J'aime autant vous le dire tout de suite: s'il comporte bien entendu quelques coups de feu, Ghost Dog déroule son histoire sur un rythme très lent, les scènes étant généralement entrecoupées de fondus au noir, quand ce n'est pas de lectures de passages des livres lus par le héros. Sans doute faut-il véritablement "entrer" dans ce film pour l'apprécier à sa juste mesure. J'oserai d'autant plus dire que cela peut réclamer un effort que je n'avais pas forcément été très séduit par cette oeuvre étonnante la première fois que je l'ai vue. La deuxième vision m'a permis de rassembler les bribes éparses de mes souvenirs. Elles étaient à vrai dire peu nombreuses.En somme, Ghost Dog est un long métrage à la tonalité étonnante, qui ne ressemble pas à aucun de ceux dont je peux me souvenir sur la même thématique. Du coup, c'est certainement une sorte d'expérience à tenter pour tout amateur de film noir. Il m'a également paru assez intéressant de me pencher quelques instants sur le casting de Jarmusch, composé d'acteurs très majoritairement inconnus à mes yeux. Dans l'ambiance, tous s'en sortent magnifiquement bien et donnent à l'oeuvre du réalisateur américain un cachet unique. Au final, j'ai le sentiment que j'aurais encore des choses à analyser et à découvrir lors d'un éventuel troisième visionnage. Une sensation qui, cette fois, n'est étrangement pas désagréable. Oui, je reste donc sur une vraie bonne impression.

Avant d'entrer dans un cinéma, ou plus généralement avant de voir un film, j'aime autant en savoir le minimum sur l'intrigue. J'espère donc ne pas vous avoir livré trop d'informations sur Wall-E, le dernier dessin animé de chez Pixar, que j'ai vu hier après-midi. Sincèrement, je ne pense pas: ce dont j'ai parlé en introduction correspond aux dix premières minutes, peut-être même seulement aux cinq premières. Je n'avais pas de chrono en mains, bien évidemment. Ce dont je suis sûr, c'est que je n'ai rien dévoilé de fondamental. J'aime beaucoup la phrase d'accroche présente sur l'affiche du film: "Pendant 700 ans, il a fait ce pour quoi il avait été construit. Maintenant, il va découvrir ce à quoi il était destiné". Comme le "héros", vous aurez donc beaucoup d'autres choses à découvrir et, à mon avis, vous y prendrez une bonne dose de plaisir.
Je dois admettre que je suis allé vers ce film à reculons. Je ne sais pas pourquoi, mais le fait est que je ne sentais pas trop Gamblin sur ce coup-là. Breitman, elle, me servait même de repoussoir, un peu plus objectivement, dans la mesure où je m'étais vraiment ennuyé devant L'homme de sa vie, deuxième oeuvre de sa filmographie en tant que réalisatrice. N'étant pas allé au cinéma depuis longtemps, je me suis tout de même laissé convaincre par mes parents qui, eux, souhaitaient visiblement laisser sa chance à ce film français. Ils ont bien fait d'insister: j'ai pris du plaisir à découvrir cette histoire, bien plus que je n'avais imaginé de prime abord. Je l'ai déjà dit: c'est pourtant le récit ordinaire de la vie d'une famille ordinaire. Deux aspects font néanmoins de ce film une oeuvre particulière: les émotions y sont bien mélangées sans être complexes et la réalisation apporte un regard nouveau sur une intrigue somme toute classique.
Au début du film, pourtant, ils ne sont plus que quatre: Momo, Alain, Bruno et Léon sont dans une maternité. Ils attendent l'accouchement de leur copine Sophie. Sophie ? C'est la copine du cinquième larron, Tommasi. Puisqu'on l'apprend dans les cinq premières minutes, je ne trahirai rien de fondamental en dévoilant ici que ledit Tommasi est mort. Le péril jeune est donc avant tout un long flash-back, un retour à l'époque où il était bel et bien vivant, rebelle écorché vif d'une bande de "petits branleurs" (je cite un des personnages secondaires du film). Triste ? Nostalgique ? Pathétique ? Le deuxième long-métrage de Cédric Klapisch est tout ça, mais pas seulement: c'est aussi une oeuvre très drôle, où chacun de nous, quelque soit l'époque où il est allé au lycée, pourrait bien se reconnaître un peu.