Un petit Espagnol est parti en vacances sur la côte basque française. Son père divorcé l'a laissé seul sur une plage: l'enfant appelle sa mère avec le téléphone qu'il a laissé derrière lui. Une discussion tendue s'instaure entre deux êtres réunis à la fois par le sang et l'effroi. Soudain, la communication est coupée. Et la peur a traversé l'écran...
Le moins que je puisse dire, c'est que la scène d'ouverture de Madre est d'une efficacité redoutable. Rappel: cet incroyable plan-séquence d'une bonne quinzaine de minutes était d'abord un court-métrage. Devenu le lancement d'un long, il m'a d'emblée "scotché" au fauteuil. Fondu au noir: dix ans se passent. On retrouve la mère, sans l'enfant. Elena travaille dans un bar-restaurant, installé sur cette même plage !
Quand, un jour, elle croise un ado, elle croit reconnaître son fils disparu. Se trompe-t-elle ? Et si c'est le cas, en a-t-elle conscience ? Serait-elle folle, comme le prétendent certains des touristes alanguis sous le soleil de ce superbe bout de France ? Peut-être. Peut-être pas. C'est à chacune et chacun d'entre nous d'en juger ou de le ressentir. Idem quand Jean, le jeune qu'Elena a remarqué, s'approche d'elle comme le ferait un homme amoureux: la question de ses motivations réelles se pose... et les réponses nous appartiennent. Très beau film pour la mise en scène et ce traitement de maints sujets sensibles. Marta Nieto livre de fait une prestation incroyable dans le rôle-titre. L'actrice est bien entourée, y compris par le père de son enfant derrière la caméra. Madre vibre donc d'une humanité peu commune. C'est typiquement le genre d'histoires que je préfère ne pas dévoiler dans ses moindres détails. Juste dire que j'ai pris une bonne claque...
Madre
Film franco-espagnol de Rodrigo Sorogoyen (2019)
Vous le lirez peut-être ailleurs: le film n'est pas parfait et une scène particulière dans une voiture peut paraître franchement excessive. Pour ma part, je trouve tout le reste filmé au cordeau: une réussite ! Sur la question de la parentalité, j'ai cité d'autres drames puissants comme La chambre du fils, À perdre la raison ou encore Mommy. Comparé à ceux-là, 20th century women apparaît bien plus apaisé...
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Si vous voulez et osez aller plus loin...
Vous pouvez trouver d'autres chroniques à (re)lire chez Pascale et Lui.
Le moins que je puisse dire, c'est que la scène d'ouverture de Madre est d'une efficacité redoutable. Rappel: cet incroyable plan-séquence d'une bonne quinzaine de minutes était d'abord un court-métrage. Devenu le lancement d'un long, il m'a d'emblée "scotché" au fauteuil. Fondu au noir: dix ans se passent. On retrouve la mère, sans l'enfant. Elena travaille dans un bar-restaurant, installé sur cette même plage !
Quand, un jour, elle croise un ado, elle croit reconnaître son fils disparu. Se trompe-t-elle ? Et si c'est le cas, en a-t-elle conscience ? Serait-elle folle, comme le prétendent certains des touristes alanguis sous le soleil de ce superbe bout de France ? Peut-être. Peut-être pas. C'est à chacune et chacun d'entre nous d'en juger ou de le ressentir. Idem quand Jean, le jeune qu'Elena a remarqué, s'approche d'elle comme le ferait un homme amoureux: la question de ses motivations réelles se pose... et les réponses nous appartiennent. Très beau film pour la mise en scène et ce traitement de maints sujets sensibles. Marta Nieto livre de fait une prestation incroyable dans le rôle-titre. L'actrice est bien entourée, y compris par le père de son enfant derrière la caméra. Madre vibre donc d'une humanité peu commune. C'est typiquement le genre d'histoires que je préfère ne pas dévoiler dans ses moindres détails. Juste dire que j'ai pris une bonne claque...
Madre
Film franco-espagnol de Rodrigo Sorogoyen (2019)
Vous le lirez peut-être ailleurs: le film n'est pas parfait et une scène particulière dans une voiture peut paraître franchement excessive. Pour ma part, je trouve tout le reste filmé au cordeau: une réussite ! Sur la question de la parentalité, j'ai cité d'autres drames puissants comme La chambre du fils, À perdre la raison ou encore Mommy. Comparé à ceux-là, 20th century women apparaît bien plus apaisé...
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Si vous voulez et osez aller plus loin...
Vous pouvez trouver d'autres chroniques à (re)lire chez Pascale et Lui.
Pas encore vu mais je l'ai mis dans ma liste après avoir adoré "As Bestas". Je crois que je vais hâter mon visionnage.
RépondreSupprimerMerci du conseil Martin.
Avec plaisir, mon Prince. "As bestas" faisant partie des grands films que j'ai laissé filer l'année dernière, je ne voulais pas laisser passer l'occasion de découvrir "Madre". Rodrigo Sorogoyen ne cesse de me convaincre et je crois que cet opus est mon préféré. Ou alors juste un peu en-dessous de "El reino".
RépondreSupprimerTu m'en diras des nouvelles !
Un film très troublant en effet.
RépondreSupprimerExceptée la scène incompréhensible avec les 3 ivrognes, quel beau film.
As bestas te mettra KO.
!!! ATTENTION POSSIBLES SPOILERS !!!
RépondreSupprimerLa scène "avec les trois ivrognes", comme tu dis, sert à mon avis à montrer que la fragilité de l'héroïne la conduit sur une pente glissante, où elle aimerait redevenir adolescente et insouciante. Ce qui n'est pas forcément si facile avec tout le monde, les "ivrognes" étant potentiellement animés d'autres intentions...
Mais je suis d'accord avec toi pour dire que la scène est de trop, car elle est balourde et étirée jusqu'au malaise. Un peu racoleuse, donc, à mes yeux, dans un film qui fait par ailleurs montre d'une belle sensibilité.