Il y a sans doute bien des raisons pour qualifier Le dictateur de chef d'oeuvre légendaire de l'histoire du cinéma. Même si je me méfie résolument de la grandiloquence critique, il me semble bien difficile d'émettre des réserves sur la qualité et l'importance de ce grand film. Le souvenir de Charles Chaplin a bien mérité de traverser les années !
Ah, qu'il m'est difficile de savoir par où commencer ! Je vais tâcher d'être simple: le mieux est d'évoquer le scénario en quelques mots, selon la méthode classique. Le dictateur a en fait deux personnages principaux, qui se trouvent également être des sosies - un barbier juif et un despote. Le premier est revenu de la guerre amnésique. Hospitalisé de longues années, il ne se rend pas compte que son pays a beaucoup changé. Le second et seul nommé, Adenoïd Hynkel, s'inspire évidemment d'Adolf Hitler. Chaplin prend résolument le parti d'en rire et, sans retenue, singe l'autoritarisme et toute la démesure du chef nazi. Après la guerre, il dira qu'il n'aurait jamais osé agir ainsi s'il avait connu les horreurs dont son triste modèle allait ensuite se rendre coupable. Pour évaluer le film en toute objectivité, il faut donc ne surtout pas oublier en quelle année il est sorti sur les écrans. C'est ainsi que le grotesque de la caricature prend tout son sens. L'humanisme du long-métrage gagne la partie, en parfaite légitimité. N'hésitez pas: amusez-vous de ces pitreries ! C'est leur raison d'être !
Vous ne serez pas les seuls: si le film a été placé en bonne position dans les manuels d'histoire du cinéma, c'est très probablement aussi parce qu'il restera à jamais le plus grand succès public de Chaplin. Autre caractéristique et non des moindres: il s'agit du premier opus parlant de son auteur, qui avait bien compris que son génie comique aurait plus d'impact s'il se doublait d'un véritable discours politique. Sans vous la dévoiler, je peux vous dire que la toute dernière scène est à ce titre particulièrement significative: son incroyable puissance émotionnelle m'a presque fait verser une petite larme, je l'admets ! Cela paraît d'autant plus remarquable d'audace quand on se souvient également qu'après son salutaire exil américain, notre ami Charlot choisit un jour de rentrer en Europe et que son passeport étasunien lui fut alors retiré. Même s'il parodie le nazisme, même si, emporté dans son élan, il égratigne joliment le fascisme, je crois qu'on peut considérer Le dictateur comme une oeuvre intemporelle et de portée universelle. De quoi méditer, sans limite, sur les leçons de l'histoire...
Le dictateur
Film américain de Charlie Chaplin (1940)
Qu'on ne s'y trompe pas: plutôt drôle, le film a aussi des côtés sombres. Le talent de Chaplin est d'éviter toute référence ostensible au nazisme, croix gammée ou autre symbole, mais la dénonciation reste claire. Le ton n'est même pas édulcoré: la tension grimpe ainsi, doucement mais sûrement, autour du barbier juif et de ses amis. Inimitable, ce style faisait déjà merveille dans Les temps modernes.
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Une canne, un chapeau et d'autres admirateurs...
Vous vérifierez chez Pascale, Dasola, Chonchon, Lui et Princécranoir !
Vous ne serez pas les seuls: si le film a été placé en bonne position dans les manuels d'histoire du cinéma, c'est très probablement aussi parce qu'il restera à jamais le plus grand succès public de Chaplin. Autre caractéristique et non des moindres: il s'agit du premier opus parlant de son auteur, qui avait bien compris que son génie comique aurait plus d'impact s'il se doublait d'un véritable discours politique. Sans vous la dévoiler, je peux vous dire que la toute dernière scène est à ce titre particulièrement significative: son incroyable puissance émotionnelle m'a presque fait verser une petite larme, je l'admets ! Cela paraît d'autant plus remarquable d'audace quand on se souvient également qu'après son salutaire exil américain, notre ami Charlot choisit un jour de rentrer en Europe et que son passeport étasunien lui fut alors retiré. Même s'il parodie le nazisme, même si, emporté dans son élan, il égratigne joliment le fascisme, je crois qu'on peut considérer Le dictateur comme une oeuvre intemporelle et de portée universelle. De quoi méditer, sans limite, sur les leçons de l'histoire...
Le dictateur
Film américain de Charlie Chaplin (1940)
Qu'on ne s'y trompe pas: plutôt drôle, le film a aussi des côtés sombres. Le talent de Chaplin est d'éviter toute référence ostensible au nazisme, croix gammée ou autre symbole, mais la dénonciation reste claire. Le ton n'est même pas édulcoré: la tension grimpe ainsi, doucement mais sûrement, autour du barbier juif et de ses amis. Inimitable, ce style faisait déjà merveille dans Les temps modernes.
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