Je n'ai su que la veille qu'il allait passer me voir: mon cousin Bertrand m'a rendu visite pour une soirée et une nuit, courant janvier. L'occasion, entre autres, de revoir avec lui Certains l'aiment chaud. J'ai déjà parlé plusieurs fois de ce chef d'oeuvre et j'ai donc songé qu'il serait bien aussi de nous pencher sur son auteur: Billy Wilder. Surtout qu'il n'y a pas non plus si longtemps que j'ai évoqué Fedora...
La première chose à signaler, je crois, c'est qu'avant de voir son nom inscrit parmi ceux des mythes du vieil Hollywood, notre ami porte encore son prénom de naissance, Samuel, celui de son grand-père maternel. Il est né à Susa, dans la Pologne actuelle, le 22 juin 1906.
Avant d'être cinéaste, Wilder est tour à tour gigolo, danseur mondain et journaliste. Il exerce également comme "nègre" de scénaristes réputés. C'est comme scénariste aussi qu'il aborde le septième art. Son frère le précède aux États-Unis. Billy, lui, vivra à Berlin et Paris. La France sert de décor à son tout premier film: Mauvaise graine. Jeannette, sa première héroïne, est incarnée par Danielle Darrieux. Sortie en 1934, cette histoire d'exil inspirera le cinéaste ! Huit ans passeront avant son retour à l'écran: Uniformes et jupons courts...
Dans l'intervalle, Wilder reste présent dans l'industrie du cinéma américain par le seul biais des scénarios qu'il écrit (ou réécrit). Simplement, les règles du métier l'empêchent de tourner ses scripts ! Son passage derrière la caméra s'effectue au prix d'âpres négociations avec ses producteurs d'alors. Par la suite, il se charge donc à la fois de l'écriture et la mise en scène de ses films. En 1951 sort Le gouffre aux chimères, celle de ses créations qu'il disait préférer. Une étape importante: Wilder sera alors très souvent... son propre producteur.
Que vous dire encore pour ne pas attendre que l'ombre de Fedora plane sur la filmographie du génial Billy... et vous encourager à voir ses films ? Que les années 50 et 60 brillent tour à tour avec Sept ans de réflexion, Ariane, La garçonnière, Embrasse-moi, idiot, etc...
Ces années sont une période faste pour Wilder. Bien que l'Académie l'ait consacré dès Le poison en 1946, elle fait de lui un homme comblé en sortant du lot sept autres de ses réalisations. Nommé à l'Oscar onze fois lors de la cérémonie de 1951, Boulevard du crépuscule décroche onze statuettes, parmi lesquelles celles du meilleur scénario original et de la meilleure direction artistique. La garçonnière s'illustre pile dix ans plus tard: cinq prix, dont celui de meilleur film. Une comédie récompensée à ce niveau, ce n'est pas du tout fréquent !
Quand arrivent les années 70, le cinéaste reste toujours loin de la fin de sa carrière. Après La vie privée de Sherlock Holmes, il tourne encore quatre films, un tous les deux ans environ, du génial Avanti ! au méconnu Victor la gaffe (1981), remake d'un film français d'Edouard Molinaro, L'emmerdeur. Il vivra jusqu'en mars 2002. Clin d'oeil ultime, sa plaque funéraire cite la réplique finale de Certains l'aiment chaud: "Nobody's perfect" ("Personne n'est parfait"). Modeste, Wilder affirmait réaliser les films... qu'il aurait aimé voir.
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Maintenant, c'est à vous...
Que pensez-vous de Billy Wilder ? Quelles images avez-vous de lui ? Et, question-bonus, auriez-vous certains de ses films à me conseiller ?
La première chose à signaler, je crois, c'est qu'avant de voir son nom inscrit parmi ceux des mythes du vieil Hollywood, notre ami porte encore son prénom de naissance, Samuel, celui de son grand-père maternel. Il est né à Susa, dans la Pologne actuelle, le 22 juin 1906.
Avant d'être cinéaste, Wilder est tour à tour gigolo, danseur mondain et journaliste. Il exerce également comme "nègre" de scénaristes réputés. C'est comme scénariste aussi qu'il aborde le septième art. Son frère le précède aux États-Unis. Billy, lui, vivra à Berlin et Paris. La France sert de décor à son tout premier film: Mauvaise graine. Jeannette, sa première héroïne, est incarnée par Danielle Darrieux. Sortie en 1934, cette histoire d'exil inspirera le cinéaste ! Huit ans passeront avant son retour à l'écran: Uniformes et jupons courts...
Dans l'intervalle, Wilder reste présent dans l'industrie du cinéma américain par le seul biais des scénarios qu'il écrit (ou réécrit). Simplement, les règles du métier l'empêchent de tourner ses scripts ! Son passage derrière la caméra s'effectue au prix d'âpres négociations avec ses producteurs d'alors. Par la suite, il se charge donc à la fois de l'écriture et la mise en scène de ses films. En 1951 sort Le gouffre aux chimères, celle de ses créations qu'il disait préférer. Une étape importante: Wilder sera alors très souvent... son propre producteur.
