Fichtre ! Plus que huit jours avant 2020 ! L'année qui s'achève bientôt aura été pour le moins intense de mon côté - et celle qui arrive pourrait bien démarrer sur les chapeaux de roue. À quelques heures d'un réveillon que je vous souhaite joyeux, il est temps d'annoncer mon intention de faire une (courte) pause bloguesque pour recharger mes batteries, assez fortement sollicitées ces dernières semaines. Pour ce début d'hiver, j'ai besoin de prendre un peu de vrai repos. J'espère que vous saurez fêter Noël dignement, dans vos familles respectives et/ou avec vos ami(e)s, ainsi bien sûr que de bons films. Je vous retrouverai tout début janvier et vous dis donc... à très vite !
mardi 24 décembre 2019
lundi 23 décembre 2019
Un môme à sauver
Une femme passe un matin chez une amie pour lui emprunter du café. Elle découvre une famille aux abois: le père exerce comme comptable pour une bande mafieuse... et il a "balancé" ses complices au FBI ! Menacé de mort, il confie à la visiteuse la vie de son très jeune fils. Et nous voilà en route pour deux heures d'une très étonnante cavale...
Il paraît que John Cassavetes n'était pas spécialement fier de Gloria. Autant le dire tout de suite: il ne s'agit pas d'une oeuvre personnelle pour le cinéaste, mais bel et bien d'un film de commande. J'y ai vu suffisamment de belles choses pour contredire l'opinion de l'auteur. Côté casting, d'abord: en écartant Barbra Streisand du personnage principal au profit de son épouse Gena Rowlands, le réalisateur a fait un bon choix, tant la comédienne livre une prestation exceptionnelle. En face, le tout jeune John Adames, dans son premier (et unique) rôle de cinéma et du haut de ses sept/huit ans, a bien du répondant. Résultat: un duo exemplaire, crédible et vraiment touchant. J'ignore comment ces deux-là ont réussi à s'apprivoiser, mais il est indéniable qu'à l'écran, leur alchimie est remarquable et alimente nos émotions. Qu'importe au fond si la figure de la quinqua célibataire revêche soudain attendrie par un môme a l'air assez classique: ça fonctionne !
Passé l'étonnant générique peint de couleurs vives, le film se vit aussi comme l'opportunité d'une visite de New York. Des plans de la Statue de la Liberté et du Yankee Stadium apportent un premier repère tangible, mais c'est principalement grâce aux très nombreuses scènes extérieures que la ville devient en fait un protagoniste à part entière. L'animation quasi-constante de ces rues que la caméra traverse alors entre en parfaite résonance avec ce que vivent les personnages principaux. Disons-le: cette frénésie m'est apparue à la fois réaliste et extrêmement cinématographique, me donnant même l'impression que certaines séquences avaient été tournées sur le vif, les piétons tenant lieu de figurants "malgré eux", dans un tournage non autorisé. La bande originale, très jazzy, a encore renforcé ces sentiments. Bref, pour un opus dont le réalisateur n'était pas satisfait, je trouve que Gloria s'en tire largement avec les honneurs. Les esthètes noteront qu'à l'époque, il reçut le Lion d'or de la Mostra de Venise. Mon bilan: des films de commande comme celui-là, j'en re-de-mande !
Gloria
Film américain de John Cassavetes (1980)
Ma seconde rencontre avec le cinéaste et un nouveau coup de coeur ! Autant le dire: j'espère que j'aurai d'autres occasions d'aller plus loin dans mes découvertes. En prime, j'aimerais retrouver Julia, le film du réalisateur français Erick Zonca que l'on compare parfois à Gloria. Bien qu'il ait été réalisé par Sidney Lumet, le remake du Cassavetes avec Sharon Stone m'attire moins ! Autant revoir À bout de course...
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Et maintenant, si vous voulez lire un autre avis...
C'est volontiers que je vous renvoie à la lecture de "L'oeil sur l'écran".
Il paraît que John Cassavetes n'était pas spécialement fier de Gloria. Autant le dire tout de suite: il ne s'agit pas d'une oeuvre personnelle pour le cinéaste, mais bel et bien d'un film de commande. J'y ai vu suffisamment de belles choses pour contredire l'opinion de l'auteur. Côté casting, d'abord: en écartant Barbra Streisand du personnage principal au profit de son épouse Gena Rowlands, le réalisateur a fait un bon choix, tant la comédienne livre une prestation exceptionnelle. En face, le tout jeune John Adames, dans son premier (et unique) rôle de cinéma et du haut de ses sept/huit ans, a bien du répondant. Résultat: un duo exemplaire, crédible et vraiment touchant. J'ignore comment ces deux-là ont réussi à s'apprivoiser, mais il est indéniable qu'à l'écran, leur alchimie est remarquable et alimente nos émotions. Qu'importe au fond si la figure de la quinqua célibataire revêche soudain attendrie par un môme a l'air assez classique: ça fonctionne !
Gloria
Film américain de John Cassavetes (1980)
Ma seconde rencontre avec le cinéaste et un nouveau coup de coeur ! Autant le dire: j'espère que j'aurai d'autres occasions d'aller plus loin dans mes découvertes. En prime, j'aimerais retrouver Julia, le film du réalisateur français Erick Zonca que l'on compare parfois à Gloria. Bien qu'il ait été réalisé par Sidney Lumet, le remake du Cassavetes avec Sharon Stone m'attire moins ! Autant revoir À bout de course...
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Et maintenant, si vous voulez lire un autre avis...
C'est volontiers que je vous renvoie à la lecture de "L'oeil sur l'écran".
dimanche 22 décembre 2019
Nuit de folie
Modeste employé de bureau, Paul Hackett s'ennuie profondément dans sa petite vie trop rangée. Une rencontre nocturne avec une fille bouscule tout à coup ses habitudes: à une heure tardive, le célibataire endurci saisit alors l'occasion de s'encanailler gentiment. Ce qui arrive ensuite, jusqu'au petit matin ? Vous le découvrirez avec le film, oui...
Cela fait déjà un bon moment que l'on m'avait parlé de After hours. Sous-titré en France d'un très explicite Quelle nuit de galère !, le film m'a quelque peu déçu... ou disons, plus humblement, désorienté. J'attendais autre chose, mais je suis bien infichu d'expliquer quoi. C'est fâcheux, n'est-ce pas ? En fait, tout ce que Paul va devoir vivre lors de cette nuit m'a paru quelque peu artificiel: la longue succession d'événements est trop improbable. Mon avis serait peut-être différent si je connaissais réellement l'ambiance d'une grande ville américaine quand le soleil est couché. Là, c'est un comble: j'ai suivi tout le récit sans passion, comme si j'étais mis à l'écart ! Désagréable sensation...
Pas question toutefois de tout jeter: il est clair que Martin Scorsese connaît son boulot et sait dès lors s'entourer d'excellents techniciens pour livrer des films d'une incontestable beauté formelle. Dans le cas présent, j'ai particulièrement apprécié la photo de Michael Ballhaus. La musique de Howard Shore, elle aussi, est plutôt une réussite. Finalement, je regrette cette impression d'un soufflé vite retombé. Notons tout de même que, dans la filmo de son auteur, cet opus diffère radicalement de beaucoup d'autres: il y a quelque chose d'amusant dans cette suite de péripéties (et rien de violent). Le côté ludique pourrait donc s'avérer plus flagrant pour vous que pour moi. Après tout, ce n'est jamais qu'une banale question de point de vue. Oui, les maîtres du cinéma s'offrent parfois une récréation. Why not ?
After hours
Film américain de Martin Scorsese (1985)
OK pour le début un peu mou, mais je m'attendais à quelque chose d'un peu plus frénétique sur la longueur. Cela admis, la cruelle ironie de la fin fait que je reste sur une impression relativement favorable. Pour le côté loufoque, je privilégie cependant une escapade urbaine diurne: La folle journée de Ferris Bueller (sorti deux ans plus tard). Et New York melody pourrait bien plaire aux amateurs de musique...
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Ailleurs sur la Toile...
Le film est notamment mentionné par Pascale, Dasola et Eeguab. Pour une "vraie" chronique, vous avez un lien chez "L'oeil sur l'écran".
Cela fait déjà un bon moment que l'on m'avait parlé de After hours. Sous-titré en France d'un très explicite Quelle nuit de galère !, le film m'a quelque peu déçu... ou disons, plus humblement, désorienté. J'attendais autre chose, mais je suis bien infichu d'expliquer quoi. C'est fâcheux, n'est-ce pas ? En fait, tout ce que Paul va devoir vivre lors de cette nuit m'a paru quelque peu artificiel: la longue succession d'événements est trop improbable. Mon avis serait peut-être différent si je connaissais réellement l'ambiance d'une grande ville américaine quand le soleil est couché. Là, c'est un comble: j'ai suivi tout le récit sans passion, comme si j'étais mis à l'écart ! Désagréable sensation...
Pas question toutefois de tout jeter: il est clair que Martin Scorsese connaît son boulot et sait dès lors s'entourer d'excellents techniciens pour livrer des films d'une incontestable beauté formelle. Dans le cas présent, j'ai particulièrement apprécié la photo de Michael Ballhaus. La musique de Howard Shore, elle aussi, est plutôt une réussite. Finalement, je regrette cette impression d'un soufflé vite retombé. Notons tout de même que, dans la filmo de son auteur, cet opus diffère radicalement de beaucoup d'autres: il y a quelque chose d'amusant dans cette suite de péripéties (et rien de violent). Le côté ludique pourrait donc s'avérer plus flagrant pour vous que pour moi. Après tout, ce n'est jamais qu'une banale question de point de vue. Oui, les maîtres du cinéma s'offrent parfois une récréation. Why not ?
