Incroyable avalanche de récompenses pour Marion Cotillard, donc ! Un Golden Globe américain pour commencer, un BAFTA britannique et un César français pour la bonne bouche, et pour finir une statuette dorée qu'aux Etats-Unis, on appelle Oscar. Quel palmarès épatant ! Marion is an academy-award winner. Qui l'eût cru ? Peut-être pas ceux qui la jugeaient assez quelconque dans Taxi. Je la trouvais alors moi-même plus mignonne que vraiment talentueuse. Oui mais voilà ! Je n'ai pas vu La môme, qui semble donc son meilleur film à ce jour. Je me rattraperai sûrement, s'il sort une seconde fois...
La question désormais: est-ce que du fait de ses récompenses, Marion Cotillard va avoir de nouvelles et intéressantes propositions ? J'ai entendu dire qu'elle jouerait son prochain film avec Johnny Depp, drôle de clin d'oeil du destin quand on sait que le rôle qui la consacre aujourd'hui aurait tout aussi bien pu échoir à la femme d'icelui, Vanessa Paradis pour ne pas la nommer. Et voilà que je réalise qu'avec Big Fish de Tim Burton, Marion a déjà une ligne de CV dans le cinéma hollywoodien. Au fond, ce n'est peut-être qu'un début...
mardi 26 février 2008
Marion superstar
lundi 25 février 2008
La capitale de Klapisch
Paris ? C'est un bon film. Un film de Cédric Klapisch, à l'évidence, avec comme d'habitude un kaléidoscope de styles, des personnages très profonds et une bande originale aux petits oignons. Aux côtés de Romain Duris, le héros presque récurrent de tous ses longs métrages, son Jean-Pierre Léaud, le réalisateur a réuni une belle brochette d'acteurs français, parmi lesquels Juliette Binoche, Mélanie Laurent, François Cluzet, Fabrice Lucchini, Albert Dupontel. J'en passe forcément des moins connus et pas forcément des moins bons. Film choral, comme le dit l'expression désormais consacrée, Paris est aussi un poil plus sombre que les autres créations "klapischiennes". Imparfait, ni magistral ni formidablement emballant, il reste, ce qui n'est d'ailleurs pas la moindre de ses qualités, très humain. Et c'est en ce sens que je dirai qu'il a parfaitement répondu aux attentes que j'avais placées en lui. Vivement le prochain, Monsieur Klapisch !
samedi 23 février 2008
Violence et controverses
J'ai lu beaucoup de critiques négatives sur 8mm. Racoleur. Pornographique. Dangereux ! Le film serait une apologie de la justice privée et de la vengeance, un étron juste digne des pires thèses d'extrême-droite. Joel Schumacher, le réalisateur, ne serait donc qu'un fasciste masqué et il faudrait rapidement lui interdire de faire du cinéma. Bigre ! Autant vous dire que j'ai longuement hésité. Regarder ou pas ? Pas envie d'arrêter en cours de route, saturé d'images violentes aux relents nauséabonds.
Finalement, au bout d'un quart d'heure, j'ai pensé que Schumacher savait s'y prendre pour poser une ambiance. J'ai trouvé Nicolas Cage parfait dans ce rôle difficile et les personnages plutôt bien campés dans leur jeu respectif. Alors ? Est-ce que j'ai dès lors un avis différent de la critique sur 8mm ? Je crois bien que oui. Naïf ? Vraiment trop détaché pour que ces idée aient barre sur moi ? J'admets volontiers les deux théories. Le fait est que je n'ai pas vu de justification de la violence, de légitimation de la revanche.
Tom Wales descend de plus en plus vers l'abject, mais ce n'est pas vraiment sûr qu'il en revienne. Pour moi, au-delà du premier degré de ses images parfois difficiles, le film permet d'ouvrir une réflexion sur tous ces thèmes, justement. Je peux comprendre qu'on soit choqué par certaines scènes "hardcore", mais le héros l'est aussi ! Bref, penser que Schumacher a montré des choses brutales pour mieux les justifier me paraît vraiment réducteur. Le spectateur reste libre de son point de vue. Même si, c'est vrai, d'aucuns pourront trouver certaines situations difficilement soutenables.
lundi 18 février 2008
Chemins d'Argentine
Le pitch, d'abord. Tati Benitez est un jeune bûcheron argentin. Il est marié, père de trois enfants et pas franchement à l'aise financièrement parlant. Il l'est même d'autant moins quand il est subitement licencié. Sa passion dans la vie ? Le football. Son idole ? Celle de tout un peuple. Le nom de cette idole ? Allez, vous l'avez reconnu ! Non ? Diego Armando Maradona, bien sûr ! Le seul ! L'unique !
