Je n'avais plus vu le moindre film iranien depuis plus de quatre ans ! J'ai rattrapé ce retard dernièrement, en découvrant The hunter. Attention à ne pas confondre: il existe un film australien qui porte exactement ce titre, avec Willem Dafoe et Sam Neill dans les rôles principaux. Celui que je présente aujourd'hui est plus vieux d'un an...
Interdit de projection dans son pays, The hunter est arrivé en Europe grâce au Festival international du film de Berlin, dont il est reparti bredouille. L'histoire qu'il raconte est celle d'Ali, un ancien taulard devenu gardien de nuit dans une usine de construction automobile. Très pauvre en dialogues, le long-métrage se contente du minimum pour décrire cette vie, morne et routinière. Tout s'aggrave encore quand, un soir, Ali ne retrouve ni sa femme, ni sa fille, en rentrant chez lui. Après de longues heures d'angoisse, la police le convoque dans une morgue pour reconnaître le corps de son épouse: une balle perdue l'a fauchée en pleine rue, à l'heure de la pause-déjeuner. L'enfant du couple reste introuvable... et c'est sur un suspense relatif que Rafi Pitts, réalisateur et acteur, lance son intrigue. Je dois dire d'emblée que l'arrière-plan politique m'est largement passé à côté. Dommage, car je pense que le film m'aurait fait un tout autre effet...
Ce n'est pas anodin, je crois: le long-métrage a été tourné à Téhéran sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad. Ce qu'il nous montre des conditions de vie des Iraniens "ordinaires" n'est guère reluisant. Apparemment, c'est un petit miracle qu'il soit possible de voir ce film aujourd'hui, car les censeurs ont suivi de près sa conception... et ont donc finalement interdit sa sortie dans son pays d'origine. Rafi Pitts vit lui-même en exil depuis 2008: si j'ai bien compris, il réside désormais en Angleterre, après avoir également séjourné en France. Toutes ces considérations nous éloignent de The hunter: j'ai trouvé ce récit intéressant, mais bien trop austère pour me convaincre véritablement. Je note toutefois une forme soignée, sur le plan photographique notamment, avec quelques séquences marquantes sous la pluie ou dans un épais brouillard. Les pros du montage pourraient également apprécier les allers et venues présent / passé. Je manque d'enthousiasme ? OK. J'insiste donc: tout n'est pas à jeter. Et même s'il m'a semblé que la conclusion était trop sèche, elle aussi !
The hunter
Film iranien de Rafi Pitts (2010)
C'est toujours délicat pour moi de mettre des bémols sur un film comme celui-là, créé dans les conditions que j'ai décrites. Si on tient compte du contexte, il ne devient pas un chef d'oeuvre, mais il peut être considéré comme un acte de courage politique et d'insoumission. Maintenant, pour être honnête et direct, j'ai préféré Une séparation ou Les chats persans. Je vous conseille Persepolis, tant qu'à faire...
Interdit de projection dans son pays, The hunter est arrivé en Europe grâce au Festival international du film de Berlin, dont il est reparti bredouille. L'histoire qu'il raconte est celle d'Ali, un ancien taulard devenu gardien de nuit dans une usine de construction automobile. Très pauvre en dialogues, le long-métrage se contente du minimum pour décrire cette vie, morne et routinière. Tout s'aggrave encore quand, un soir, Ali ne retrouve ni sa femme, ni sa fille, en rentrant chez lui. Après de longues heures d'angoisse, la police le convoque dans une morgue pour reconnaître le corps de son épouse: une balle perdue l'a fauchée en pleine rue, à l'heure de la pause-déjeuner. L'enfant du couple reste introuvable... et c'est sur un suspense relatif que Rafi Pitts, réalisateur et acteur, lance son intrigue. Je dois dire d'emblée que l'arrière-plan politique m'est largement passé à côté. Dommage, car je pense que le film m'aurait fait un tout autre effet...
Ce n'est pas anodin, je crois: le long-métrage a été tourné à Téhéran sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad. Ce qu'il nous montre des conditions de vie des Iraniens "ordinaires" n'est guère reluisant. Apparemment, c'est un petit miracle qu'il soit possible de voir ce film aujourd'hui, car les censeurs ont suivi de près sa conception... et ont donc finalement interdit sa sortie dans son pays d'origine. Rafi Pitts vit lui-même en exil depuis 2008: si j'ai bien compris, il réside désormais en Angleterre, après avoir également séjourné en France. Toutes ces considérations nous éloignent de The hunter: j'ai trouvé ce récit intéressant, mais bien trop austère pour me convaincre véritablement. Je note toutefois une forme soignée, sur le plan photographique notamment, avec quelques séquences marquantes sous la pluie ou dans un épais brouillard. Les pros du montage pourraient également apprécier les allers et venues présent / passé. Je manque d'enthousiasme ? OK. J'insiste donc: tout n'est pas à jeter. Et même s'il m'a semblé que la conclusion était trop sèche, elle aussi !
The hunter
Film iranien de Rafi Pitts (2010)
C'est toujours délicat pour moi de mettre des bémols sur un film comme celui-là, créé dans les conditions que j'ai décrites. Si on tient compte du contexte, il ne devient pas un chef d'oeuvre, mais il peut être considéré comme un acte de courage politique et d'insoumission. Maintenant, pour être honnête et direct, j'ai préféré Une séparation ou Les chats persans. Je vous conseille Persepolis, tant qu'à faire...