After hours
Film américain de Martin Scorsese (1985)
OK pour le début un peu mou, mais je m'attendais à quelque chose d'un peu plus frénétique sur la longueur. Cela admis, la cruelle ironie de la fin fait que je reste sur une impression relativement favorable. Pour le côté loufoque, je privilégie cependant une escapade urbaine diurne: La folle journée de Ferris Bueller (sorti deux ans plus tard). Et New York melody pourrait bien plaire aux amateurs de musique...
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Ailleurs sur la Toile...
Le film est notamment mentionné par Pascale, Dasola et Eeguab. Pour une "vraie" chronique, vous avez un lien chez "L'oeil sur l'écran".
samedi 21 décembre 2019
La disparue
Les acteurs prennent la lumière. Les réalisateurs aussi, parfois. D'autres pros du cinéma restent le plus souvent inconnus du public. Thomas Bidegain est d'abord scénariste, mais il a eu une opportunité de passer derrière la caméra et a réalisé Les cowboys. Un western moderne cosigné avec Noé Debré, l'un de ses habituels collaborateurs.
J'imagine que, sous le Stetson, vous aurez reconnu François Damiens. Le film offre à l'acteur belge une occasion de prouver que son talent va bien au-delà du registre comique auquel il est souvent cantonné. Animé par une belle assurance, il incarne ici un père de famille confronté à la disparition soudaine de sa fille de 16 ans. Le suspense est de courte durée: la découverte dans la chambre de l'adolescente d'un cahier rempli de lignes d'écriture en arabe permet de comprendre que l'on n'entre pas dans le cadre d'une fugue ordinaire. Le vrai sujet est d'ailleurs moins cet acte de fuite lui-même que ses conséquences. D'une durée d'une heure quarante environ, Les cowboys a l'ambition d'inscrire son intrigue dans un temps long, puisque, débuté en 1994, le récit se prolonge jusqu'en 2010 (ou presque). La quête du père éploré est poursuivie par celle du fils. Désormais, je crois judicieux de taire les détails pour préserver votre surprise... et votre émotion !
Je peux tout même souligner le jeu très correct de Finnegan Oldfield. Encore méconnu, le jeune comédien tient son rôle dignement et livre une prestation d'une sobriété exemplaire - qui lui a valu d'être nommé pour le César du meilleur espoir. Petite surprise: pour un passage court bien que déterminant, j'ai aussi eu la joie de revoir un acteur américain que j'apprécie énormément, j'ai nommé John C. Reilly. Honnêtement, du côté féminin cette fois, j'ai vu fort peu de visages connus, ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas goûté aux présences d'Agathe Dronne, Iliana Zabeth et Ellora Torchia. Mention spéciale pour cette dernière, interprète d'une femme pakistanaise au destin étonnant. Stop ! Je n'en dirai pas plus. La toute fin du long-métrage s'avère bien assez explicite, l'absence d'un dialogue de fait inutile renforçant encore son impact. Les cowboys fait honneur au cinéma français et je vous le recommande chaudement si le sujet lui-même ne vous rebute pas (ou pas trop). Seuls 208.023 "pauvres" spectateurs l'avaient vu à sa sortie en salles: je suis convaincu qu'il mérite mieux.
Les cowboys
Film français de Thomas Bidegain (2015)
Sur le fond autant que sur la forme, cet opus est une belle réussite. Difficile de le comparer avec un autre: j'ai vu peu de longs-métrages sur le sujet de la radicalisation (Le repenti est une piste sérieuse). Thomas Bidegain, lui, a parlé de son envie de s'inspirer des codes américains, tels qu'ils s'expriment notamment dans La rivière rouge ou La prisonnière du désert. Un très bon choix parmi les classiques !
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Si tout cela n'a pas suffi à vous convaincre...
C'est avec joie que je laisse le champ libre aux arguments de Pascale.
J'imagine que, sous le Stetson, vous aurez reconnu François Damiens. Le film offre à l'acteur belge une occasion de prouver que son talent va bien au-delà du registre comique auquel il est souvent cantonné. Animé par une belle assurance, il incarne ici un père de famille confronté à la disparition soudaine de sa fille de 16 ans. Le suspense est de courte durée: la découverte dans la chambre de l'adolescente d'un cahier rempli de lignes d'écriture en arabe permet de comprendre que l'on n'entre pas dans le cadre d'une fugue ordinaire. Le vrai sujet est d'ailleurs moins cet acte de fuite lui-même que ses conséquences. D'une durée d'une heure quarante environ, Les cowboys a l'ambition d'inscrire son intrigue dans un temps long, puisque, débuté en 1994, le récit se prolonge jusqu'en 2010 (ou presque). La quête du père éploré est poursuivie par celle du fils. Désormais, je crois judicieux de taire les détails pour préserver votre surprise... et votre émotion !
Je peux tout même souligner le jeu très correct de Finnegan Oldfield. Encore méconnu, le jeune comédien tient son rôle dignement et livre une prestation d'une sobriété exemplaire - qui lui a valu d'être nommé pour le César du meilleur espoir. Petite surprise: pour un passage court bien que déterminant, j'ai aussi eu la joie de revoir un acteur américain que j'apprécie énormément, j'ai nommé John C. Reilly. Honnêtement, du côté féminin cette fois, j'ai vu fort peu de visages connus, ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas goûté aux présences d'Agathe Dronne, Iliana Zabeth et Ellora Torchia. Mention spéciale pour cette dernière, interprète d'une femme pakistanaise au destin étonnant. Stop ! Je n'en dirai pas plus. La toute fin du long-métrage s'avère bien assez explicite, l'absence d'un dialogue de fait inutile renforçant encore son impact. Les cowboys fait honneur au cinéma français et je vous le recommande chaudement si le sujet lui-même ne vous rebute pas (ou pas trop). Seuls 208.023 "pauvres" spectateurs l'avaient vu à sa sortie en salles: je suis convaincu qu'il mérite mieux.
Les cowboys
Film français de Thomas Bidegain (2015)
Sur le fond autant que sur la forme, cet opus est une belle réussite. Difficile de le comparer avec un autre: j'ai vu peu de longs-métrages sur le sujet de la radicalisation (Le repenti est une piste sérieuse). Thomas Bidegain, lui, a parlé de son envie de s'inspirer des codes américains, tels qu'ils s'expriment notamment dans La rivière rouge ou La prisonnière du désert. Un très bon choix parmi les classiques !
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Si tout cela n'a pas suffi à vous convaincre...
C'est avec joie que je laisse le champ libre aux arguments de Pascale.
vendredi 20 décembre 2019
Une séparation
C'est inéluctable: un jour ou l'autre, enfants et parents se séparent. Dans Proxima, Eva Green est la maman d'une petite fille qu'elle va devoir quitter pendant une année pour faire son boulot: astronaute ! Oui, c'est en anticipant un peu sur l'histoire de la conquête spatiale que le film imagine l'envoi d'une mission sur Mars. C'est plutôt bien...
Ici, cependant, pas d'effets spéciaux: la caméra reste sur la Terre. Certes, il est probable que la réalité des préparatifs d'une opération de cette ampleur ne soit pas complètement exposée. Le scénario s'autorise quelques libertés, légitimées par la nécessité de faire sens dans un cadre bien précis: celui de cette intimité mère/fille chahutée par les événements. Cela dit, Proxima m'a aussi paru assez réaliste. Ce n'est pas la facette la plus "sexy" de la grande aventure martienne qui est illustrée, mais le tournage a bien eu lieu sur les vrais sites scientifiques que sont le Centre de formation des astronautes européens à Cologne, la Cité des étoiles - à environ trente kilomètres de Moscou - et la base de lancement de Baïkonour. Les deux facettes du récit (romanesque et pragmatique) s'entrecroisent en permanence. C'est sans aucun doute ce qui peut en faire l'originalité et la richesse. Du coup, l'absence d'images spectaculaires n'est JAMAIS un problème !
Sobre dans son jeu, Eva Green se sort très bien de son personnage. "Je ne voulais pas une mater dolorosa, a expliqué la réalisatrice. Eva a un côté combattante qui me plaisait bien (...). Elle a aussi un côté space et tous les astronautes que j'ai rencontrés ont ce côté geek. Avant même de s'entraîner, ils ne sont pas comme tout le monde !". Mission accomplie pour l'actrice, donc, il est vrai bien secondée aussi par une distribution internationale efficace, où vous pourrez croiser des visages connus: ceux de Matt Dillon, Sandra Hüller, Lars Eidinger ou même... de Thomas Pesquet ! L'occasion de rappeler que Proxima est également le nom de la mission qui a conduit notre héros national à passer six bons mois à bord de la Station spatiale internationale. Restons-en au cinéma, voulez-vous ? Je veux dire encore un mot élogieux pour Zélie Boulant-Lemesle, la petite actrice (débutante) présente dans le film: elle est à la fois très naturelle et touchante. Elle a été choisie parmi près de 300 gamines. Ses rêves de môme seraient-ils faits d'étoiles ? Après tout cela, j'ai très envie d'y croire...
Proxima
Film français d'Alice Winocour (2019)
"Le pari de mon film ? Parvenir à une vérité humaine par un processus immersif plutôt que par des effets démonstratifs": c'est une réussite. J'ai vu de plus belles choses cette année, mais ce long-métrage sensible et modeste mérite également qu'on s'y attarde un instant. Maintenant, si vous aimez l'espace du côté blockbusters, libre à vous de revoir Seul sur Mars, Ad Astra... et Gravity pour l'aspect féminin.
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6... 5... 4... 3... 2... 1... on va voir ailleurs ?
Le film fait également l'objet d'une chronique du côté de chez Pascale.