El camino de San Diego mélange réalité et fiction. Tati Benitez n'existe pas, mais il est crédible. Apprenant la maladie et le risque mortel qui affectent son champion, le jeune homme se met en route pour lui amener... une racine d'arbre, qui, d'après lui, ressemble furieusement à Diego célébrant un de ses buts. Grotesque ? Non ! Alors là, je vous assure: pas du tout ! J'ai moi-même aperçu Maradona en chair et en os (en chair, surtout !). Sa simple apparition et, ensuite, sa simple disparition ont presque généré une émeute à Monaco ! Impressionnant mouvement de foule ! Même d'autres stars du ballon rond sont passées presque inaperçues ce jour-là !
C'est en souvenir de ce moment particulier que j'ai apprécié ce film atypique. Je le recommanderai donc à celles et ceux d'entre vous qui ont envie de découvrir "autre chose". L'escale argentine est agréable. Je précise que j'ai découvert cet univers en VO, ce qui me semble une démarche importante pour bien s'immerger dans cet ailleurs. Avant de mettre les voiles, de quitter l'Amérique du Sud et de porter mon regard vers un autre pays, je me suis promis de me laisser encore une fois tenter un de ces jours par le cinéma argentin...
dimanche 17 février 2008
Jean et ses femmes
En 1978, Jean Rochefort avait 48 ans. Ce n'est pas tout à fait le papy d'aujourd'hui, évidemment, et il est un peu moins magique en ce sens. Néanmoins, sans faire de ce film un incontournable, il le rend léger et divertissant, parfaitement secondé qu'il est d'ailleurs par une jolie collection de comédiennes, au premier rang desquels on placera Nicolas Garcia et la toujours épatante Annie Girardot. Bref, j'ai passé un bon moment devant cette histoire. A voir au moins pour quelques répliques de Michel Audiard ("Ma belle-mère est morte... champagne pour tout le monde !") et la pétulance de Monsieur Jean.
mercredi 13 février 2008
Au bout de la route
Je ne saurai trop vous conseiller d'emboîter le pas de Christopher. C'est une forme de cadeau. Vivre la quête de liberté de ce jeune homme a quelque chose de formidablement touchant, et ce d'autant plus que Sean Penn a le génie pour magnifier encore les décors naturels dans lesquels Into the wild est tourné. Je crois que ce film a quelque chose d'universel, en ce sens qu'il fait appel à nos émotions les plus primitives. En gros, voilà, nous sommes tous plus ou moins conditionnés par notre entourage et notre environnement, non ? Nous avons tous plus ou moins quitté l'état de nature pour atteindre un degré de développement plus ou moins abouti, plus ou moins confortable. Le film est intéressant en ce sens qu'il interpelle nos vieilles valeurs humaines oubliées. Chacun aura sans doute une vision différente du périple de Christopher. Certains trouveront ça formidablement courageux, d'autres verront ça comme le délire d'un fou, d'autres encore - et c'est mon cas - sortiront secoués d'émotions contradictoires, à dénouer au fil d'une lente introspection.
Pour moi, c'est là tout le message de Sean Penn. Ou, plus modestement, disons qu'avec moi, c'est le message qui est passé. L'important, c'est que chacun se fasse son idée et respecte l'attitude de Christopher en ce qu'elle a de fondamentalement humain. En plus d'admirer des images magnifiques, j'ai l'impression d'avoir reçu une formidable leçon d'humanité. Merci, Monsieur Penn !
mardi 12 février 2008
Un paradis vert ?
Le film évoque la rencontre de deux mondes: celui des populations primitives du Brésil et celui des colons européens défricheurs sans scrupule. Il y a évidemment un message derrière tout ça. Quelque chose qui ressemble à ce qu'on appellerait aujourd'hui une prise de conscience environnementale. Plus vieux de quelques années, La Forêt d'émeraude me fait un peu penser à Danse avec les loups. Bon, je préfère le film de Kevin Costner à celui de John Boorman, mais ce dernier se laisse tout de même regarder sans déplaisir. Objectivement un peu daté, il nous rappelle à l'ordre, en somme. Retombée dans l'oubli, la forêt amazonienne reste toujours menacée.