Vous me donnerez votre avis, mais j'ai l'impression que le cinéma d'animation suit peu ou prou la même voie que la bande dessinée. Loin d'être réservé aux enfants, il aborde de plus en plus de thèmes adultes pour s'adresser à un public mûr, sinon averti, comme on dit pudiquement. Cela dit, c'est toutefois parce qu'il s'agit d'un film espagnol que j'ai d'abord voulu voir La tête en l'air. Une bonne idée...
Le thème du long-métrage n'est pas spécialement joyeux: son héros s'appelle Emilio et, fragilisé par son âge avancé, il vient juste d'entrer en maison de retraite. La tête en l'air, c'est lui, une autre périphrase en tout cas pour ne pas dire qu'il perd la boule petit à petit. Programme respecté à la lettre: le long-métrage parle sans ambages de ce sujet ultra-délicat qu'est la fin de vie. Je voudrais ici distinguer le fond de la forme. Sur le premier de ces deux points, le travail réalisé est remarquable: adaptée d'un roman graphique publié en 2007 et signé Paco Roca, l'oeuvre cinématographique tient la route. Sincèrement, j'ai vite ressenti une certaine empathie pour Emilio. Jamais larmoyant, le scénario ne l'épargne pas: il est bien question ici d'une déchéance certes progressive, mais inéluctable. C'est assez dur.
Je regrette d'autant plus que, sur la forme, le trait me soit apparu moins maîtrisé. Autant être honnête: même si je les imagine fidèles au style originel, les dessins ne m'ont pas toujours paru très réussis. C'est probablement ce qui a empêché La tête en l'air de m'émouvoir vraiment, même si j'ai vu aussi de belles choses dans ce (petit) film. Pour retenir un aspect positif, je pourrais citer quelques flashbacks intelligents, venus donner plus d'épaisseur à certains personnages secondaires. Mais voilà que je reparle du fond ! Il faut bien admettre aussi que j'ai apprécié le courage du long-métrage, qui traite honnêtement son sujet, sans réelle invraisemblance ou compromis. Gage d'un certain succès critique, le film a reçu une mention spéciale au Festival d'Annecy 2012 et, la même année, le Goya du meilleur film d'animation. Malgré ses défauts, il reste tout à fait recommandable. Maintenant, je vous aurai prévenus: ne vous attendez pas à rigoler !
La tête en l'air
Film espagnol d'Ignacio Ferreras (2012)
En version originale, le long-métrage s'appelle Arrugas (Rides). J'aime mieux ce titre espagnol, pour être honnête: sa version française me paraît plus explicite, mais plus légère, aussi, ce qui est assez trompeur, de mon point de vue. Dans l'édition 2014 de l'Annuel du cinéma, Gaël Reyre juge que le dessin animé est, avec Amour, l'un des films les plus pertinents sur la vieillesse de ces dernières années.
Le thème du long-métrage n'est pas spécialement joyeux: son héros s'appelle Emilio et, fragilisé par son âge avancé, il vient juste d'entrer en maison de retraite. La tête en l'air, c'est lui, une autre périphrase en tout cas pour ne pas dire qu'il perd la boule petit à petit. Programme respecté à la lettre: le long-métrage parle sans ambages de ce sujet ultra-délicat qu'est la fin de vie. Je voudrais ici distinguer le fond de la forme. Sur le premier de ces deux points, le travail réalisé est remarquable: adaptée d'un roman graphique publié en 2007 et signé Paco Roca, l'oeuvre cinématographique tient la route. Sincèrement, j'ai vite ressenti une certaine empathie pour Emilio. Jamais larmoyant, le scénario ne l'épargne pas: il est bien question ici d'une déchéance certes progressive, mais inéluctable. C'est assez dur.
Je regrette d'autant plus que, sur la forme, le trait me soit apparu moins maîtrisé. Autant être honnête: même si je les imagine fidèles au style originel, les dessins ne m'ont pas toujours paru très réussis. C'est probablement ce qui a empêché La tête en l'air de m'émouvoir vraiment, même si j'ai vu aussi de belles choses dans ce (petit) film. Pour retenir un aspect positif, je pourrais citer quelques flashbacks intelligents, venus donner plus d'épaisseur à certains personnages secondaires. Mais voilà que je reparle du fond ! Il faut bien admettre aussi que j'ai apprécié le courage du long-métrage, qui traite honnêtement son sujet, sans réelle invraisemblance ou compromis. Gage d'un certain succès critique, le film a reçu une mention spéciale au Festival d'Annecy 2012 et, la même année, le Goya du meilleur film d'animation. Malgré ses défauts, il reste tout à fait recommandable. Maintenant, je vous aurai prévenus: ne vous attendez pas à rigoler !
La tête en l'air
Film espagnol d'Ignacio Ferreras (2012)
En version originale, le long-métrage s'appelle Arrugas (Rides). J'aime mieux ce titre espagnol, pour être honnête: sa version française me paraît plus explicite, mais plus légère, aussi, ce qui est assez trompeur, de mon point de vue. Dans l'édition 2014 de l'Annuel du cinéma, Gaël Reyre juge que le dessin animé est, avec Amour, l'un des films les plus pertinents sur la vieillesse de ces dernières années.