Ici, cependant, pas d'effets spéciaux: la caméra reste sur la Terre. Certes, il est probable que la réalité des préparatifs d'une opération de cette ampleur ne soit pas complètement exposée. Le scénario s'autorise quelques libertés, légitimées par la nécessité de faire sens dans un cadre bien précis: celui de cette intimité mère/fille chahutée par les événements. Cela dit, Proxima m'a aussi paru assez réaliste. Ce n'est pas la facette la plus "sexy" de la grande aventure martienne qui est illustrée, mais le tournage a bien eu lieu sur les vrais sites scientifiques que sont le Centre de formation des astronautes européens à Cologne, la Cité des étoiles - à environ trente kilomètres de Moscou - et la base de lancement de Baïkonour. Les deux facettes du récit (romanesque et pragmatique) s'entrecroisent en permanence. C'est sans aucun doute ce qui peut en faire l'originalité et la richesse. Du coup, l'absence d'images spectaculaires n'est JAMAIS un problème !
Sobre dans son jeu, Eva Green se sort très bien de son personnage. "Je ne voulais pas une mater dolorosa, a expliqué la réalisatrice. Eva a un côté combattante qui me plaisait bien (...). Elle a aussi un côté space et tous les astronautes que j'ai rencontrés ont ce côté geek. Avant même de s'entraîner, ils ne sont pas comme tout le monde !". Mission accomplie pour l'actrice, donc, il est vrai bien secondée aussi par une distribution internationale efficace, où vous pourrez croiser des visages connus: ceux de Matt Dillon, Sandra Hüller, Lars Eidinger ou même... de Thomas Pesquet ! L'occasion de rappeler que Proxima est également le nom de la mission qui a conduit notre héros national à passer six bons mois à bord de la Station spatiale internationale. Restons-en au cinéma, voulez-vous ? Je veux dire encore un mot élogieux pour Zélie Boulant-Lemesle, la petite actrice (débutante) présente dans le film: elle est à la fois très naturelle et touchante. Elle a été choisie parmi près de 300 gamines. Ses rêves de môme seraient-ils faits d'étoiles ? Après tout cela, j'ai très envie d'y croire...
Proxima
Film français d'Alice Winocour (2019)
"Le pari de mon film ? Parvenir à une vérité humaine par un processus immersif plutôt que par des effets démonstratifs": c'est une réussite. J'ai vu de plus belles choses cette année, mais ce long-métrage sensible et modeste mérite également qu'on s'y attarde un instant. Maintenant, si vous aimez l'espace du côté blockbusters, libre à vous de revoir Seul sur Mars, Ad Astra... et Gravity pour l'aspect féminin.
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6... 5... 4... 3... 2... 1... on va voir ailleurs ?
Le film fait également l'objet d'une chronique du côté de chez Pascale.
jeudi 19 décembre 2019
Pas très nette...
Je ne suis pas comédien, mais j'imagine aisément que certains rôles doivent marquer à vie. Après avoir été huit fois (!) apprentie sorcière dans la saga Harry Potter, Emma Watson poursuit sa jeune carrière vers d'autres horizons. Son dernier long-métrage à ce jour: un film d'anticipation sur la place des réseaux sociaux et ce qu'ils apportent...
The Circle nous présente Mae, la trentaine, recrutée au service-client d'une entreprise du type Facebook, mais en fait beaucoup plus ancrée encore dans la vie quotidienne de dizaines de millions de personnes. Manifestement, la jeune femme est heureuse, d'autant qu'elle quitte un job inintéressant pour un autre a priori riche de potentialités nouvelles. Et cela lui réussit, d'ailleurs, car elle gravit les échelons beaucoup plus vite que ne le prévoyait la copine qui l'a pistonnée. Rassurez-vous: le scénario ne repose pas sur une quelconque rivalité féminine en entreprise. Le souci, c'est que le film est un peu bâclé ! Et expéditif: il faut savoir s'accrocher pour bien mesurer les enjeux...
À ce stade, je crois utile de préciser que j'ai lu le passionnant roman de Dave Eggers dont le film est l'adaptation (disponible chez Folio). Moi qui n'aime que modérément la science-fiction, j'y ai pris un plaisir certain. Las ! Sur écran, The Circle a perdu beaucoup de sa saveur. J'imagine que, comme je viens de le dire, cela tient principalement au fait que son intrigue principale est beaucoup trop resserrée. D'ailleurs, elle est aussi "moralisée": l'héroïne de cinéma est positive dans l'ensemble, tandis que celle du livre s'avérait bien plus ambiguë. En parallèle, les très intéressants personnages secondaires du récit originel peinent à exister - c'est vraiment dommage pour les acteurs qui les incarnent sans pourtant démériter, à l'image de John Boyega ou Tom Hanks. Comment comprendre ces défauts ? Je peux imaginer que le réalisateur a dû composer avec des impératifs de production complexes, lui qui a été suivi par une équipe de financiers américains et... émiratis ! Au final, tout cela reste trop sage pour convaincre. Pas question de parler de potentiel gâché, mais j'en espérais mieux...
The Circle
Film américain de James Ponsoldt (2017)
Ma note est un rien sévère, c'est vrai, mais j'ai dévoré le bouquin avec un tel appétit que je ressors déçu de cette adaptation. Je crois qu'il y avait largement mieux à faire avec le matériau littéraire initial... et le sujet de fond. The social network a en effet prouvé que les réseaux sociaux peuvent être une bonne thématique cinéma. Peut-être parlerai-je un jour des thrillers Unfriended et Searching...
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J'ai repéré d'autres avis sur la Toile, bien sûr...
Oui, mais voilà... Pascale et Dasola sont plutôt d'accord avec le mien.
The Circle nous présente Mae, la trentaine, recrutée au service-client d'une entreprise du type Facebook, mais en fait beaucoup plus ancrée encore dans la vie quotidienne de dizaines de millions de personnes. Manifestement, la jeune femme est heureuse, d'autant qu'elle quitte un job inintéressant pour un autre a priori riche de potentialités nouvelles. Et cela lui réussit, d'ailleurs, car elle gravit les échelons beaucoup plus vite que ne le prévoyait la copine qui l'a pistonnée. Rassurez-vous: le scénario ne repose pas sur une quelconque rivalité féminine en entreprise. Le souci, c'est que le film est un peu bâclé ! Et expéditif: il faut savoir s'accrocher pour bien mesurer les enjeux...
À ce stade, je crois utile de préciser que j'ai lu le passionnant roman de Dave Eggers dont le film est l'adaptation (disponible chez Folio). Moi qui n'aime que modérément la science-fiction, j'y ai pris un plaisir certain. Las ! Sur écran, The Circle a perdu beaucoup de sa saveur. J'imagine que, comme je viens de le dire, cela tient principalement au fait que son intrigue principale est beaucoup trop resserrée. D'ailleurs, elle est aussi "moralisée": l'héroïne de cinéma est positive dans l'ensemble, tandis que celle du livre s'avérait bien plus ambiguë. En parallèle, les très intéressants personnages secondaires du récit originel peinent à exister - c'est vraiment dommage pour les acteurs qui les incarnent sans pourtant démériter, à l'image de John Boyega ou Tom Hanks. Comment comprendre ces défauts ? Je peux imaginer que le réalisateur a dû composer avec des impératifs de production complexes, lui qui a été suivi par une équipe de financiers américains et... émiratis ! Au final, tout cela reste trop sage pour convaincre. Pas question de parler de potentiel gâché, mais j'en espérais mieux...
The Circle
Film américain de James Ponsoldt (2017)
Ma note est un rien sévère, c'est vrai, mais j'ai dévoré le bouquin avec un tel appétit que je ressors déçu de cette adaptation. Je crois qu'il y avait largement mieux à faire avec le matériau littéraire initial... et le sujet de fond. The social network a en effet prouvé que les réseaux sociaux peuvent être une bonne thématique cinéma. Peut-être parlerai-je un jour des thrillers Unfriended et Searching...
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J'ai repéré d'autres avis sur la Toile, bien sûr...
Oui, mais voilà... Pascale et Dasola sont plutôt d'accord avec le mien.
mercredi 18 décembre 2019
Au-delà de l'horizon
Combien de figures historiques Gérard Depardieu a-t-il incarnées ? J'ignore la réponse à cette question introductive, mais c'est confiant en son talent que j'ai choisi de regarder 1492 - Christophe Colomb. Toujours aussi friand de films en costumes, j'ai apprécié ce moment agréable. Deux heures et demie de (grand) spectacle... vite passées !
La genèse d'un film est parfois surprenante. Pour ce qui est du cas concret qui nous occupe aujourd'hui, tout est parti de l'idée originale d'une dénommée Roselyne Bosch, dont je n'avais guère entendu parler qu'à l'occasion d'une polémique sur l'émotion suscitée par l'évocation cinématographique de la Shoah. Âgée d'une petite trentaine d'années au début des nineties, la Française, journaliste, rédige une série d'articles sur Séville, qui se prépare à célébrer le 500ème anniversaire de la découverte de l'Amérique. Elle en tirera donc aussi un scénario ! Autant vous le signaler: ce dernier a été "validé" par une commission d'experts espagnols, le sujet étant de fait considéré comme sensible. Rassurez-vous: cela ne nuit pas (trop) à 1492 - Christophe Colomb. Bien qu'un peu grandiloquent parfois, le film est porté par un souffle épique tout à fait dans la droite ligne de ce que je pouvais attendre. Notre Gégé national n'y est pas pour rien, mais je dois reconnaître que, pour une fois, j'ai préféré la VF à la VO, jugeant l'accent anglais du grand acteur assez terrifiant. Même les meilleurs ont des limites...
Je me suis consolé en savourant la prestation d'ensemble d'un casting solide, d'où émergent quelques visages connus: Sigourney Weaver royale en Isabelle la Catholique, Tchéky Karyo pertinent en armateur complice ou Fernando Rey en moine et éphémère soutien de Colomb. Remarquable aussi, Michael Wincott, dont j'ignorais tout: un méchant très intense. Le fait que les uns et les autres soient de nationalités différentes ajoute un petit quelque chose d'étonnant à la crédibilité collective: après tout, nous sommes ici en présence d'une production internationale. Pour une fois, le cinéma européen sort plutôt grandi de l'expérience. 1492 - Christophe Colomb n'a pas séduit le public américain, peut-être parce qu'il montre que les motivations premières des explorateurs partis vers le Nouveau Monde n'avaient rien à voir avec un intérêt pour la science ou une quelconque philanthropie. Personnellement, j'en étais déjà convaincu et j'ai donc suivi ce récit sans me formaliser. Il y a bien quelques maladresses, mais passons...
