lundi 13 juin 2016

Mirages hollywoodiens

Il ne manquerait plus qu'il sente la framboise ou la banane ! Franchement ! Est-il vraiment raisonnable de comparer Woody Allen au Beaujolais nouveau sous prétexte qu'il revient une fois par an ? Chacun répondra ce qu'il veut et, pour ma part, je dis simplement aujourd'hui que le millésime 2016 m'a plu. Avec modération... ou pas.

Café Society, c'est d'abord, visuellement, du travail de pro. Raisonnable (ou pas), Woody a l'intelligence de déléguer sa direction photo à des talents sûrs, en l'occurrence cette fois à Vittorio Storaso. 75 ans pour l'Italien contre 80 pour le New-Yorkais: entre p'tits vieux amateurs de bon cinéma, on s'entraide avec brio. Costumes magnifiques et décors somptueux font le reste pour nous transporter illico presto dans l'Amérique des années 30, du côté du grand luxe. Amoureux de son art, Woody nous raconte l'histoire d'un jeune Juif débarqué à Hollywood dans l'espoir... de trouver un boulot, point ! Franchement peu confiant en ses capacités, ce Bobby Dorfman profite à peine des réseaux de son oncle, impresario de quelques stars populaires. La chance semble plutôt sourire à ce très brave garçon quand Tonton lui présente l'une de ses assistantes, la jolie Vonnie. Coup de foudre et fin des ennuis ? En réalité, ce n'est pas si simple...

L'apparition ultérieure d'autres amours viendra altérer une situation un peu trop belle pour être "woodienne". Je m'arrête là sur le scénario pour laisser des surprises à ceux d'entre vous qui n'ont pas encore vu le film. Je redis mon plaisir devant ce cinéma simple, mais efficace. Peut-être bien que mon ami Allen n'est plus très inventif: j'apprécie toutefois toujours le résultat, qui évite toute esbroufe inutile. J'ajoute qu'évidemment, l'un des plaisirs que je prends à ce spectacle est celui de la contemplation de bons acteurs au travail. Les garçons sont très bien, qu'il s'agisse de Jesse Eisenberg dans le rôle principal ou de Steve Carrel, de nouveau à contre-emploi, juste derrière lui. Évidemment, Café Society propose également de bons personnages féminins et, pour le premier d'entre eux, Kristen Stewart fait preuve d'une grande justesse (et d'une beauté peu commune). Blake Lively m'a paru moins séduisante, à tous les sens du terme, mais méritera une seconde chance - sachant qu'elle n'est jamais ridicule dans un rôle parfois "ingrat". Je me souviens aussi des petites touches d'humour...

Café Society
Film américain de Woody Allen (2016)

Ce que je dirais aussi, c'est qu'ici, le célèbre cinéaste à lunettes semble avoir de l'empathie pour tous ses personnages - c'est rare ! Comment évaluer ce film par rapport à ceux qui l'ont précédé ? L'index des réalisateurs vous aidera à retrouver quelques-uns de mes avis. C'est difficile de trouver des films comparables ! Je me risque toutefois à vous reparler de Two lovers, sans en révéler davantage...

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Un p'tit tour sur la blogosphère, maintenant ?

Vous pouvez vous arrêter chez Pascale et Dasola. Attention, spoilers ! Une autre chronique très détaillée vous attend également chez Strum.

14 commentaires:

  1. Bonjour Martin et merci pour le lien. Attention spoilers en effet concernant ma chronique (du reste, j'ai rajouté cet avertissement au début du texte). Je ne suis suis pas sûr de voir le lien entre le film et Two Lovers de Gray (que j'aime beaucoup) en revanche - est-ce le fait que Phoenix y hésite entre deux femmes qui t'y fait songer ?
    Strum

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  2. Pas encore vu mais cela ne saurait tarder . Un possible moment de bonheur, en ces temps incertains ça ne se refuse pas. :-)

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  3. @Strum:

    C'est toujours un plaisir, tu le sais ! Pour ce qui est du rapport avec "Two lovers", il me semble clair dans ce triangle amoureux, en effet. Après, il faut bien admettre que le ton des deux films n'a pas grand-chose à voir par ailleurs.

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  4. @Ronnie:

    Je ne te le fais pas dire ! Et j'espère que tu auras l'occasion de repasser ici nous faire part de ton avis.

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  5. Oh oui il est bon le Woody nouveau !

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  6. Oui, nous sommes bien d'accord: c'est plutôt un bon cru.

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  7. Bonjour Martin, merci pour le lien. Oui, j'ai trouvé que Woody portait un oeil bienveillant à tous ses personnages. Bonne après-midi.

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  8. Hâte de le voir !!! Tu t'en doutes...

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  9. @Dasola:

    Assez étonnant (et rafraîchissant ?), ce regard bienveillant sur l'ensemble du casting, non ? Woody a souvent tendance à en accabler quelques-uns, voire à s'auto-flageller, dans nombre de ses films.

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  10. @Chonchon:

    Je m'en doute, en effet: ce qu'il y a de bien, avec la production du bonhomme, c'est que le choix est vaste et que tu n'as jamais à attendre trop longtemps avant une nouvelle production. Et dire qu'en décembre dernier, il a fêté ses 80 ans !

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  11. J'avais bien aimé les trois précédents Woody Allen mais là j'ai eu du mal. Je ne sais pas encore si je le considère comme un petit Allen ou un mauvais Allen. Je me suis pas mal ennuyée, je ne trouve pas que les sujets soient si bien développés (j'ai presque envie de dire tout ça pour ça), ça ne m'a pas plus touchée que ça. J'ai aussi eu du mal avec Kristen Stewart...

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  12. Ah ? Tu seras passée à côté du truc, Tina. Ça arrive. Cela dit, je ne vois pas trop que reprocher à Kristen Stewart là-dedans. Elle est peut-être un peu moins convaincante dans la seconde partie, mais je l'ai trouvée tout à fait juste par rapport au personnage qu'on lui demandait d'interpréter. Peut-être, cela dit, que les rôles de femmes d'aujourd'hui lui conviennent mieux. À suivre...

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  13. C'est un peu l'idée : j'ai trouvé Stewart anachronique !

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  14. Je ne partage pas complétement ton point de vue, mais je le comprends. J'attends de la voir dans d'autres rôles pour mieux juger de son talent.

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