Combien de figures historiques Gérard Depardieu a-t-il incarnées ? J'ignore la réponse à cette question introductive, mais c'est confiant en son talent que j'ai choisi de regarder 1492 - Christophe Colomb. Toujours aussi friand de films en costumes, j'ai apprécié ce moment agréable. Deux heures et demie de (grand) spectacle... vite passées !
La genèse d'un film est parfois surprenante. Pour ce qui est du cas concret qui nous occupe aujourd'hui, tout est parti de l'idée originale d'une dénommée Roselyne Bosch, dont je n'avais guère entendu parler qu'à l'occasion d'une polémique sur l'émotion suscitée par l'évocation cinématographique de la Shoah. Âgée d'une petite trentaine d'années au début des nineties, la Française, journaliste, rédige une série d'articles sur Séville, qui se prépare à célébrer le 500ème anniversaire de la découverte de l'Amérique. Elle en tirera donc aussi un scénario ! Autant vous le signaler: ce dernier a été "validé" par une commission d'experts espagnols, le sujet étant de fait considéré comme sensible. Rassurez-vous: cela ne nuit pas (trop) à 1492 - Christophe Colomb. Bien qu'un peu grandiloquent parfois, le film est porté par un souffle épique tout à fait dans la droite ligne de ce que je pouvais attendre. Notre Gégé national n'y est pas pour rien, mais je dois reconnaître que, pour une fois, j'ai préféré la VF à la VO, jugeant l'accent anglais du grand acteur assez terrifiant. Même les meilleurs ont des limites...
Je me suis consolé en savourant la prestation d'ensemble d'un casting solide, d'où émergent quelques visages connus: Sigourney Weaver royale en Isabelle la Catholique, Tchéky Karyo pertinent en armateur complice ou Fernando Rey en moine et éphémère soutien de Colomb. Remarquable aussi, Michael Wincott, dont j'ignorais tout: un méchant très intense. Le fait que les uns et les autres soient de nationalités différentes ajoute un petit quelque chose d'étonnant à la crédibilité collective: après tout, nous sommes ici en présence d'une production internationale. Pour une fois, le cinéma européen sort plutôt grandi de l'expérience. 1492 - Christophe Colomb n'a pas séduit le public américain, peut-être parce qu'il montre que les motivations premières des explorateurs partis vers le Nouveau Monde n'avaient rien à voir avec un intérêt pour la science ou une quelconque philanthropie. Personnellement, j'en étais déjà convaincu et j'ai donc suivi ce récit sans me formaliser. Il y a bien quelques maladresses, mais passons...
1492 - Christophe Colomb
Film hispano-franco-britannique de Ridley Scott (1992)
Je mets quatre étoiles pleines pour confirmer mon choix - assumé - de ne retenir que le meilleur. Maintenant, pour jouer à mon petit jeu habituel des comparaisons, j'ai envie de voir Le nouveau monde réalisé par Terrence Malick (2005)... qui attend sagement son tour. Avant cela, s'il me faut vous suggérer un autre long-métrage consacré à un explorateur, je tiens à choisir un James Gray: The lost city of Z.
Et cette musique !!!
RépondreSupprimerEt Gégé qui pose lourdement sa botte sur la plage...
Aaaah Le nouveau monde... j'avais ADORÉ. Juste avant que Terrence vire curé...
La musique de Vangelis est superbe et colle parfaitement au film.
RépondreSupprimerDe la belle ouvrage. De quoi nous faire regretter que Ridley Scott ait (un peu) perdu la main.
"Le nouveau monde", je pense que je le verrai en 2020. J'ai toute confiance.