1492 - Christophe Colomb
Film hispano-franco-britannique de Ridley Scott (1992)
Je mets quatre étoiles pleines pour confirmer mon choix - assumé - de ne retenir que le meilleur. Maintenant, pour jouer à mon petit jeu habituel des comparaisons, j'ai envie de voir Le nouveau monde réalisé par Terrence Malick (2005)... qui attend sagement son tour. Avant cela, s'il me faut vous suggérer un autre long-métrage consacré à un explorateur, je tiens à choisir un James Gray: The lost city of Z.
mardi 17 décembre 2019
Pied au plancher
C'est l'un de mes paradoxes: alors que je saisis toutes les occasions d'éviter de conduire, j'aimais regarder les Grands Prix F1 à la télé. Bon... j'ai arrêté depuis des années, mais, à cette époque, je me dis que je ne serais pas allé voir Le Mans 66 - et sans le moindre regret. C'est une chose curieuse, parfois, que l'évolution des envies cinéma...
Je vous l'avoue d'emblée: c'est essentiellement la présence conjuguée de Matt Damon et Christian Bale qui m'a encouragé à venir découvrir cette histoire d'amitié virile dans le milieu des courses d'endurance. Comme celui de nombreux films US aujourd'hui, le scénario s'inspire d'une histoire vraie, dont l'argument principal tiendrait sur une feuille de papier à cigarette. Carroll Shelby (Damon) est un brillant pilote automobile, mais son coeur est devenu trop fragile pour qu'il continue à courir. Il s'entend alors avec le groupe Ford pour construire une auto capable de mettre un terme à l'hégémonie des Ferrari sur le circuit manceau (où il a lui-même triomphé quelques années auparavant). Pour cela, il a aussi besoin d'un chien fou au volant... et il le trouve en la personne de Ken Miles (Bale), un mécanicien britannique émigré aux États-Unis, aussi doué sur la piste qu'il est irascible en dehors ! Reste à imposer ce choix au big boss de l'écurie. Et c'est pas gagné...
La suite, vous la devinez sûrement... ou au moins pour une partie. Objectivement, Le Mans 66 n'est pas le film le plus original qui soit. Côté mécanique, on est servi: sans toutefois entrer dans des détails inutiles sur la conception d'un bolide de course, le récit nous offre quelques jolis moments dans les labos et bien plus encore en course. Tout s'avère bien évidemment taillé pour le grand écran: les images sont spectaculaires et c'est aussi par le son que l'on est vite immergé dans ce milieu de compétition intense. Il ne manque que les odeurs. Une chose est sûre: la mayonnaise prend vraiment tout son temps pour monter, l'histoire complète durant deux belles heures et demie. Personnellement, je ne les ai guère vu passer, mais je comprends aisément que cela puisse paraître longuet à certain(e)s d'entre vous. Cela aura peut-être très légèrement influé sur ma note, finalement. Bref... n'en tenez aucun compte et ma foi, si cela vous tente, foncez !
Le Mans 66
Film américain de James Mangold (2019)
Trois étoiles et demie pour sanctionner un moment plutôt plaisant. L'une des grandes qualités du film est qu'il a du rythme, bien utile pour nous intéresser sur la durée. J'ai aussi apprécié quelques pointes d'humour, savamment distillées. Je ne suis pas sûr qu'il soit facile d'écrire un film sur le sport. Il me faudrait voir Le Mans (tout court) pour oser une comparaison. L'opportunité de revoir Steve McQueen...
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Encore un peu d'huile dans le moteur ?
Très bien: vous aurez peut-être envie de lire aussi l'avis de Pascale.
Je vous l'avoue d'emblée: c'est essentiellement la présence conjuguée de Matt Damon et Christian Bale qui m'a encouragé à venir découvrir cette histoire d'amitié virile dans le milieu des courses d'endurance. Comme celui de nombreux films US aujourd'hui, le scénario s'inspire d'une histoire vraie, dont l'argument principal tiendrait sur une feuille de papier à cigarette. Carroll Shelby (Damon) est un brillant pilote automobile, mais son coeur est devenu trop fragile pour qu'il continue à courir. Il s'entend alors avec le groupe Ford pour construire une auto capable de mettre un terme à l'hégémonie des Ferrari sur le circuit manceau (où il a lui-même triomphé quelques années auparavant). Pour cela, il a aussi besoin d'un chien fou au volant... et il le trouve en la personne de Ken Miles (Bale), un mécanicien britannique émigré aux États-Unis, aussi doué sur la piste qu'il est irascible en dehors ! Reste à imposer ce choix au big boss de l'écurie. Et c'est pas gagné...
La suite, vous la devinez sûrement... ou au moins pour une partie. Objectivement, Le Mans 66 n'est pas le film le plus original qui soit. Côté mécanique, on est servi: sans toutefois entrer dans des détails inutiles sur la conception d'un bolide de course, le récit nous offre quelques jolis moments dans les labos et bien plus encore en course. Tout s'avère bien évidemment taillé pour le grand écran: les images sont spectaculaires et c'est aussi par le son que l'on est vite immergé dans ce milieu de compétition intense. Il ne manque que les odeurs. Une chose est sûre: la mayonnaise prend vraiment tout son temps pour monter, l'histoire complète durant deux belles heures et demie. Personnellement, je ne les ai guère vu passer, mais je comprends aisément que cela puisse paraître longuet à certain(e)s d'entre vous. Cela aura peut-être très légèrement influé sur ma note, finalement. Bref... n'en tenez aucun compte et ma foi, si cela vous tente, foncez !
Le Mans 66
Film américain de James Mangold (2019)
Trois étoiles et demie pour sanctionner un moment plutôt plaisant. L'une des grandes qualités du film est qu'il a du rythme, bien utile pour nous intéresser sur la durée. J'ai aussi apprécié quelques pointes d'humour, savamment distillées. Je ne suis pas sûr qu'il soit facile d'écrire un film sur le sport. Il me faudrait voir Le Mans (tout court) pour oser une comparaison. L'opportunité de revoir Steve McQueen...
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Encore un peu d'huile dans le moteur ?
Très bien: vous aurez peut-être envie de lire aussi l'avis de Pascale.
lundi 16 décembre 2019
Le roi des montagnes
Pour beaucoup de Français amateurs de cinéma, le souvenir de 1988 est indissociable des dauphins. C'est cependant un tout autre animal qui avait fini numéro 1 du box-office français cette année-là: L'ours ! 9.136.266 entrées contre 9.074.317 pour Le grand bleu: cela a tenu à peu de choses. À moi de vous expliquer que ce n'est pas immérité...
Sur le plan statistique toujours, L'ours a toujours le plus gros score d'un film diffusé à la télé française, avec 16,4 millions de spectateurs lors de sa première programmation sur TF1, un soir de février 1992. Derrière la froideur des chiffres, une belle histoire et un long-métrage impressionnant. D'abord adapté d'un livre, le récit joue résolument sur nos cordes sensibles en prenant pour héros un ourson dont la mère vient de mourir. Désormais livré à lui-même, le jeune plantigrade rencontre un autre "adulte" et, insistant, parvient à se faire adopter. La principale menace qui pèse sur le duo est identifiée: les hommes ! La caméra, quant à elle, se focalise principalement sur les animaux...
Trois acteurs (dont Tchéky Karyo) incarnent le groupe des chasseurs. Les dialogues importent peu et sont réduits au strict minimum. Difficile de ne pas le remarquer: c'est bel et bien la nature sauvage qui est le sujet du film... et, très logiquement, elle est présentée dans toute sa magnificence. De ce fait, même si les bêtes à l'écran ont été dressées, le long-métrage a des vertus écolo avant l'heure ! Deux César - de la réalisation et du montage - en ont encore ajouté au triomphe public de ce qui peut presque s'apparenter à une fable. Pour la petite anecdote, bien que censé se passer dans les montagnes de Colombie britannique, L'ours a été tourné sur plusieurs sites européens, en Italie, en Allemagne et en Autriche. Forcé de s'adapter aux aléas climatiques, le tournage aura duré, en tout, 109 jours. L'idée était véritablement d'adopter le point de vue des animaux. D'après moi, le succès de cette démarche n'est pas usurpé: les efforts consentis nous permettent d'admirer une oeuvre cinématographique d'une puissance émotionnelle avérée, même plus de trente ans après !
L'ours
Film français de Jean-Jacques Annaud (1988)
La décennie 80 est véritablement triomphale pour notre compatriote cinéaste: il signe ici une oeuvre animalière mémorable, d'une beauté rarement égalée. On est proche d'un film récent: Le dernier loup. Car JJA est demeuré fidèle à ses idées ! Il lui aura fallu attendre quatre années pleines avant que les ours soient prêts, un long délai qu'il a très habilement exploité... pour nous offrir Le nom de la rose !
Sur le plan statistique toujours, L'ours a toujours le plus gros score d'un film diffusé à la télé française, avec 16,4 millions de spectateurs lors de sa première programmation sur TF1, un soir de février 1992. Derrière la froideur des chiffres, une belle histoire et un long-métrage impressionnant. D'abord adapté d'un livre, le récit joue résolument sur nos cordes sensibles en prenant pour héros un ourson dont la mère vient de mourir. Désormais livré à lui-même, le jeune plantigrade rencontre un autre "adulte" et, insistant, parvient à se faire adopter. La principale menace qui pèse sur le duo est identifiée: les hommes ! La caméra, quant à elle, se focalise principalement sur les animaux...
