Les acteurs prennent la lumière. Les réalisateurs aussi, parfois. D'autres pros du cinéma restent le plus souvent inconnus du public. Thomas Bidegain est d'abord scénariste, mais il a eu une opportunité de passer derrière la caméra et a réalisé Les cowboys. Un western moderne cosigné avec Noé Debré, l'un de ses habituels collaborateurs.
J'imagine que, sous le Stetson, vous aurez reconnu François Damiens. Le film offre à l'acteur belge une occasion de prouver que son talent va bien au-delà du registre comique auquel il est souvent cantonné. Animé par une belle assurance, il incarne ici un père de famille confronté à la disparition soudaine de sa fille de 16 ans. Le suspense est de courte durée: la découverte dans la chambre de l'adolescente d'un cahier rempli de lignes d'écriture en arabe permet de comprendre que l'on n'entre pas dans le cadre d'une fugue ordinaire. Le vrai sujet est d'ailleurs moins cet acte de fuite lui-même que ses conséquences. D'une durée d'une heure quarante environ, Les cowboys a l'ambition d'inscrire son intrigue dans un temps long, puisque, débuté en 1994, le récit se prolonge jusqu'en 2010 (ou presque). La quête du père éploré est poursuivie par celle du fils. Désormais, je crois judicieux de taire les détails pour préserver votre surprise... et votre émotion !
Je peux tout même souligner le jeu très correct de Finnegan Oldfield. Encore méconnu, le jeune comédien tient son rôle dignement et livre une prestation d'une sobriété exemplaire - qui lui a valu d'être nommé pour le César du meilleur espoir. Petite surprise: pour un passage court bien que déterminant, j'ai aussi eu la joie de revoir un acteur américain que j'apprécie énormément, j'ai nommé John C. Reilly. Honnêtement, du côté féminin cette fois, j'ai vu fort peu de visages connus, ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas goûté aux présences d'Agathe Dronne, Iliana Zabeth et Ellora Torchia. Mention spéciale pour cette dernière, interprète d'une femme pakistanaise au destin étonnant. Stop ! Je n'en dirai pas plus. La toute fin du long-métrage s'avère bien assez explicite, l'absence d'un dialogue de fait inutile renforçant encore son impact. Les cowboys fait honneur au cinéma français et je vous le recommande chaudement si le sujet lui-même ne vous rebute pas (ou pas trop). Seuls 208.023 "pauvres" spectateurs l'avaient vu à sa sortie en salles: je suis convaincu qu'il mérite mieux.
Les cowboys
Film français de Thomas Bidegain (2015)
Sur le fond autant que sur la forme, cet opus est une belle réussite. Difficile de le comparer avec un autre: j'ai vu peu de longs-métrages sur le sujet de la radicalisation (Le repenti est une piste sérieuse). Thomas Bidegain, lui, a parlé de son envie de s'inspirer des codes américains, tels qu'ils s'expriment notamment dans La rivière rouge ou La prisonnière du désert. Un très bon choix parmi les classiques !
----------
Si tout cela n'a pas suffi à vous convaincre...
C'est avec joie que je laisse le champ libre aux arguments de Pascale.
J'imagine que, sous le Stetson, vous aurez reconnu François Damiens. Le film offre à l'acteur belge une occasion de prouver que son talent va bien au-delà du registre comique auquel il est souvent cantonné. Animé par une belle assurance, il incarne ici un père de famille confronté à la disparition soudaine de sa fille de 16 ans. Le suspense est de courte durée: la découverte dans la chambre de l'adolescente d'un cahier rempli de lignes d'écriture en arabe permet de comprendre que l'on n'entre pas dans le cadre d'une fugue ordinaire. Le vrai sujet est d'ailleurs moins cet acte de fuite lui-même que ses conséquences. D'une durée d'une heure quarante environ, Les cowboys a l'ambition d'inscrire son intrigue dans un temps long, puisque, débuté en 1994, le récit se prolonge jusqu'en 2010 (ou presque). La quête du père éploré est poursuivie par celle du fils. Désormais, je crois judicieux de taire les détails pour préserver votre surprise... et votre émotion !
Je peux tout même souligner le jeu très correct de Finnegan Oldfield. Encore méconnu, le jeune comédien tient son rôle dignement et livre une prestation d'une sobriété exemplaire - qui lui a valu d'être nommé pour le César du meilleur espoir. Petite surprise: pour un passage court bien que déterminant, j'ai aussi eu la joie de revoir un acteur américain que j'apprécie énormément, j'ai nommé John C. Reilly. Honnêtement, du côté féminin cette fois, j'ai vu fort peu de visages connus, ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas goûté aux présences d'Agathe Dronne, Iliana Zabeth et Ellora Torchia. Mention spéciale pour cette dernière, interprète d'une femme pakistanaise au destin étonnant. Stop ! Je n'en dirai pas plus. La toute fin du long-métrage s'avère bien assez explicite, l'absence d'un dialogue de fait inutile renforçant encore son impact. Les cowboys fait honneur au cinéma français et je vous le recommande chaudement si le sujet lui-même ne vous rebute pas (ou pas trop). Seuls 208.023 "pauvres" spectateurs l'avaient vu à sa sortie en salles: je suis convaincu qu'il mérite mieux.
Les cowboys
Film français de Thomas Bidegain (2015)
Sur le fond autant que sur la forme, cet opus est une belle réussite. Difficile de le comparer avec un autre: j'ai vu peu de longs-métrages sur le sujet de la radicalisation (Le repenti est une piste sérieuse). Thomas Bidegain, lui, a parlé de son envie de s'inspirer des codes américains, tels qu'ils s'expriment notamment dans La rivière rouge ou La prisonnière du désert. Un très bon choix parmi les classiques !
----------
Si tout cela n'a pas suffi à vous convaincre...
C'est avec joie que je laisse le champ libre aux arguments de Pascale.
Quel bonheur de faire partie des 208 023 pauvres, mais quel dommage que les cinéphiles ne se soient pas précipités !
RépondreSupprimerJ'avoue qu'avec François Damiens en tête d'affiche, je m'attendais à un meilleur score. Il faut croire que l'acteur belge peine encore à convaincre le public dans ses rôles dramatiques. Dommage pour les non-voyants...
RépondreSupprimerCe sont les ellipses que j'ai trouvées déroutantes, dans ce beau film. Elles m'ont fait penser à celles de "Suzanne", un autre beau film avec François Damiens, que tu avais apprécié, je crois.
Oui. En papa il est toujours merveilleux.
RépondreSupprimerIl faudra donc que je voie "Mon ket" et "Fourmi".
RépondreSupprimer