Vous avez pu le remarquer: s'il est vrai que je me suis fait enregistrer deux films cette semaine, je ne suis pas un fada de télé. C'est pourtant sur le petit écran qu'un soir de désoeuvrement, j'ai souhaité découvrir L'illusionniste. Je vous ai déjà parlé d'un film portant ce nom cette année, mais attention, il s'agit cette fois-ci d'un homonyme, non pas du dessin animé français sorti récemment, mais d'une production américaine avec de vrais acteurs. La plupart des critiques citent le héros, Edward Norton, mais c'est avant tout son adversaire - Paul Giamatti - qui m'a donné envie de suivre l'histoire de ce magicien. OK, Jessica Biel est mignonne, Rufus Sewell sympathique, mais les deux tiennent plutôt lieu d'éléments de décor.
Résumons: dans la Vienne du début du siècle dernier, un dénommé Eisenheim devient une célébrité à mesure que ses tours deviennent de plus en plus spectaculaires. L'illusionniste atteint une notoriété telle qu'il enquiquine le prince héritier, Leopold, fermement persuadé que tout s'explique rationnellement et que rien ne change jamais. Conséquence: le prestidigitateur est invité à la cour pour qu'il soit démontré que, derrière ses effets, se cachent juste des techniques bien rodées. Accepté, le défi est cocasse, d'autant qu'en y répondant favorablement, le prestidigitateur retrouve aussi la fille qu'il aimait quand il était enfant, devenue femme et altesse impériale. C'est elle, plus que l'honneur et la gloire, l'enjeu de la joute Eisenheim-Leopold.
L'illusionniste repose donc sur une trame relativement classique. C'est un peu définitif, comme propos, mais malgré de bons acteurs, j'ai envie de dire que cette histoire ne nous emmène pas très loin. Un comble, tout de même, quand il s'agit de magie ! Je m'attendais vraiment à rêver, m'évader, m'enthousiasmer, et non: tout retombe très vite sitôt le contexte posé. Le personnage le plus intéressant reste celui d'un flic, loyal à l'empereur mais fasciné par les "dons" pour l'entourloupe de son hôte magicien. Au final, c'est peut-être lui qui sera le plus mystifié. Avant cela, quelques bonnes idées, certes, mais rien de suffisamment développé pour que j'élève le film au rang d'incontournable. Sans vouloir crier au scandale, j'ai été un peu déçu.
L'illusionniste
Film américain de Neil Burger (2006)
Un sourire quand même, car ce long-métrage n'est pas mauvais. Disons qu'il ne tient pas ses promesses: même quand le prince héritier promet une compétition pour déterminer le meilleur d'entre tous les magiciens, on ne voit que les tours du personnage principal. La frustration finit par emporter le morceau. J'ai aussi entendu parler d'un autre film sur le même thème - Le prestige - signé Christopher Nolan et paraît-il de loin plus enthousiasmant. Amadeus offre pour sa part une bien plus belle reconstitution d'une Vienne historique et le Moulin rouge de Baz Luhrmann une intrigue beaucoup plus touchante sur les arts de la scène. Sinon, à choisir l'art de l'illusion, autant voir L'illusionniste dont je parlais plus haut...
C'est aussi une belle histoire d'amour qui traverse les années et une revanche sur la haute société.
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