Trois acteurs (dont Tchéky Karyo) incarnent le groupe des chasseurs. Les dialogues importent peu et sont réduits au strict minimum. Difficile de ne pas le remarquer: c'est bel et bien la nature sauvage qui est le sujet du film... et, très logiquement, elle est présentée dans toute sa magnificence. De ce fait, même si les bêtes à l'écran ont été dressées, le long-métrage a des vertus écolo avant l'heure ! Deux César - de la réalisation et du montage - en ont encore ajouté au triomphe public de ce qui peut presque s'apparenter à une fable. Pour la petite anecdote, bien que censé se passer dans les montagnes de Colombie britannique, L'ours a été tourné sur plusieurs sites européens, en Italie, en Allemagne et en Autriche. Forcé de s'adapter aux aléas climatiques, le tournage aura duré, en tout, 109 jours. L'idée était véritablement d'adopter le point de vue des animaux. D'après moi, le succès de cette démarche n'est pas usurpé: les efforts consentis nous permettent d'admirer une oeuvre cinématographique d'une puissance émotionnelle avérée, même plus de trente ans après !
L'ours
Film français de Jean-Jacques Annaud (1988)
La décennie 80 est véritablement triomphale pour notre compatriote cinéaste: il signe ici une oeuvre animalière mémorable, d'une beauté rarement égalée. On est proche d'un film récent: Le dernier loup. Car JJA est demeuré fidèle à ses idées ! Il lui aura fallu attendre quatre années pleines avant que les ours soient prêts, un long délai qu'il a très habilement exploité... pour nous offrir Le nom de la rose !
dimanche 15 décembre 2019
Main baladeuse
Si je vous dis La Chose, dans la famille Addams, ça vous parle ? Sortie d'un laboratoire, l'une des protagonistes de mon film du jour est une autre main, habituée à se promener seule, sans bras ou être humain pour la guider. J'ai perdu mon corps: voilà un titre explicite. Ce film d'animation est le grand vainqueur du Festival d'Annecy 2019 !
Également récompensé à Los Angeles et Cannes, il raconte l'histoire d'un livreur de pizza d'origine marocaine, Naoufel, tombé amoureux d'une fille aussitôt après... avoir entendu sa voix à l'interphone. Parfaitement déterminé à devenir pianiste de concert ET astronaute quand il était petit, le jeune homme ne veut surtout pas renoncer aussi à son nouveau rêve: retrouver cette Gabrielle qui n'a pas voulu de sa Napolitaine (avec supplément oignons) apportée en retard. Comme je le signalais en introduction, le film s'intéresse également au devenir d'une main, ce qui lui donne un petit côté fantastique. Certaines choses seront expliquées au cours du récit, d'autres non. Adaptation du roman Happy hand de Guillaume Laurant, ce dessin animé peut dérouter et s'adresse plutôt, a priori, à un public adulte...
Tout dépendra de savoir si vous êtes sensibles à son charme (ou pas). Dans le vaste paysage de l'animation française, J'ai perdu mon corps m'est apparu comme une oeuvre atypique. Sa singularité le rend intéressant à suivre, mais peut-être un peu complexe, a fortiori quand, une fois familiarisé avec cet univers proche du nôtre, on finit par admettre que certains mystères subsisteront jusqu'au bout. Immergé dans la très planante bande originale, j'ai dès lors accepté de ne pas tout comprendre et de me laisser porter, tout simplement. Quelque part, je me dis que l'auteur et le réalisateur ont voulu laisser au spectateur l'opportunité de "boucher les trous" avec son imaginaire propre: c'est bien ainsi. Je ne prédis pas un triomphe au box-office pour ce genre d'objet de cinéma, mais que cela existe me fait plaisir !
J'ai perdu mon corps
Film français de Jérémy Clapin (2019)
Ce premier long d'un jeune réalisateur - 45 ans - semble prometteur pour la suite d'une carrière désormais lancée. Je n'avais plus vu d'animé aussi novateur (et mature) depuis le futuriste Amer béton. J'ai encore tellement à découvrir, dans ce seul registre de cinéma ! Apprécié en salles, c'est par Netflix que ce film va partir à la conquête du marché mondial. Il n'y aura plus qu'à lui souhaiter un grand succès !
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Si vous souhaitez aller plus loin avec le film...
Vous en trouverez une autre chronique (dithyrambique) chez Pascale. Dasola en a parlé aussi, mais elle me paraît un peu moins convaincue.
Également récompensé à Los Angeles et Cannes, il raconte l'histoire d'un livreur de pizza d'origine marocaine, Naoufel, tombé amoureux d'une fille aussitôt après... avoir entendu sa voix à l'interphone. Parfaitement déterminé à devenir pianiste de concert ET astronaute quand il était petit, le jeune homme ne veut surtout pas renoncer aussi à son nouveau rêve: retrouver cette Gabrielle qui n'a pas voulu de sa Napolitaine (avec supplément oignons) apportée en retard. Comme je le signalais en introduction, le film s'intéresse également au devenir d'une main, ce qui lui donne un petit côté fantastique. Certaines choses seront expliquées au cours du récit, d'autres non. Adaptation du roman Happy hand de Guillaume Laurant, ce dessin animé peut dérouter et s'adresse plutôt, a priori, à un public adulte...
Tout dépendra de savoir si vous êtes sensibles à son charme (ou pas). Dans le vaste paysage de l'animation française, J'ai perdu mon corps m'est apparu comme une oeuvre atypique. Sa singularité le rend intéressant à suivre, mais peut-être un peu complexe, a fortiori quand, une fois familiarisé avec cet univers proche du nôtre, on finit par admettre que certains mystères subsisteront jusqu'au bout. Immergé dans la très planante bande originale, j'ai dès lors accepté de ne pas tout comprendre et de me laisser porter, tout simplement. Quelque part, je me dis que l'auteur et le réalisateur ont voulu laisser au spectateur l'opportunité de "boucher les trous" avec son imaginaire propre: c'est bien ainsi. Je ne prédis pas un triomphe au box-office pour ce genre d'objet de cinéma, mais que cela existe me fait plaisir !
J'ai perdu mon corps
Film français de Jérémy Clapin (2019)
Ce premier long d'un jeune réalisateur - 45 ans - semble prometteur pour la suite d'une carrière désormais lancée. Je n'avais plus vu d'animé aussi novateur (et mature) depuis le futuriste Amer béton. J'ai encore tellement à découvrir, dans ce seul registre de cinéma ! Apprécié en salles, c'est par Netflix que ce film va partir à la conquête du marché mondial. Il n'y aura plus qu'à lui souhaiter un grand succès !
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Si vous souhaitez aller plus loin avec le film...
Vous en trouverez une autre chronique (dithyrambique) chez Pascale. Dasola en a parlé aussi, mais elle me paraît un peu moins convaincue.
vendredi 13 décembre 2019
Faire face
Elle a incarné - entre autres - une petite fille pourchassée par un gang de tueurs, la reine d'une lointaine galaxie et une ballerine parano. Natalie Portman n'est pas toujours là où on l'attend. Je la considère comme l'une des bonnes actrices américaines, mais pas la meilleure. Au final, je n'étais pas contre l'idée de la (re)découvrir dans Jackie...
Comme le titre pourra le suggérer aux passionnés d'histoire, ce film dresse le portrait de Jacqueline Kennedy née Bouvier, restée célèbre pour avoir été, dix années durant, l'épouse du président américain assassiné à Dallas en novembre 1963. Que dire ? Cet événement funeste est au coeur du scénario, bien sûr, mais il l'est d'une manière originale: quand le récit s'ouvre, le meurtre a d'ores et déjà eu lieu. Ainsi la caméra suit-elle une veuve et, concrètement, une femme sommée de faire face à la pire tragédie sans perdre sa dignité. Qu'importe si elle n'est déjà plus la First Lady: il lui faut se comporter comme si elle l'était toujours, ne pas céder à une quelconque panique ou au chagrin. Pour rendre ce bout de vie intéressant, le montage propose un enchaînement de courtes séquences, sans se préoccuper de la chronologie: il contient quelques flashbacks, oui, mais s'articule principalement autour d'une interview donnée par Jackie à un reporter de la presse écrite venu recueillir ses impressions quelques semaines après le drame. Cela m'a paru assez juste sur ce plan journalistique...
C'est vrai qu'il n'évite pas complétement de glorifier son personnage principal, mais Jackie est un film plus intelligent qu'un biopic moyen. Pour mémoire, je vous recommande de chercher le nom du réalisateur parmi ceux de mon index (à droite): vous verrez que ce cinéaste chilien avait déjà su se distinguer très favorablement par le passé. Cette fois, il aurait travaillé sur commande. Et alors ? Je vous certifie que cela n'enlève rien à la qualité de sa mise en scène, dynamisée encore par la très belle photographie du Français Stéphane Fontaine. Maintenant, une chose est sûre: un tel projet ne fonctionnerait pas sans l'investissement résolu d'une actrice intégralement impliquée. Bingo ! Natalie Portman se montre très convaincante. Elle a la classe des grand(e)s: pas question, donc, de tirer toute la couverture à elle. Dans le casting, j'ai ainsi été enchanté de revoir John Hurt, excellent en confesseur empathique, et Greta Gerwig, que je n'ai pas reconnue tout de suite, mais qui tient bien son petit rôle d'assistante et amie. Vraie surprise: le long-métrage est rentré bredouille des Oscars 2017 !
Jackie
Film américain de Pablo Larraín (2016)
Un long-métrage moins polémique que JFK, l'un des films-souvenirs de mon adolescence, qui contestait les sources officielles sur la mort de Kennedy. En attendant de comparer, je veux vous redire que l'opus présenté aujourd'hui, sans être parfait, vaut largement le détour. L'Amérique n'est pas avare en biopics "politiques", mais le résultat n'est pas toujours probant. De mémoire, Lincoln est plutôt efficace...
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Si jamais ma chronique ne vous suffit pas...
J'en ai lu d'autres chez Pascale, Sentinelle, Princécranoir et Eeguab. Bon... vous pouvez aussi donner du clic du côté de "L'oeil sur l'écran" !
