toujours rien vu de Richard Sarafian !
Bonjour Martin,
Je suis arrivé ici en cliquant sur un lien d'une de tes dernières chroniques et j'en profite pour signaler, à propos des derniers films de John Huston, que son dernier film, Les Gens de Dublin (The Dead), qui adapte une nouvelle de Joyce, est peut-être le plus beau film de sa riche carrière. Un film extraordinaire que je te recommande chaudement.
Strum
Hello Strum, arrivé après les autres ! Tu aurais pu retrouver cette chronique par l'intermédiaire de mon index de films, aussi, mais peu importe...
Je note avec d'autant plus d'empressement ton conseil sur "Les gens de Dublin" qu'il se trouve qu'une amie m'a prêté le DVD. Je vais essayer de le voir un jour prochain. Merci de tes encouragements !
De rien, tu me diras ce que tu en penses ! Pour moi, c'est tout simplement un des plus beaux films du monde. Le dernier quart d'heure est indescriptible de beauté et de mélancolie.
Strum
Tu peux y compter: j'en reparlerai ici quand je l'aurai vu. Je vais tâcher de mettre ça au programme.
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