Les films défilent, le plaisir grandit. Vous l'avez remarqué: je suis heureux quand le hasard me fait établir un lien d'un scénario à l'autre sans que cela soit prémédité. C'est ainsi que je me suis mis à aimer vraiment le cinéma, plutôt que quelques-uns de ses titres. Aujourd'hui, je crois que La princesse de Montpensier arrive d'autant mieux qu'elle fait presque écho à l'oeuvre dont j'ai parlé samedi. Avec cette différence de taille: cette fois, l'héroïne du titre ne choisit pas sa vie. Elle n'a en fait d'autre option que de subir celle que d'autres, et en particulier son propre père, ont voulue pour elle. Fille du 16ème siècle, à l'heure où la France se déchire en guerres civiles au nom des religions, Marie de Mézières doit épouser l'homme qu'on lui attribue, censé sécuriser les intérêts de sa famille.
Le problème, c'est bien sûr qu'elle en aime un autre: depuis l'enfance, la jeune femme s'est promise à Henri de Guise, militaire flamboyant et... cousin de son époux. Qu'importe les considérations familiales ! La rivalité des deux garçons n'en est que plus vive. J'en termine ici avec mon exposé du scénario: ses rebonds, je vous encourage vivement à les découvrir sur grand écran, si vous en avez toujours l'opportunité dans votre ville. Un simple mot pour résumer mon point de vue: La princesse de Montpensier m'a beaucoup plu. J'y ai retrouvé toute la générosité du film en costumes, mon grand intérêt pour cette période de l'histoire servant de catalyseur. Il est possible de faire quelques transpositions dans la France actuelle, en paix, certes, mais qui a encore quelque difficulté à vivre avec elle-même. Pas sûr toutefois que ce soit vraiment le propos du réalisateur. N'allons pas forcément chercher si loin un plaisir plus accessible...
Oui, pour séduire au premier degré, La princesse de Montpensier a de nombreux atouts, et peut-être d'abord son écriture. Il faut ici rendre hommage à un vieux monsieur, Jean Cosmos, 86 ans, qui a supervisé scénario et dialogues, tirés de la nouvelle de la marquise de La Fayette - très belle et disponible sur Wikisource, d'ailleurs. Serait-ce là du théâtre ? Non: le soin apporté à la reconstitution historique emballe le tout pour un grand moment de cinéma. L'ensemble de la distribution assure bon spectacle: Lambert Wilson, sans doute le plus expérimenté des interprètes principaux, n'efface nullement la jeune troupe, où on appréciera Mélanie Thierry, Grégoire Leprince-Ringuet, Gaspard Ulliel ou Raphaël Personnaz, tous très bons et beaux dans leurs habits d'époque. Je suis presque sûr qu'on en entendra reparler, à la cérémonie des Césars par exemple. Au final, les seuls bémols que j'émettrai concerneront un nombre parfois un peu faiblard de figurants sur certaines scènes ou le fait que le temps passe sans altérer l'apparence des personnages. Minuscules détails: pour le reste, j'ai été absolument emballé. La princesse de Montpensier
Film français de Bertrand Tavernier (2010)
La réputation du réalisateur lyonnais n'est plus à faire. L'homme connaît ses classiques et, lui-même cinéphile averti, sait faire renaître le passé avec un bel éclat. Je viens à l'instant de mentionner les interprètes de ce grand film: un mot encore pour redire combien il est agréable de voir, parmi d'autres ancrés dans la profession, autant de bons acteurs de la jeune génération ! Sur le simple plan des images, ici, la satisfaction est parfaite: je ne suis pas assez calé pour parler de réalisme, mais n'ai aucun état d'âme à insister franchement sur cette vraisemblance historique. Époque oblige, difficile dès lors de ne pas penser à La reine Margot, autre film français tourné vers la France des Valois. Autre comparaison, un peu plus audacieuse peut-être, parce que justement moins soucieuse d'authenticité: le Marie-Antoinette de Sofia Coppola s'impose également en contrepoint, au rayon (improbable) des longs-métrages sur les difficultés et renoncements du passage à l'âge adulte.
Oui, pour séduire au premier degré, La princesse de Montpensier a de nombreux atouts, et peut-être d'abord son écriture. Il faut ici rendre hommage à un vieux monsieur, Jean Cosmos, 86 ans, qui a supervisé scénario et dialogues, tirés de la nouvelle de la marquise de La Fayette - très belle et disponible sur Wikisource, d'ailleurs. Serait-ce là du théâtre ? Non: le soin apporté à la reconstitution historique emballe le tout pour un grand moment de cinéma. L'ensemble de la distribution assure bon spectacle: Lambert Wilson, sans doute le plus expérimenté des interprètes principaux, n'efface nullement la jeune troupe, où on appréciera Mélanie Thierry, Grégoire Leprince-Ringuet, Gaspard Ulliel ou Raphaël Personnaz, tous très bons et beaux dans leurs habits d'époque. Je suis presque sûr qu'on en entendra reparler, à la cérémonie des Césars par exemple. Au final, les seuls bémols que j'émettrai concerneront un nombre parfois un peu faiblard de figurants sur certaines scènes ou le fait que le temps passe sans altérer l'apparence des personnages. Minuscules détails: pour le reste, j'ai été absolument emballé. La princesse de Montpensier
Film français de Bertrand Tavernier (2010)
La réputation du réalisateur lyonnais n'est plus à faire. L'homme connaît ses classiques et, lui-même cinéphile averti, sait faire renaître le passé avec un bel éclat. Je viens à l'instant de mentionner les interprètes de ce grand film: un mot encore pour redire combien il est agréable de voir, parmi d'autres ancrés dans la profession, autant de bons acteurs de la jeune génération ! Sur le simple plan des images, ici, la satisfaction est parfaite: je ne suis pas assez calé pour parler de réalisme, mais n'ai aucun état d'âme à insister franchement sur cette vraisemblance historique. Époque oblige, difficile dès lors de ne pas penser à La reine Margot, autre film français tourné vers la France des Valois. Autre comparaison, un peu plus audacieuse peut-être, parce que justement moins soucieuse d'authenticité: le Marie-Antoinette de Sofia Coppola s'impose également en contrepoint, au rayon (improbable) des longs-métrages sur les difficultés et renoncements du passage à l'âge adulte.