Comme le titre pourra le suggérer aux passionnés d'histoire, ce film dresse le portrait de Jacqueline Kennedy née Bouvier, restée célèbre pour avoir été, dix années durant, l'épouse du président américain assassiné à Dallas en novembre 1963. Que dire ? Cet événement funeste est au coeur du scénario, bien sûr, mais il l'est d'une manière originale: quand le récit s'ouvre, le meurtre a d'ores et déjà eu lieu. Ainsi la caméra suit-elle une veuve et, concrètement, une femme sommée de faire face à la pire tragédie sans perdre sa dignité. Qu'importe si elle n'est déjà plus la First Lady: il lui faut se comporter comme si elle l'était toujours, ne pas céder à une quelconque panique ou au chagrin. Pour rendre ce bout de vie intéressant, le montage propose un enchaînement de courtes séquences, sans se préoccuper de la chronologie: il contient quelques flashbacks, oui, mais s'articule principalement autour d'une interview donnée par Jackie à un reporter de la presse écrite venu recueillir ses impressions quelques semaines après le drame. Cela m'a paru assez juste sur ce plan journalistique...
C'est vrai qu'il n'évite pas complétement de glorifier son personnage principal, mais Jackie est un film plus intelligent qu'un biopic moyen. Pour mémoire, je vous recommande de chercher le nom du réalisateur parmi ceux de mon index (à droite): vous verrez que ce cinéaste chilien avait déjà su se distinguer très favorablement par le passé. Cette fois, il aurait travaillé sur commande. Et alors ? Je vous certifie que cela n'enlève rien à la qualité de sa mise en scène, dynamisée encore par la très belle photographie du Français Stéphane Fontaine. Maintenant, une chose est sûre: un tel projet ne fonctionnerait pas sans l'investissement résolu d'une actrice intégralement impliquée. Bingo ! Natalie Portman se montre très convaincante. Elle a la classe des grand(e)s: pas question, donc, de tirer toute la couverture à elle. Dans le casting, j'ai ainsi été enchanté de revoir John Hurt, excellent en confesseur empathique, et Greta Gerwig, que je n'ai pas reconnue tout de suite, mais qui tient bien son petit rôle d'assistante et amie. Vraie surprise: le long-métrage est rentré bredouille des Oscars 2017 !
Jackie
Film américain de Pablo Larraín (2016)
Un long-métrage moins polémique que JFK, l'un des films-souvenirs de mon adolescence, qui contestait les sources officielles sur la mort de Kennedy. En attendant de comparer, je veux vous redire que l'opus présenté aujourd'hui, sans être parfait, vaut largement le détour. L'Amérique n'est pas avare en biopics "politiques", mais le résultat n'est pas toujours probant. De mémoire, Lincoln est plutôt efficace...
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Si jamais ma chronique ne vous suffit pas...
J'en ai lu d'autres chez Pascale, Sentinelle, Princécranoir et Eeguab. Bon... vous pouvez aussi donner du clic du côté de "L'oeil sur l'écran" !
mercredi 11 décembre 2019
Héritière malgré elle
Le saviez-vous ? Une légende néo-zélandaise dit que le premier chef maori est arrivé au pays depuis la mer, à dos de baleine. Ce mythe est à l'origine du film dont je vous parlerai aujourd'hui: tout au bout de la lignée, une fillette - dont le père est parti - est censée prendre la succession de son lointain ancêtre. Mais ce n'est pas aussi facile...
Malgré son sourire et son amour pour sa terre, la (très) jeune héroïne de Paï, l'élue d'un peuple nouveau n'est en fait qu'une "remplaçante" aux yeux du grand-père chargé de l'initier. C'est bel et bien un garçon qui aurait dû hériter du statut privilégié, mais voilà... le frère jumeau de la gamine finalement désignée est mort à la naissance. J'imagine que je n'ai pas besoin d'en rajouter pour que vous puissiez deviner ce qui va se passer ensuite: le film promeut des valeurs positives, quitte à ce qu'il faille contester des traditions anciennes. J'ai aimé qu'il me conduise dans un pays assez peu présent au cinéma. Tout à coup, les antipodes m'ont paru un peu moins loin. C'est bien...
Ne craignez pas un long-métrage trop sirupeux: si les bons sentiments sont effectivement de sortie, l'histoire, elle, s'avère assez dépaysante pour qu'on puisse profiter du film sans état d'âme. Le monde animal trouve une place importante dans l'évolution du récit et c'est un plaisir supplémentaire: de très belles scènes marines nous sont offertes. Quant aux acteurs, tous inconnus à mes yeux, je les ai trouvé sobres et, donc, dans le bon ton. Pour info, la petite Keisha Castle-Hugues avait été nommée à l'Oscar pour sa prestation dans le rôle-titre. Conseil: n'attendez pas de miracle et ouvrez simplement votre coeur. Vous pourriez alors trouver dans tout cela bien plus de jolies choses que dans l'un ou l'autre de ces films de Noël dont nos amies les télés risquent fort de nous "gaver" d'ici peu. Une belle occasion de voyager.
Paï, l'élue d'un peuple nouveau
Film néo-zélandais de Niki Caro (2003)
Sa nationalité lui vaut bien un petit surcroît d'enthousiasme. J'ai vu un film largement accessible à tous les publics et qu'une évocation touchante des légendes locales tire résolument vers le haut. Preuve s'il en fallait que le cinéma kiwi ne se réduit pas à Jane Campion. Maintenant, vous êtes libres de préférer (re)voir La leçon de piano. Ou, pour retrouver les mers, L'odyssée, Océans... et Le grand bleu !
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Et maintenant, pour faire un juste contrepoint...
Je vous signale qu'on est moins enthousiaste chez "L'oeil sur l'écran".
Malgré son sourire et son amour pour sa terre, la (très) jeune héroïne de Paï, l'élue d'un peuple nouveau n'est en fait qu'une "remplaçante" aux yeux du grand-père chargé de l'initier. C'est bel et bien un garçon qui aurait dû hériter du statut privilégié, mais voilà... le frère jumeau de la gamine finalement désignée est mort à la naissance. J'imagine que je n'ai pas besoin d'en rajouter pour que vous puissiez deviner ce qui va se passer ensuite: le film promeut des valeurs positives, quitte à ce qu'il faille contester des traditions anciennes. J'ai aimé qu'il me conduise dans un pays assez peu présent au cinéma. Tout à coup, les antipodes m'ont paru un peu moins loin. C'est bien...
Ne craignez pas un long-métrage trop sirupeux: si les bons sentiments sont effectivement de sortie, l'histoire, elle, s'avère assez dépaysante pour qu'on puisse profiter du film sans état d'âme. Le monde animal trouve une place importante dans l'évolution du récit et c'est un plaisir supplémentaire: de très belles scènes marines nous sont offertes. Quant aux acteurs, tous inconnus à mes yeux, je les ai trouvé sobres et, donc, dans le bon ton. Pour info, la petite Keisha Castle-Hugues avait été nommée à l'Oscar pour sa prestation dans le rôle-titre. Conseil: n'attendez pas de miracle et ouvrez simplement votre coeur. Vous pourriez alors trouver dans tout cela bien plus de jolies choses que dans l'un ou l'autre de ces films de Noël dont nos amies les télés risquent fort de nous "gaver" d'ici peu. Une belle occasion de voyager.
Paï, l'élue d'un peuple nouveau
Film néo-zélandais de Niki Caro (2003)
Sa nationalité lui vaut bien un petit surcroît d'enthousiasme. J'ai vu un film largement accessible à tous les publics et qu'une évocation touchante des légendes locales tire résolument vers le haut. Preuve s'il en fallait que le cinéma kiwi ne se réduit pas à Jane Campion. Maintenant, vous êtes libres de préférer (re)voir La leçon de piano. Ou, pour retrouver les mers, L'odyssée, Océans... et Le grand bleu !
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Et maintenant, pour faire un juste contrepoint...
Je vous signale qu'on est moins enthousiaste chez "L'oeil sur l'écran".
lundi 9 décembre 2019
Audrey et Paul
Mes décisions de rapprocher deux films sont bien sûr discutables. Pour ouvrir ma semaine sur un diptyque, ce lundi, j'ai choisi d'évoquer pour vous deux classiques, chacun étant porté par au moins une star. C'est aussi l'occasion de revenir sur deux des genres incontournables du cinéma hollywoodien des années 50. Allez... évadons-nous un peu !
Drôle de frimousse
Film américain de Stanley Donen (1957)
Un plaid ou un chat, quelques marshmallows et idéalement un chocolat chaud: sauf si vous êtes déjà en charmante compagnie, il n'y a rien d'aussi agréable pour savourer pleinement cette comédie musicale écrite par l'un des maîtres en la matière. Un après-midi de l'hiver prochain, vous pourriez être enchantés de retrouver Audrey Hepburn dans ses oeuvres. La belle ignore à quel point elle est charmante ! Sage bibliothécaire, elle est pourtant repérée par un photographe chevronné, qui fait d'elle une icône de la mode et l'emmène à Paris. La France est réduite à quelques clichés, mais c'est plutôt amusant. Problème: la pauvre enfant préfère de loin assister aux conférences d'un savant plutôt que de s'aventurer sur les podiums de la capitale. D'où, vous l'imaginez, quelques péripéties délicieusement vintage. Gentiment naïf, le spectacle est au rendez-vous, d'autant que le rôle masculin a été confié à Fred Astaire. On oubliera les trente années qui le séparent de sa jolie partenaire pour mieux craquer sur ce duo glamour. Dès qu'ils dansent, on ne voit pas ce qu'il y aurait de mieux !
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D'autres avis ? D'autres images ?
J'ai pu en trouver chez Ideyvonne et du côté de "L'oeil sur l'écran". Vincent aime lui aussi le film, mais son lien vidéo ne fonctionne plus.
