mercredi 27 août 2008

Une agréable supercherie musicale

Rien de nouveau sous le soleil ? Non. J'aime toujours autant les films en costume. Profitant d'être véhiculé lors d'un trajet en voiture récent à destination de la banlieue parisienne, j'ai revu Farinelli, film musical (français) apprécié au cinéma il y a déjà de cela quelques longues années. L'histoire ? Celle d'un castrat du 18ème siècle, Carlo Broschi. Ah ! Peut-être que certains d'entre vous ignorent ce qu'est un castrat. On peut fort heureusement en parler au passé: les castrats étaient des hommes doués pour le chant lyrique, qu'on émasculait alors qu'ils étaient encore enfants, afin de préserver la pureté de leur voix. Autres temps, autres moeurs, n'est-ce pas ?


Carlo Broschi - alias Farinelli - a réellement existé. Son frère Riccardo, présenté ici dans la peau d'un compositeur à l'inspiration aléatoire, également. Le film évoque la manière dont les deux collaborent, Riccardo exploitant d'abord clairement le talent vocal de son cadet pour tutoyer la gloire... mais aussi, et surtout, les jolies femmes de la noblesse. Historique ? Pas vraiment. Pour intéressante que soit l'oeuvre de Gérard Corbiau, elle s'appuie tout de même presque exclusivement sur la fiction. L'intrigue est clairement inventée, même si elle donne au personnage de Joseph Haydn un rôle central, ce qui, pour le coup, serait assez conforme à la réalité. Disons que le réalisateur a brodé sur un canevas réel.

Et alors ? Le film est réussi. Amadeus (de Milos Forman) le laisse évidemment loin derrière, mais, à mon avis, c'était difficile de faire mieux, voire aussi bien. Non, si on ne fait pas de comparaison hasardeuse, je pense qu'on peut dire sans rougir que Farinelli tient la route. Peut-être que le petit bémol vient justement du fait que la musique n'y tient pas une place centrale et qu'elle semble s'être glissée dans le film à titre d'illustration, plus que de personnage principal. Il n'en reste pas moins que le résultat est plaisant, beau à regarder et plutôt agréable à entendre. Soyez rassurés pour la virilité de Stefano Dionisi, l'acteur principal: les parties chantées sont une pure création électronique, mélange subtil de la voie du contre-ténor Derek Lee Ragin et de la soprano colorature Ewe Malas-Godlewska. Une supercherie, peut-être, mais qui ne m'a pas choqué les oreilles.

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