jeudi 7 octobre 2010

Images de vacances

Sachez-le: même si c'est variable, il se passe souvent un petit mois entre le moment où je découvre un long-métrage et la date à laquelle j'en parle ici. J'apprécie de fait d'avoir un peu de recul, mais laisser passer trop de temps me paraît pouvoir nuire à mes souvenirs et, dès lors, à la pertinence de mes chroniques. Tout ça pour dire que, quand je suis parti en vacances fin août, je pensais faire une pause et ne pas voir trop de films. Raté ! J'en ai vu 18 en tout ! Probablement plus que je n'aurais vu en restant ici ! Afin qu'il n'y ait pas trop de décalage dans mes billets, j'ai donc pensé les présenter sommairement, et à raison de six par message. Je reprendrai ensuite le format habituel pour parler de ceux que... j'ai vus depuis.

Aujourd'hui:
Oscar / Green zone / Gainsbourg (vie héroïque) / Dragons / La guerre selon Charlie Wilson / Sous le soleil de Toscane


Oscar
Film français d'Édouard Molinaro (1967)

D'après les amis que j'ai là-bas, et grâce à la série des Gendarmes, Louis de Funès est l'un des acteurs français les plus connus en Chine. C'est pourtant par hasard que j'ai vu ce film juste avant de partir pour Shanghai. Ostensiblement tiré d'une pièce de théâtre, il raconte comment un bon père de famille négocie avec un associé malhonnête qui veut lui demander la main de sa fille. Amoureux éconduits, valises pleines de billets et portes qui claquent: un grand vaudeville parisien. Quant au petit teigneux d'acteur principal, il a même réussi à faire sourire mon père, habituellement peu client de ses pitreries. C'est déjà ça, mais ce n'est que ça. Avis aux amateurs, donc.

Green zone
Film américain de Paul Greengrass (2010)

Je sais: le réalisateur est anglais. Cela dit, de par la participation active de citoyens du bon vieil oncle Sam, ce long-métrage confirme l'un des talents que je reconnais aux Américains: celui de savoir revenir "à chaud" sur leur histoire pour parler sans trop de concession de ses aspects les plus dramatiques. Ici, il est question de la guerre en Irak et de la supercherie organisée au plus haut niveau de l'État étoilé au sujet des armes de destruction massive. L'occasion d'expliquer comment, sur le terrain, ce mensonge institutionnel a eu l'effet inverse de celui qu'il était censé produire: démotivation progressive des troupes et renforcement de la haine des ennemis avérés de l'Amérique. En officier de devoir, mais écoeuré de toutes ces contradictions, Matt Damon est très bien. Un film tiré d'un livre signé Ravij Chandrasekaran, journaliste d'investigation, et couronné du prix Samuel Johnson, une référence aux States. Je le lis bientôt.

Gainsbourg (vie héroïque)
Film français de Joann Sfar (2010)

Navré de l'avoir laissé filer au cinéma, je l'ai rattrapé... dans l'avion. Je ne suis pas un admirateur éternel de l'homme à la tête de chou. Impossible toutefois de ne pas reconnaître ses immenses talents pour la musique et les textes. Même brutale, la poésie qui en émane est indiscutable. Pas évident d'en faire autant, mais je ne crois pas que ce soit le propos ici. Le film serait plutôt une vision personnelle (et partielle) du personnage Gainsbourg, des nombreuses femmes fatales qui lui ont tourné autour et de ses frasques. Je retiens notamment une très bonne idée: celle de montrer un personnage fictif, une sorte de Gainsbarre géant, poussant inéluctablement son modèle dans ses plus mauvais retranchements. Rapide, elliptique peut-être, mais assez fascinant pour donner envie de se replonger dans la biographie de l'artiste. Un film presque intime, en somme, probablement partial, mais je crois formellement très réussi.

Dragons
Film américain de Dean DeBlois et Chris Sanders (2010)

Et voilà ! Dreamworks y est parvenu: moins aimé que Pixar, le studio d'animation américain sort un bon petit film de derrière les fagots. Tout y est: une idée de départ originale, une approche technique franchement chiadée et, surtout, une bonne tenue sur toute la durée du métrage. De quoi est-il question ? Au départ, d'un village viking régulièrement attaqué par des hordes de dragons déchaînés. Le truc qui marche, c'est que, plutôt que de se concentrer sur les gros bras, le scénario préfère s'orienter vers le plus faible d'entre les hommes, un petit gars incapable de se battre à l'arme blanche et qui fait évidemment la honte de son paternel. Oui, mais voilà: en voulant prouver sa vaillance, Harold découvrira aussi que les créatures ennemies peuvent aussi être apprivoisées et bienveillantes. Tendresse et humour au programme, mais sans jamais prendre totalement le public par la corde des sentiments faciles. Bravo !

La guerre selon Charlie Wilson
Film américain de Mike Nichols (2007)
Ah oui, c'est vrai: avant de d'arpenter le bourbier irakien, les States avaient aussi financé la guérilla afghane contre les Russes, au début des années 80. C'est ce que raconte ce film culotté, porté d'ailleurs par une distribution d'enfer, et notamment un Tom Hanks ici revenu à son meilleur. L'ex-Forrest Gump joue un sénateur plutôt à l'aise avec la géopolitique et qui utilise ses réelles facultés de persuasion pour lever des fonds à destination des Moudjahiddines. Aussi dingue que cela puisse paraître, il semble que ce soit vrai: Charlie Wilson serait parvenu à récolter un milliard de dollars pour la juste cause qu'il pensait défendre - en envoyant toutefois la moitié de la facture aux Saoudiens, si j'ai bonne mémoire. Volontiers ironique, le film montre aussi comment, après un succès militaire, les Américains négligent de maintenir les conditions de la paix. Instructif...

Sous le soleil de Toscane
Film américain d'Audrey Wells (2003)

Que met-on dans le shaker cette fois ? Une femme encore jeune déprimée par son divorce, une vague envie d'ailleurs et les charmes de l'Italie: ça donnera bien deux petites heures de cinéma facile. Abandonnée par son jules à San Francisco, la pauvre Frances met donc, sous les conseils d'une amie fidèle, les voiles vers l'Europe éternelle. Là-bas, d'abord sceptique sur les incroyables vertus thérapeutiques des pays latins, elle finit par... acheter une maison ! Après tout, ce n'est qu'un petit investissement pour recommencer une nouvelle vie. Bien sûr, tout cela est assez invraisemblable. Rempli de clichés jusqu'au générique, aussi, et très dispensable. Néanmoins, ce n'est pas tout à fait antipathique pour autant. Un film pur Chamallow, pour un moment passé à ne rien faire d'important.

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