Que vous dire encore pour ne pas attendre que l'ombre de Fedora plane sur la filmographie du génial Billy... et vous encourager à voir ses films ? Que les années 50 et 60 brillent tour à tour avec Sept ans de réflexion, Ariane, La garçonnière, Embrasse-moi, idiot, etc...
Ces années sont une période faste pour Wilder. Bien que l'Académie l'ait consacré dès Le poison en 1946, elle fait de lui un homme comblé en sortant du lot sept autres de ses réalisations. Nommé à l'Oscar onze fois lors de la cérémonie de 1951, Boulevard du crépuscule décroche onze statuettes, parmi lesquelles celles du meilleur scénario original et de la meilleure direction artistique. La garçonnière s'illustre pile dix ans plus tard: cinq prix, dont celui de meilleur film. Une comédie récompensée à ce niveau, ce n'est pas du tout fréquent !
Quand arrivent les années 70, le cinéaste reste toujours loin de la fin de sa carrière. Après La vie privée de Sherlock Holmes, il tourne encore quatre films, un tous les deux ans environ, du génial Avanti ! au méconnu Victor la gaffe (1981), remake d'un film français d'Edouard Molinaro, L'emmerdeur. Il vivra jusqu'en mars 2002. Clin d'oeil ultime, sa plaque funéraire cite la réplique finale de Certains l'aiment chaud: "Nobody's perfect" ("Personne n'est parfait"). Modeste, Wilder affirmait réaliser les films... qu'il aurait aimé voir.
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Maintenant, c'est à vous...
Que pensez-vous de Billy Wilder ? Quelles images avez-vous de lui ? Et, question-bonus, auriez-vous certains de ses films à me conseiller ?
Bonsoir Martin, ce que je retiens de Billy Wilder c'est surtout sa longévité : mort à 96 ans et sa carrière éblouissante, éclectique: du polar à la comédie. Il n'a pratiquement tourner que des chefs d'oeuvres. Je conseille la vie privée de Sherlock Holmes, Spéciale première adaptée d'une pièce de théâtre, Un, deux, trois. Et aussi le sublissime Assurance sur la mort. Bonne soirée.
RépondreSupprimerUn très grand réalisateur pour ma part et oui, il a touché un peu à tous les genres cinématographiques avec brio
RépondreSupprimerCe que je retiens de lui c'est son sens de la comédie :)
@Dasola:
RépondreSupprimerBonsoir, Dasola, et merci pour ce commentaire, qui m'ouvre des perspectives intéressantes. "Spéciale première" devrait être le prochain film de Billy Wilder que je verrai. J'ai aussi "Assurance sur la mort" dans ma collection, ainsi que "La vie privée de Sherlock Holmes", qu'il me faudrait revoir. À suivre...
@Ydeyvonne:
RépondreSupprimerJe pense que, comme toi, je suis plutôt connaisseur - et amateur - du versant comique de notre ami Billy. Cela dit, il me faudrait quand même élargir le spectre et découvrir les autres tonalités de la géniale filmographie wilderienne. Merci d'être passée, Ydeyvonne.
Je n'ai pas encore vu toute sa filmo (j'ai vu jusqu'à présent Certains l'aiment chaud, La Garçonnière, Boulevard du Crépuscule, Sept ans de réflexion, Assurance sur la mort, Ariane, Irma la Douce), je les ai tous aimés jusqu'à présent mais j'aime particulièrement les trois premiers que j'ai cités.
RépondreSupprimerJe dirais volontiers que tout ça te donne déjà une très bonne première approche du personnage, Tina. Personnellement, je suis charmé également par ceux que j'ai découverts. Et heureux aussi d'en avoir encore pas mal d'autres à regarder, notamment dans ma collection de DVD.
RépondreSupprimer""The lost week end" pour la composition hallucinante de Ray Milland.
RépondreSupprimer"Kiss me stupid" pour Dino et Kim
"sunset bd" pour.....tout
"The lost week-end" (en français "Le poison") est le seul que je n'ai pas vu dans cette liste. Les deux autres sont déjà sur le blog. Merci du conseil !
RépondreSupprimerJustement je repensais il y a peu au truculent Billy en lisant une critique de blogueur sur "Night call", le film avec Jake Gyllenhaal. Je me suis alors souvenu du "gouffre aux chimères" et me suis dit que Kirk Douglas, dans le film, n'était pas si loin de ce reporter sans scrupule du récent film de Gilroy. Décidément Wilder était à l'avant garde.
RépondreSupprimerBien vu, cher Princécranoir: il faut absolument que j'ajoute "Le gouffre aux chimères" à ma collection de films de Billy Wilder. Il est déjà sur la liste de mes envies. Merci pour ce rappel !
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