Vous est-il déjà arrivé d'avoir envie de changer de vie ? Le romancier québécois Mathyas Lefebure l'a fait: ancien employé d'une entreprise de publicité à Montréal, il a connu une crise existentielle courant 2004 et l'a résolue en devenant... un gardien de brebis en Haute-Provence. Bergers adapte à présent au cinéma sa simili-biographie sur le sujet !
Je vais commencer par vous dire ce que j'ai le moins aimé: un aspect parfois trop beau pour être vrai - qui fait toutefois écho à une forme de naïveté du personnage principal - et une fin un brin expéditive. Hormis ces deux points, je ne vois pas grand-chose de très important à reprocher à ce long-métrage, joliment inscrit dans un sublime cadre de montagne. C'est bien simple: même la bande musicale de Bergers m'a motivé à suivre Mathyas et son amie Élise dans leur folle équipée sauvage. Soyez-en sûrs: ce film peut faire remonter de vieux idéaux à la surface si, bien que citadin, vous avez peu ou prou la fibre écolo. Pour autant, il ne va pas jusqu'à dire que c'est facile de prendre soin de la nature (ou en l'espèce d'un immense troupeau DANS la nature) comme on pourrait le faire de soi, même accompagné d'une proche. Est-ce que ça s'improvise ? Non. Est-ce que ça s'apprend ? Peut-être. Le scénario le laisse croire, au-delà de toute inconnue sur le terrain...
Les acteurs s'avèrent suffisamment impliqués pour paraître crédibles. Tête d'affiche, le Canadien Félix-Antoine Duval, 33 ans, m'a semblé convaincant et j'imagine en phase avec les attentes de la production. À ses côtés, il m'a plu de revoir Solène Rigot, une actrice française trop rare, qui démontre cependant de belles facultés d'interprétation. La réalisatrice, elle, s'est montrée exigeante dans sa propre manière d'agir artistique. "Il fallait que j'aie ressenti le monde des éleveurs pour pouvoir ensuite le rendre en scénario et en mise-en-scène (...). La transposition est presque de l'ordre du conte", a-t-elle mentionné. Ce travail paye: certains passages sont édulcorés, mais une attention particulière est accordée à ce monde, à l'écart des principaux sentiers battus. Cela nous aide à mieux mesurer sa diversité et sa fragilité. Cerise sur le gâteau: c'est moins plombant et bien moins moralisateur qu'un blabla politique. À vous de voir si vous êtes / serez convaincus !
Bergers
Film franco-canadien de Sophie Deraspe (2024)
Oui, la réalisatrice est québécoise, elle aussi, et son deuxième long personnel (après Antigone en 2019) est sorti chez nos chers cousins d'outre-Atlantique dès novembre dernier: une promesse pour l'avenir ! Pour la ruralité, je pense que vous pourrez apprécier Petit paysan et/ou Vingt dieux, plus récent. Et Les choses simples ? Des acteurs de grand talent (le trio Gadebois-Wilson-Gillain), mais trop de clichés.
Les acteurs s'avèrent suffisamment impliqués pour paraître crédibles. Tête d'affiche, le Canadien Félix-Antoine Duval, 33 ans, m'a semblé convaincant et j'imagine en phase avec les attentes de la production. À ses côtés, il m'a plu de revoir Solène Rigot, une actrice française trop rare, qui démontre cependant de belles facultés d'interprétation. La réalisatrice, elle, s'est montrée exigeante dans sa propre manière d'agir artistique. "Il fallait que j'aie ressenti le monde des éleveurs pour pouvoir ensuite le rendre en scénario et en mise-en-scène (...). La transposition est presque de l'ordre du conte", a-t-elle mentionné. Ce travail paye: certains passages sont édulcorés, mais une attention particulière est accordée à ce monde, à l'écart des principaux sentiers battus. Cela nous aide à mieux mesurer sa diversité et sa fragilité. Cerise sur le gâteau: c'est moins plombant et bien moins moralisateur qu'un blabla politique. À vous de voir si vous êtes / serez convaincus !
Bergers
Film franco-canadien de Sophie Deraspe (2024)
Oui, la réalisatrice est québécoise, elle aussi, et son deuxième long personnel (après Antigone en 2019) est sorti chez nos chers cousins d'outre-Atlantique dès novembre dernier: une promesse pour l'avenir ! Pour la ruralité, je pense que vous pourrez apprécier Petit paysan et/ou Vingt dieux, plus récent. Et Les choses simples ? Des acteurs de grand talent (le trio Gadebois-Wilson-Gillain), mais trop de clichés.
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Alors ? Vous vous contenterez du film du jour ?
Très bien: vous en lirez une chronique fort enthousiaste chez Pascale. Vous pourrez aussi noter que Dasola l'a vite rejointe sur les hauteurs. On peut l'y retrouver en s'intéressant par ailleurs à la critique du livre.
Alors ? Vous vous contenterez du film du jour ?
Très bien: vous en lirez une chronique fort enthousiaste chez Pascale. Vous pourrez aussi noter que Dasola l'a vite rejointe sur les hauteurs. On peut l'y retrouver en s'intéressant par ailleurs à la critique du livre.
8 commentaires:
Aaaah Mathyas et Élise, les plus beaux du monde. Lol.
Je n'ai pas trouvé que c'était trop beau pour être vrai compte tenu de tous les déboires qui lui arrivent.
Mathyas reste pur et idéaliste, pas naïf.
Il est magnifique ce film oui.
L'image même du couple harmonieux, n'est-ce pas ?
Je trouve juste qu'on leur confie vite des responsabilités importantes.
Harmonieux ! Bravo, c'est ça, tu as trouvé. Lol. Un modèle pour certains réalisateurs qui réunissent des couples pas harmonieux.
Je crois que face à l'absence de candidats ils prennent les 1ers volontaires. C'est comme dans mon boulot actuel... les volontaires ne se bousculent pas. Ils recrutent non stop.
Je suis trop fort en adjectifs ! Je t'avoue que, sur ce coup-là, je suis assez fier de moi.
Les candidats bergers ne se bousculent probablement pas. De là à confier 800 brebis à un couple inexpérimenté...
Oui, j'ai pris une leçon.
De plus l'adjectif est tellement adapté à la situation.
Je ne ferai pas bergère mais apparemment il suffit d'un mouton et d'un chien pour que tous les autres suivent. Quels moutons ces moutons !
L'harmonie de son couple et l'harmonie dans la nature, serait-ce la recette du bonheur ?
Faire que les moutons se suivent, c'est une chose. Les protéger jour et nuit, c'en est une autre.
Le livre (romancé?) est beaucoup plus "progressif" dans l'histoire du loup, montre bien le déni initial des éleveurs à "accepter" qu'ils sont dans une zone où peut exister la présence du loup (ce qui les "obligerait" à adopter des mesures de protections plus coûteuses (davantage de berger - avec poste d'apprenti subventionné, certes, mais...; chiens patous; ...), l'ordre (?) donné au berger de ne pas coopérer avec les agents de l'administration, accusés (?) d'avoir réintroduit volontairement le loup; et parle bien davantage de la vraie grande manifestation des éleveurs (évoquée, dans le film, sur le mode anecdotique...). Pour moi, visionnage du film et lecture du livre ont vraiment été complémentaires.
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Merci pour ces précisions, Tadloiducine : elles maintiennent mon envie de lire le livre.
Ce ne sera pas pour tout de suite, cela dit, car je suis plongé dans un "pavé" signé Mary Shelley.
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