mercredi 23 septembre 2009

Da la solitude amoureuse

Ce jour-jà, j'ai tout simplement décidé de suivre mon instinct. Parmi les films qu'il m'était donné d'aller voir au cinéma, j'ai probablement choisi l'un des moins médiatiques: Amorosa Soledad. Je doute fort que cette oeuvre argentine explose les records du box-office 2009. Pourtant, elle mérite certainement le coup d'oeil. Pour moi, c'est encore un coup de coeur, d'autant plus franc qu'il reste inattendu, dans la mesure où, une nouvelle fois, je suis entré dans la salle obscure sans aucun repère particulier. Tout au plus avais-je vaguement le joli minois de l'héroïne dans la tête, mais ça ne saurait suffire à expliquer que je me sois laissé tenter. Alors quoi ? Qu'est-ce qui m'a poussé ? Est-ce l'origine géographique de ce long métrage ? Sa relative brièveté (un peu plus d'une heure vingt) ? L'envie d'aborder une thématique inconnue ? Sans doute un mélange de tout ça, en fait. J'aime rester ouvert aux surprises cinématographiques. Quoi de mieux pour ça que d'agir au feeling ? Je ne pense pas vraiment qu'il existe de meilleure méthode. Et une chose est sûre également: pour ce qui est de ce film, la surprise a été agréable !

Allez, pour vous, quelques repères, tout de même. Comme son nom espagnol et le titre de ma chronique l'indiquent plutôt bien, Amorosa Soledad traite donc de la solitude amoureuse. Notez toutefois l'usage (volontaire) d'une double majuscule qui, par un jeu de mot subtil, vous fait comprendre que le film s'intéressera aussi à une Soledad amoureuse. Ai-je besoin de préciser qu'il s'agit de la jeune femme des photos ? Au début de l'histoire, la pauvre est bien malheureuse. Elle vient d'être plaquée par son petit copain, Nicolas. Le hasard veut qu'elle en rencontre bientôt un autre, de Nicolas, qui lui livre rapidement une cour discrète, subtile, mais toutefois déterminée. J'ai trouvé que, du point de vue du scénario, la première rencontre était un joli moment de douceur. Autant l'avouer: ça ne colle pas immédiatement entre ces deux-là. On comprend d'ailleurs bien vite que l'infortunée Soledad n'a pas l'intention de se laisser apprivoiser aussi facilement. C'est même ce qu'elle confie à l'un de ses amis, avec lequel elle travaille: au contraire, pour se remettre et mieux vivre le célibat, elle se dit prête à ne plus connaître d'aventure pendant deux ou trois ans. Tant pis pour le premier Nicolas, déjà ! Tant pis aussi, du coup, pour le second ! Rideau pour tout le monde !

Comédie romantique, Amorosa Soledad ? Euh... non, je ne le dirai certainement pas ainsi. S'il arrive qu'on sourit devant ce petit bout de femme blessé par la vie, c'est souvent davantage par tendresse que par amusement. Parfois quasi-pathétique, l'intéressée se révèle en effet toujours plus inquiète, à la limite de la névrose, que capable de tourner la page de son ancien couple pour mieux reconstruire autre chose. Elle s'enferme chez elle, multiplie les réaméagements d'appartement, se sent très éloignée de son père et de sa mère et, pour ne rien arranger, connaît son lot de galères quotidiennes. Changera ? Changera pas ? La réponse est dans le film, alors motus ! Ce qui est très intéressant, dans la suite des événements, c'est également de sentir Soledad prête à changer de vie... alors que, finalement, il s'avère qu'elle se préoccupe beaucoup plus des autres que d'elle-même. Heureusement, à ceux que ça inquiéterait, je dirais simplement que son aventure se termine sur un sourire, une lumière dont je vous laisse tout de même découvrir l'origine - assez logique, en un sens, mais surprenante malgré tout, à l'aune d'un point de vue différent. Voilà en tout cas un petit film qui fait du bien, nostalgique parfois mais jamais triste, et se gardant de toute esbroufe. On peut aussi retenir que c'est la toute première création d'un dénommé Martin Carranza, associé à une compatriote, Victoria Galardi, qui a indiqué être le "modèle" de Soledad. Pour ma part, touché, je vais tâcher de suivre les futurs projets de ce duo prometteur.

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