Le gaucher
Film américain d'Arthur Penn (1958)
Pas un débutant, mais presque: Paul Newman n'a que quatre années de cinéma et six films derrière lui lorsqu'il incarne ici Billy le Kid. Reste que le jeune trentenaire peut déjà se targuer de récompenses prestigieuses: ainsi, après avoir reçu le Golden Globe de la révélation masculine en 1954, vient-il d'obtenir un Prix d'interprétation cannois. Sa carrière est lancée. Dans ce western mélancolique, le noir et blanc n'altère en rien sa force expressive. Au contraire, il la transcende ! C'est donc avec passion que l'on suit l'évolution du brave garçon devenu bandit (presque) malgré lui. On ne ressent d'abord que la soif de liberté d'un jeune type perdu, qui ne rencontre son père spirituel que pour le voir mourir aussitôt sous les balles d'hommes dépourvus de tout scrupule. Oui, c'est bien une destinée pathétique qui se joue sous nos yeux peu ou prou habitués aux figures de cowboys positives. Bien que prévisible pour le coup, la conclusion est un peu abrupte. C'est qu'on a fini par s'attacher au personnage et oublié du coup le jeu parfois outrancier de l'acteur-vedette. Un bémol qui n'en est pas un...
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D'autres opinions ? D'autres remarques ?
Une fois encore, "L'oeil sur l'écran" est au rendez-vous du classique. Notez bien qu'on parle également du film chez Eeguab et chez Vincent.
Drôle de frimousse
Film américain de Stanley Donen (1957)
Un plaid ou un chat, quelques marshmallows et idéalement un chocolat chaud: sauf si vous êtes déjà en charmante compagnie, il n'y a rien d'aussi agréable pour savourer pleinement cette comédie musicale écrite par l'un des maîtres en la matière. Un après-midi de l'hiver prochain, vous pourriez être enchantés de retrouver Audrey Hepburn dans ses oeuvres. La belle ignore à quel point elle est charmante ! Sage bibliothécaire, elle est pourtant repérée par un photographe chevronné, qui fait d'elle une icône de la mode et l'emmène à Paris. La France est réduite à quelques clichés, mais c'est plutôt amusant. Problème: la pauvre enfant préfère de loin assister aux conférences d'un savant plutôt que de s'aventurer sur les podiums de la capitale. D'où, vous l'imaginez, quelques péripéties délicieusement vintage. Gentiment naïf, le spectacle est au rendez-vous, d'autant que le rôle masculin a été confié à Fred Astaire. On oubliera les trente années qui le séparent de sa jolie partenaire pour mieux craquer sur ce duo glamour. Dès qu'ils dansent, on ne voit pas ce qu'il y aurait de mieux !
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D'autres avis ? D'autres images ?
J'ai pu en trouver chez Ideyvonne et du côté de "L'oeil sur l'écran". Vincent aime lui aussi le film, mais son lien vidéo ne fonctionne plus.
Film américain d'Arthur Penn (1958)
Pas un débutant, mais presque: Paul Newman n'a que quatre années de cinéma et six films derrière lui lorsqu'il incarne ici Billy le Kid. Reste que le jeune trentenaire peut déjà se targuer de récompenses prestigieuses: ainsi, après avoir reçu le Golden Globe de la révélation masculine en 1954, vient-il d'obtenir un Prix d'interprétation cannois. Sa carrière est lancée. Dans ce western mélancolique, le noir et blanc n'altère en rien sa force expressive. Au contraire, il la transcende ! C'est donc avec passion que l'on suit l'évolution du brave garçon devenu bandit (presque) malgré lui. On ne ressent d'abord que la soif de liberté d'un jeune type perdu, qui ne rencontre son père spirituel que pour le voir mourir aussitôt sous les balles d'hommes dépourvus de tout scrupule. Oui, c'est bien une destinée pathétique qui se joue sous nos yeux peu ou prou habitués aux figures de cowboys positives. Bien que prévisible pour le coup, la conclusion est un peu abrupte. C'est qu'on a fini par s'attacher au personnage et oublié du coup le jeu parfois outrancier de l'acteur-vedette. Un bémol qui n'en est pas un...
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D'autres opinions ? D'autres remarques ?
Une fois encore, "L'oeil sur l'écran" est au rendez-vous du classique. Notez bien qu'on parle également du film chez Eeguab et chez Vincent.
samedi 7 décembre 2019
L'enfant et les oiseaux
Je l'ai déjà dit plusieurs fois: les bons sentiments sont insuffisants pour construire un bon scénario. Si violent soit-il parfois, le cinéma regorge pourtant de "sucreries". Certaines sont peu vraisemblables. Donne-moi des ailes, de son côté, s'inspire de faits réels. L'exemple d'un film qui, à mon avis, cible en priorité les familles avec enfants...
Donne-moi des ailes est le récit d'une métamorphose. Thomas, ado pas-encore-boutonneux, passe tout son temps sur ses jeux vidéo. Pour l'aérer un peu, sa mère l'expédie chez son père, en Camargue. Privé de wifi, notre jeune ami n'a d'autre solution que de s'intéresser à l'activité pseudo-scientifique du paternel autour de l'élevage d'oies sauvages. L'intéressé poursuit un objectif: familiariser les oiseaux avec la présence humaine afin, ensuite, de voler avec eux (en ULM !) pour les conduire sur le chemin de leur migration, en les préservant des chasseurs et de tous les autres prédateurs animaux. Le miracle de la nature opère: après quelques râleries d'usage, le petit citadin qu'est Thomas devient un militant écolo convaincu. Les sceptiques feront la part des choses et les cyniques s'abstiendront ! Les autres...
Les autres voudront bien voir dans ce récit une fable contemporaine sans prétention. Le sujet est porteur et je pense assez fédérateur pour que le charme agisse auprès du public attendu, déjà convaincu sans doute de la légitimité de la cause (même si le tout est convenu). C'est volontairement que j'élude ici toute comparaison entre le récit et l'exactitude des faits: je vous laisserai vous pencher vous-mêmes sur la question, si tant est qu'elle puisse vous intéresser également. Difficile, à ce stade, de ne pas regretter que Donne-moi des ailes prête le flanc à la critique: mal géré, le tournage aurait causé la perte de plusieurs centaines d'oeufs de flamants roses, du fait du passage répété d'aéronefs motorisés au-dessus des salins d'Aigues-Mortes. Dommage... car les images sont fort belles, qu'elles aient été saisies en Camargue ou ailleurs, en Picardie ou en Norvège, par exemple. Allez savoir si elles n'éveilleront pas quelque vocation d'ornithologue !
Donne-moi des ailes
Film français de Nicolas Vanier (2019)
Ce (beau) film d'un spécialiste du genre vaut assurément le détour pour ses plans aériens absolument époustouflants. Je crois l'histoire capable de vous séduire aussi... si vous avez gardé une petite âme d'enfant. C'est indéniable: elle est assez linéaire et TRÈS prévisible. Pourquoi demander davantage ? Si vous tenez à rester dans les clous de la réalité, je reviendrais bien, un jour, sur Le peuple migrateur...
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Le film n'a pas l'air de faire beaucoup parler de lui...
Je précise qu'il y a tout de même une (mini-)chronique chez Pascale.
Donne-moi des ailes est le récit d'une métamorphose. Thomas, ado pas-encore-boutonneux, passe tout son temps sur ses jeux vidéo. Pour l'aérer un peu, sa mère l'expédie chez son père, en Camargue. Privé de wifi, notre jeune ami n'a d'autre solution que de s'intéresser à l'activité pseudo-scientifique du paternel autour de l'élevage d'oies sauvages. L'intéressé poursuit un objectif: familiariser les oiseaux avec la présence humaine afin, ensuite, de voler avec eux (en ULM !) pour les conduire sur le chemin de leur migration, en les préservant des chasseurs et de tous les autres prédateurs animaux. Le miracle de la nature opère: après quelques râleries d'usage, le petit citadin qu'est Thomas devient un militant écolo convaincu. Les sceptiques feront la part des choses et les cyniques s'abstiendront ! Les autres...
Les autres voudront bien voir dans ce récit une fable contemporaine sans prétention. Le sujet est porteur et je pense assez fédérateur pour que le charme agisse auprès du public attendu, déjà convaincu sans doute de la légitimité de la cause (même si le tout est convenu). C'est volontairement que j'élude ici toute comparaison entre le récit et l'exactitude des faits: je vous laisserai vous pencher vous-mêmes sur la question, si tant est qu'elle puisse vous intéresser également. Difficile, à ce stade, de ne pas regretter que Donne-moi des ailes prête le flanc à la critique: mal géré, le tournage aurait causé la perte de plusieurs centaines d'oeufs de flamants roses, du fait du passage répété d'aéronefs motorisés au-dessus des salins d'Aigues-Mortes. Dommage... car les images sont fort belles, qu'elles aient été saisies en Camargue ou ailleurs, en Picardie ou en Norvège, par exemple. Allez savoir si elles n'éveilleront pas quelque vocation d'ornithologue !
Donne-moi des ailes
Film français de Nicolas Vanier (2019)
Ce (beau) film d'un spécialiste du genre vaut assurément le détour pour ses plans aériens absolument époustouflants. Je crois l'histoire capable de vous séduire aussi... si vous avez gardé une petite âme d'enfant. C'est indéniable: elle est assez linéaire et TRÈS prévisible. Pourquoi demander davantage ? Si vous tenez à rester dans les clous de la réalité, je reviendrais bien, un jour, sur Le peuple migrateur...
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Le film n'a pas l'air de faire beaucoup parler de lui...
Je précise qu'il y a tout de même une (mini-)chronique chez Pascale.
mercredi 4 décembre 2019
Une fois (encore) au Mexique
Je sais très bien que Sergio Corbucci a réalisé des dizaines de films dans des genres différents, mais que voulez-vous ? Seuls ses westerns me sont pour l'instant tombés sous la main. Il faut que je reconnaisse que c'est sans déplaisir que j'ai découvert le fameux Compañeros. Comme d'autres, il est assaisonné à la sauce mexicaine. Ay caramba !
