"Je souhaitais faire un film sur la défaite d'un couple": cette citation de Justine Triet m'était inconnue quand je suis allé voir Anatomie d'une chute, le long-métrage en question. Je ne crois pas nécessaire d'alimenter le buzz qui, fin mai, a suivi la remise de la Palme d'or. Vraiment, je préfère - et de très loin ! - ne parler ici que de cinéma...
Ma vive curiosité pour cet opus est d'abord née du mystère policier qu'il nous propose d'approcher. Sandra, Samuel et leur fils Daniel vivent dans un chalet des Alpes, quelque part au-dessus de Grenoble. Sandra, romancière à succès, y reçoit une étudiante venue l'interroger sur sa propension supposée à enrichir ses textes de divers éléments de sa propre vie. Problème: Samuel, censé bricoler dans les étages supérieurs, a mis de la musique, si fort que les deux femmes interrompent leur discussion et se donnent un autre rendez-vous. Quelques heures plus tard, Daniel, qui était parti faire une promenade avec son chien, découvre le corps de son père, qui semble être tombé du haut balcon de la demeure familiale. Accident tragique ? Suicide ? Meurtre ? Anatomie d'une chute trouve la justification de son titre. Fondu au noir. Après une ellipse d'un an, le récit se focalise ensuite non plus sur les faits, mais sur la façon dont on peut les reconstituer. Privé du bon air des cimes, nous rejoignons l'atmosphère confinée d'une cour d'assises. Et sans le moindre indice sur ce qui s'est passé...
Ma vive curiosité pour cet opus est d'abord née du mystère policier qu'il nous propose d'approcher. Sandra, Samuel et leur fils Daniel vivent dans un chalet des Alpes, quelque part au-dessus de Grenoble. Sandra, romancière à succès, y reçoit une étudiante venue l'interroger sur sa propension supposée à enrichir ses textes de divers éléments de sa propre vie. Problème: Samuel, censé bricoler dans les étages supérieurs, a mis de la musique, si fort que les deux femmes interrompent leur discussion et se donnent un autre rendez-vous. Quelques heures plus tard, Daniel, qui était parti faire une promenade avec son chien, découvre le corps de son père, qui semble être tombé du haut balcon de la demeure familiale. Accident tragique ? Suicide ? Meurtre ? Anatomie d'une chute trouve la justification de son titre. Fondu au noir. Après une ellipse d'un an, le récit se focalise ensuite non plus sur les faits, mais sur la façon dont on peut les reconstituer. Privé du bon air des cimes, nous rejoignons l'atmosphère confinée d'une cour d'assises. Et sans le moindre indice sur ce qui s'est passé...
En somme, nous sommes placés dans la délicate situation d'un juré chargé de forger son intime conviction. Et c'est assez passionnant ! Très vite, l'enfant prend une position centrale, lui que le chagrin assaille cruellement et qui, par son témoignage, pourrait jouer un rôle décisif dans l'idée que les uns et les autres se font de sa mère. L'intelligence d'Anatomie d'une chute ? C'est de nous faire espérer qu'un tel personnage s'avère clairvoyant, alors même que le scénario de Justine Triet et de son compagnon Arthur Harari en fait la victime d'un sévère handicap visuel. Je tiens à souligner ici la performance incroyable du jeune Milo Machado Graner, tout à fait convaincant. D'une manière générale, le film est parfaitement interprété. Il m'a plu d'y voir Sandra Hüller, Swann Arlaud et Antoine Reinartz, notamment. La suprême récompense cannoise était-elle donc méritée ? Peut-être. J'ai découvert trop peu de films de la sélection officielle pour le dire. Disons en tout cas que la qualité des dialogues et de la mise en scène aura emporté mon adhésion. Et il me plairait... d'en débattre encore !
Anatomie d'une chute
Film français de Justine Triet (2023)
J'apprécie le fait qu'après la séance, le doute puisse encore subsister. Sans atteindre les sommets de 12 hommes en colère, le film aborde d'autres questions essentielles et interroge ainsi la notion de couple. Pari gagné pour la réalisatrice, donc, qui remonte dans mon estime. Si la justice vous intéresse, je vous recommande aussi Le 7ème juré. Ou encore Du silence et des ombres, sur la figure du bouc-émissaire.
Film français de Justine Triet (2023)
J'apprécie le fait qu'après la séance, le doute puisse encore subsister. Sans atteindre les sommets de 12 hommes en colère, le film aborde d'autres questions essentielles et interroge ainsi la notion de couple. Pari gagné pour la réalisatrice, donc, qui remonte dans mon estime. Si la justice vous intéresse, je vous recommande aussi Le 7ème juré. Ou encore Du silence et des ombres, sur la figure du bouc-émissaire.
Après plusieurs occasions manquées, je me résous à éclaircir le sujet en dvd lorsqu'il sortira. Ton article m'a bien donné envie de me forger mon intime conviction.
RépondreSupprimerJ'ai préféré jouer les jurés au "Procès Goldman", et j'avoue ne pas regretter.
Je n'ai vu que quelques films de la compétition jusqu'à présent. Et je ne "juge" pas une palme pas rapport aux précédents ou aux autres films de la compétition mais plutôt par rapport à ce que j'attends d'une palme : grande histoire, grande réalisation, originalité...
RépondreSupprimerCe film (un bon petit téléfilm selon moi) ne coche aucune case. Et je ne parle pas de la très surestimée Sandra au jeu monolithique (et ne me dis pas que c'est son rôle qui l'exige :-) )
Le plus étonnant dans ce film est le petit garçon, admirablement interprété et le seul qui fasse surgir un peu d'émotion dans ce film froid.
Quant à la réalisation, elle est d'une banalité sans nom.
Et par pitié, il faut arrêter les plans longs sur les objets : un verre, un robinet... on s'en fout !
Bon, en résumé, je trouve le film pas mauvais (quoique TROP long, ce qu'on ne ressent pas du tout chez le Scorsese qui dure 3 h 26) mais je ne comprends pas qu'il ait reçu cette suprême récompense et que je lis partout : CHEF D'OEUVRE !
Le Prince a eu bien raison de choisir Goldman, 100 coudées au-dessus.
@Princécranoir:
RépondreSupprimerRavi de lire que ma chronique t'a donné cette envie ! C'est chouette de ta part de le dire !
Je ne ferai pas de comparaison avec "Le procès Goldman", que je n'ai pas vu. À chacun son film de rattrapage.
@Pascale:
RépondreSupprimer"Un bon petit téléfilm" ? Je te trouve assez sévère, sur le coup. Mais bon...
Le petit garçon est vraiment bien et, rien que pour lui, le film mérite quelques égards.
Je suis aussi allé le voir, car j'avais aimé un film de Justine Triet et bien peu apprécié un autre.
Elle bascule donc du côté positif (ou disons estimable dans mon esprit). Mais rien n'est définitivement acquis...