Simple, le scénario repose assez classiquement sur le comportement d'hommes opportunistes au milieu de guérillas plus ou moins actives. L'idée est ici qu'on se bagarre seulement pour ses intérêts spécifiques et que toute alliance est par nature incertaine. Au final, le souffle libertaire qui parcourt le récit est censé nous rendre les personnages sympathiques - euh... les gentils, car les autres sont de purs salauds. Et, sans surprise, ça pétarade dans tous les sens, les protagonistes ayant souvent la capacité de se tirer des pires situations imaginables. C'est foutraque, bouffon, débridé, mais aussi sympa si on se laisse porter. Vous l'avez déjà compris, non ? C'est effectivement mon cas...
Fidèle en amitié, Sergio Corbucci aura fait appel à une petite "troupe" qu'il connaît bien, avec donc quelques visages d'ores et déjà familiers parmi les acteurs-stars (Franco Nero, Jack Palance, Fernando Rey...) et le retour de techniciens ayant déjà connu cet univers fou, fou, fou. Cinéma italien oblige, la bande originale, elle, a été en partie confiée au maestro Ennio Morricone, ce qui est toujours bon pour les oreilles. Je suppose qu'un film comme Compañeros se tourne avec deux bouts de ficelle et pas mal de débrouille, dans la bonne humeur générale. J'ose presque rapprocher ce type de spectacle des buddy movies américains des années 80, les (anti-)héros ne se ressemblant guère de prime abord, mais s'associant le temps d'éliminer des empêcheurs de chevaucher en rond pour enfin mener la grande vie ! Le collectif n'est pas toujours gagnant contre l'individu, mais je noterai toutefois que, dans le cas précis qui nous occupe aujourd'hui, les compagnons d'armes ne se séparent pas forcément une fois leur objectif atteint. Et à présent, je vous laisserai découvrir seuls ce qu'il advient d'eux...
Compañeros
Film italien de Sergio Corbucci (1970)
Malgré mon sincère enthousiasme, ma note reste en demi-teinte. Comment l'expliquer ? De manière très simple, rassurez-vous. Le fait est que j'ai préféré El mercenario, dont ce film est un peu le remake officieux. J'insiste sur la dimension comique: il est clair que Corbucci sait aussi révéler la face noire du western (cf. Le grand silence). J'espère bien pouvoir découvrir comment il traite les autres genres...
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Attention à ne pas confondre...
Il existe un autre film intitulé Compañeros, sorti en mars dernier. Venu d'Uruguay, il parle de prisonniers politiques sous une dictature...
Vous avez de la chance, vous savez...
Une belle chronique de Vincent vous permettra d'approfondir le sujet !
Simple, le scénario repose assez classiquement sur le comportement d'hommes opportunistes au milieu de guérillas plus ou moins actives. L'idée est ici qu'on se bagarre seulement pour ses intérêts spécifiques et que toute alliance est par nature incertaine. Au final, le souffle libertaire qui parcourt le récit est censé nous rendre les personnages sympathiques - euh... les gentils, car les autres sont de purs salauds. Et, sans surprise, ça pétarade dans tous les sens, les protagonistes ayant souvent la capacité de se tirer des pires situations imaginables. C'est foutraque, bouffon, débridé, mais aussi sympa si on se laisse porter. Vous l'avez déjà compris, non ? C'est effectivement mon cas...
Compañeros
Film italien de Sergio Corbucci (1970)
Malgré mon sincère enthousiasme, ma note reste en demi-teinte. Comment l'expliquer ? De manière très simple, rassurez-vous. Le fait est que j'ai préféré El mercenario, dont ce film est un peu le remake officieux. J'insiste sur la dimension comique: il est clair que Corbucci sait aussi révéler la face noire du western (cf. Le grand silence). J'espère bien pouvoir découvrir comment il traite les autres genres...
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Attention à ne pas confondre...
Il existe un autre film intitulé Compañeros, sorti en mars dernier. Venu d'Uruguay, il parle de prisonniers politiques sous une dictature...
Vous avez de la chance, vous savez...
Une belle chronique de Vincent vous permettra d'approfondir le sujet !
lundi 2 décembre 2019
Leur différence
En France, aujourd'hui, quelque 37.000 personnes autistes souffrent de ne pas être prises en charge et accompagnées pour leur trouble psychique. Parmi elles, beaucoup d'enfants ! S'il y a peu de chances que le seul cinéma modifie la donne, un film comme Hors normes favorisera peut-être une mini-prise de conscience. Un pas en avant...
Mettons fin à tout suspense: j'ai bien aimé ce film et la délicatesse avec laquelle il aborde un sujet sensible, pour ne pas dire tabou. Têtes d'affiche embarquées dans l'aventure en tant que doubles ciné de travailleurs sociaux bien réels, Vincent Cassel et Reda Kateb témoignent d'un engagement fort à l'égard de leurs personnages. Inédit jusqu'alors, leur duo fait aussi merveille quand il s'agit de jouer avec de véritables jeunes autistes, en reproduisant donc les gestes ordinaires de ceux qui, parents ou professionnels, s'occupent d'eux jour après jour, sans parfois être sûrs que cela les aide à aller mieux. Hors normes rend compte de ces réalités avec beaucoup de subtilité. C'est d'autant plus touchant que l'on apprend alors que ce sont parfois de jeunes adultes "en galère" qui font le boulot. Vous pouvez imaginer que le scénario garantit le yo-yo émotionnel. Soyez assurés toutefois que le long-métrage n'est JAMAIS larmoyant. Et oui, c'est tant mieux !
Il n'est pas interdit de prendre le film négativement. J'ai pu constater qu'il ne faisait pas l'unanimité parmi les soignants: certains ont jugé son approche de l'autisme passéiste et estimé qu'en se concentrant sur des cas sévères, il pouvait même donner raison aux thérapeutes qui pensent certaines personnes incapables de s'insérer dans le milieu dit ordinaire. Je suis, moi, bien trop peu connaisseur pour en juger. Cinéphile avant tout, j'ai vu un long-métrage capable de m'émouvoir en me faisant réfléchir (ou inversement). C'est précisément en cela que je le juge réussi et, autant le dire aussi, résolument optimiste. Hors normes pourrait vraiment, j'imagine, mettre du baume au coeur à certaines personnes aidantes, ce qui serait déjà une bonne chose. J'en suis ressorti un peu plus mobilisé qu'avant... et avec le sourire. Quelques cartons finaux donnent une série d'éléments sur la situation des autistes et de leurs proches dans notre pays. Ne les négligez pas !
Hors normes
Film français d'Olivier Nakache et Éric Toledano (2019)
Ils l'avaient montré avec le méconnu Samba: les papas d'Intouchables ont du coeur et la fibre sociale. Le résultat est tout à fait probant dans le film dont j'ai parlé aujourd'hui - et, à vrai dire, même plus que dans tous les autres de ce duo magique. C'est très prometteur. Maintenant, j'aurais presque envie de revoir Rain man, "vieux" film oscarisé et premier, sauf erreur, à avoir évoqué l'autisme au cinéma !
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En attendant que je me décide enfin...
Je ne saurais trop vous recommander de lire la chronique de Pascale.
Mettons fin à tout suspense: j'ai bien aimé ce film et la délicatesse avec laquelle il aborde un sujet sensible, pour ne pas dire tabou. Têtes d'affiche embarquées dans l'aventure en tant que doubles ciné de travailleurs sociaux bien réels, Vincent Cassel et Reda Kateb témoignent d'un engagement fort à l'égard de leurs personnages. Inédit jusqu'alors, leur duo fait aussi merveille quand il s'agit de jouer avec de véritables jeunes autistes, en reproduisant donc les gestes ordinaires de ceux qui, parents ou professionnels, s'occupent d'eux jour après jour, sans parfois être sûrs que cela les aide à aller mieux. Hors normes rend compte de ces réalités avec beaucoup de subtilité. C'est d'autant plus touchant que l'on apprend alors que ce sont parfois de jeunes adultes "en galère" qui font le boulot. Vous pouvez imaginer que le scénario garantit le yo-yo émotionnel. Soyez assurés toutefois que le long-métrage n'est JAMAIS larmoyant. Et oui, c'est tant mieux !
Il n'est pas interdit de prendre le film négativement. J'ai pu constater qu'il ne faisait pas l'unanimité parmi les soignants: certains ont jugé son approche de l'autisme passéiste et estimé qu'en se concentrant sur des cas sévères, il pouvait même donner raison aux thérapeutes qui pensent certaines personnes incapables de s'insérer dans le milieu dit ordinaire. Je suis, moi, bien trop peu connaisseur pour en juger. Cinéphile avant tout, j'ai vu un long-métrage capable de m'émouvoir en me faisant réfléchir (ou inversement). C'est précisément en cela que je le juge réussi et, autant le dire aussi, résolument optimiste. Hors normes pourrait vraiment, j'imagine, mettre du baume au coeur à certaines personnes aidantes, ce qui serait déjà une bonne chose. J'en suis ressorti un peu plus mobilisé qu'avant... et avec le sourire. Quelques cartons finaux donnent une série d'éléments sur la situation des autistes et de leurs proches dans notre pays. Ne les négligez pas !
Hors normes
Film français d'Olivier Nakache et Éric Toledano (2019)
Ils l'avaient montré avec le méconnu Samba: les papas d'Intouchables ont du coeur et la fibre sociale. Le résultat est tout à fait probant dans le film dont j'ai parlé aujourd'hui - et, à vrai dire, même plus que dans tous les autres de ce duo magique. C'est très prometteur. Maintenant, j'aurais presque envie de revoir Rain man, "vieux" film oscarisé et premier, sauf erreur, à avoir évoqué l'autisme au cinéma !
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En attendant que je me décide enfin...
Je ne saurais trop vous recommander de lire la chronique de Pascale.